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"En aucune manière, 'Sept à huit' n'a cherché à lui nuire ou se moquer d'elle" : Le magazine de TF1 répond aux accusations d'Anne, arnaquée par un faux Brad Pitt

Le générique et le sommaire de "Sept à huit" sur TF1 le dimanche 12 janvier 2025. - © TF1

"Sept à huit" a raconté, ce dimanche 12 janvier 2025, l'histoire d'Anne, arnaquée par un faux Brad Pitt sur les réseaux sociaux pour un préjudice total estimé à 830.000 euros.

"Des échos jusqu'à Hollywood", constate Philippe Pécoul, directeur de la rédaction de "Sept à huit", joint par Puremédias ce mercredi 15 janvier 2025. Quelques heures avant notre appel, le porte-parole de Brad Pitt, citant un reportage du magazine dominical de TF1, a appelé les fans de l'acteur à "ne pas donner suite à des contacts non sollicités sur les réseaux sociaux. Particulièrement lorsqu'ils viennent de célébrités qui n'y sont pas actives". Le sujet en question raconte l'histoire d'Anne, une quinquagénaire qui croyait entretenir une liaison amoureuse avec le héros de "Inglourious Basterds" et "12 Years a Slave". Son interlocuteur était en fait "un faux Brad Pitt qui l'a arnaquée sur Internet pendant un an et demi". Montant de l'escroquerie ? 830.000 euros, "le plus gros montant dérobé dans ce genre d'affaires", affirme "Sept à huit".

"Ce n'est pas notre travail qui est remis en cause mais les effets qu'il produit"Mais après visionnage, Anne ne décolère pas : elle n'a pas apprécié le traitement de son histoire par l'émission présentée par Harry Roselmack. Elle l'a fait savoir ce mardi 14 janvier dans une vidéo Youtube diffusée sur la chaîne Legend, appartenant à Guillaume Pley. "J'ai eu quarante fois, peut-être même plus, des moments où je n'y croyais pas. Je dis bien à chaque fois, cette photo, c'est du fake. [...] Dans l'émission évidemment, tout cela n'est pas dit. Le journaliste est resté deux jours à m'interviewer. Et il n'a retenu que ce qu'il ne fallait pas retenir en fait, pour salir mon image. C'est uniquement dans le but de faire de l'audience", a déploré la quinquagénaire, cyberharcelée et méprisée sur les réseaux sociaux depuis la diffusion du sujet. En réponse à ce déferlement, Elephant*, société de production de "Sept à huit", et TF1, ont pris la décision, lundi 13 janvier, de retirer le reportage du replay de l'émission.

Invité par Puremédias à répondre aux accusations de la protagoniste du reportage, Philippe Pécoul insiste : "Nous avons produit ce sujet dans les règles de l'art. Le reportage, qui est documenté, relate les faits et ne prend pas parti. Ce n'est pas l'habitude de 'Sept à huit'. Il raconte l'histoire d'Anne, une proie facile car fragile, et les raisons qui peuvent expliquer qu'elle est tombée dans ce piège", explique le journaliste. "C'est elle qui nous a présenté l'essentiel des éléments du reportage. Nous n'avons pas travesti ses propos", réfute-t-il. Avant de poursuivre : "Je peux comprendre qu'elle soit atteinte par le retentissement du reportage mais à aucun moment, 'Sept à huit' n'a cherché à lui nuire ou se moquer d'elle. Quand nous diffusons ce sujet, nous n'avons pas en tête de faire de l'audience.À LIRE AUSSI : "Pour la protection des victimes", "Sept à huit" décide de retirer le replay du reportage sur le faux Brad Pitt qui a extorqué 830.000 euros à une FrançaisePhilippe Pécoul reconnaît néanmoins que Anne "a été salie sur les réseaux sociaux, par des gens la considèrent comme une femme crédule au lieu de la voir pour ce qu'elle est, c'est-à-dire une victime". "Il faut d'abord considérer cette femme comme une lanceuse d'alerte. Elle a eu du courage. Malheureusement, il n'est pas récompensé aujourd'hui (...) Mais nous ne sommes pas comptables des réactions sur les réseaux sociaux", analyse-t-il encore."Ce n'est pas notre travail qui est remis en cause mais les effets qu'il produit. Notre boulot, c'est d'être journaliste et à ce titre, il nous a semblé intéressant de raconter son histoire car elle est emblématique d'un problème de société". "Personne n'est à l'abri d'un cyberescroc qui va siphonner vos économies", conclut Philippe Pécoul. "Il suffit d'être à un moment mal dans sa peau, mal conseillé et c'est l'engrenage. En 2024, un autre faux Brad Pitt a déjà dérobé plus de 300.000 euros à une victime. Et il y en aura d'autres. Je ne peux qu'espérer qu'à travers l'histoire d'Anne, les gens aient compris la nature de ce danger."

*Elephant appartient au groupe Webedia, éditeur de Puremédias

publié le 15 janvier, Ludovic Galtier Lloret , Puremédias

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