"Notre film montre le pire de la déshumanisation" : le réalisateur de La Zone d'intérêt évoque la situation à Gaza et Israël en recevant son Oscar
"La Zone d'intérêt" est un film basé sur le son. Le hors-champ. Et l'horreur. Et il illustre "le pire de la déshumanisation" selon son réalisateur Jonathan Glazer, récompensé par l'Oscar du Meilleur film international.
C'est un film britannique tourné en allemand qui remporte l'Oscar du Meilleur film international. Grand prix du Festival de Cannes 2023, The Zone of Interest / La Zone d'intérêt de Jonathan Glazer ajoute cette prestigieuse récompense à son impressionnant palmarès, alors que 685 093 spectateurs français ont déjà vu le long métrage au cinéma.
Exigeant, La Zone d'intérêt propose une expérience terrifiante et radicale, alors qu'on suit la vie paradisiaque de la famille du commandant d'Auschwitz et de sa famille dans leur maison avec jardin à côté du camp. L'horreur de l'holocauste est alors retranscrite hors-champ, uniquement à travers le son.
Préféré aux Cercle des Neiges, La Salle des profs, Moi, capitaine et Perfect Days, le long métrage -deuxième présence de Sandra Hüller aux Oscars avec Anatomie d'une chute - est également en lice pour le trophée du Meilleur film. Sa récompense a offert au réalisateur Jonathan Glazer une tribune pour évoquer avec émotion la situation au Moyen-Orient.
"Notre film montre le pire de la déshumanisation"
"Tous nos choix sont faits pour nous refléter et nous confronter au présent. Non pas pour dire, regardez ce qu'ils ont fait à l'époque, mais plutôt regardez ce que nous faisons aujourd'hui. Notre film montre le pire de la déshumanisation.
Cela façonne notre passé et notre présent. En ce moment même, nous nous tenons ici en tant qu'hommes qui réfutent leur judéité et l'Holocauste détourné par une occupation qui a conduit à des conflits pour tant de personnes innocentes. Qu'il s'agisse des victimes du 7 octobre en Israël ou de l'attaque en cours sur Gaza. De toutes les victimes de cette déshumanisation. Comment résister ?
La jeune fille qui brille dans le film comme dans la vie, a choisi de le faire. Je dédie ce film à sa mémoire et à sa résistance. Je vous remercie".
publié le 11 mars, Yoann Sardet, Allociné
