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EXCLU Tracy (Mariés au premier regard) placée "en urgence" en famille d'accueil : pourquoi son père n'a jamais obtenu sa garde

L'histoire personnelle de Tracy va en bouleverser plus d'un. La candidate de Mariés au premier regard 2024 a été placée en famille d'accueil durant son enfance. Un parcours difficile sur lequel elle est revenue auprès de Purepeople.

Dans votre portrait, on apprend que vous avez eu une enfance très difficile. Pouvez-vous nous en parler un peu ?

Lors de mon enfance, j'ai été placée à l'Aide sociale à l'enfance à 5 ans. Ca n'a pas été facile parce que, forcément, on se sent arrachée à sa mère et on ne comprend pas ce qu'il se passe. Après, j'ai été dans une première famille d'accueil jusqu'à l'âge de 12 ans et dans une seconde jusqu'à l'âge de 17 ans.

Vous évoquez une famille d'accueil au sein de laquelle ça ne s'est pas très bien passé.

En fait, ça s'est très bien passé dans cette famille, c'est juste que c'était une éducation différente. On était à la campagne, donc il y a un petit passage qui est gardé sur la punition. J'ai toujours accepté ce genre de punitions, parce que j'ai été élevée comme ça. Mais un jour, avec du recul, je me suis dit qu'en fait pour un enfant de cet âge là, ce n'était peut-être pas approprié. Effectivement j'ai été élevée à la dure, je ne vais pas le cacher. C'est plutôt dans la seconde famille où ça s'était mal passé. Déjà parce que j'avais été choisie sur une photo et ça m'a déplu. Après, je pense que pour tout enfant placé, ce n'est pas la joie tous les jours. Mais on a tous des casseroles, même ceux qui sont encore avec leurs parents, ce n'est pas forcément évident. Mais c'est vrai que quand on est placé pendant longtemps, on se pose la question de : pourquoi moi ?

Où était votre papa ?

On s'est toujours écrit des lettres jusqu'à l'âge de 18 ans. Mais il était en Belgique, donc ce n'était pas évident de se voir. Et le système était fait d'une façon un peu complexe. C'était dur pour lui de venir en Bretagne, me voir régulièrement. Ca ne se faisait pas comme ça. Il fallait des autorisations, donc ce n'était pas facile. On a quand même gardé le lien par écrit. A mes 18 ans, on a décidé de se voir et depuis ce moment là, on se voit régulièrement.

Pour quelle raison n'a-t-il pas pu obtenir votre garde ?

Je n'ai jamais trop su pourquoi je n'ai pas été avec mon père, ni avec mes grands-parents. Je pense que c'est plus un aspect financier. Quand on accueille un enfant, il faut qu'il y ait un aspect financier derrière. Et ça a été surtout très rapide comme je l'explique dans mon portrait. Mon éducation, ce n'était pas de la maltraitance, mais j'étais quand même en sous-nutrition et tout le temps dehors. Ca a été signalé aux autorités et mon placement a été fait en urgence. Donc là on ne réfléchit pas et à l'époque, c'était l'Aide sociale à l'enfance directement.

Etiez-vous en contact avec votre maman après avoir été séparée d'elle ?

J'ai eu des contacts avec ma maman jusqu'à l'âge de 9 ans. Ensuite, c'est moi qui ait décidé d'arrêter d'en avoir.

Comment réussit-on à se reconstruire après tout cela ?

C'est difficile de se reconstruire après tout ça. Je pense que j'ai été dans le déni pendant très longtemps. Et quand j'ai déménagé à Bordeaux, je crois que j'avais 26 ans, ça m'a pété un peu à la tronche parce qu'à 26 ans on se projette avec quelqu'un. J'avais déjà une situation professionnelle stable, parce que je m'étais donné les moyens de, je m'étais un peu réfugiée dans le boulot pour être fière de moi. Mais je me suis demandée si je n'avais pas envie de fonder une famille. Et je me suis demandée si j'étais capable d'en fonder une.

Votre situation vous a-t-elle rebuté dans l'envie d'être mère ?

Ca m'a complètement freinée dans l'idée de devenir mère, parce que je n'ai pas les bases. Je ne sais pas comment ça fonctionne. Et je n'ai jamais eu d'enfants en bas âges dans mon entourage. Donc c'est vrai que je me suis souvent posée la question : est-ce que je suis capable d'avoir un enfant.

Cela a-t-il changé aujourd'hui ?

Aujourd'hui, je ne me pose plus cette question. Je serais prête à devenir maman. J'ai eu la chance d'avoir un caractère bien trempé. Je ne sais pas de qui, de mon père je pense. Donc ça m'a aidé dans la vie forcément. Et j'ai toujours su être observatrice. Quand j'étais petite, je voyais d'autres enfants placés avec moi et j'arrivais à me dire : je ne veux pas être comme ça. Je pense que la vie est une question de choix et peut-être que le fait d'avoir été élevée un peu à la dure ça m'a aidée.

Quelle mère serez-vous ?

Je pense que je serais une maman stricte dans l'éducation. Le respect et les valeurs, c'est très important pour moi. Mais j'ai énormément d'amour à donner, peut-être un peu trop. Mais mieux vaut plus que pas assez.

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publié le 18 mars, Atika Mahmoudi , Purepeople

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