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Lycée Toulouse-Lautrec : rencontre avec Chine Thybaud (Victoire), la révélation de la série de TF1

La série événement "Lycée Toulouse Lautrec" continue ce lundi 16 janvier sur TF1. Nous avons rencontré Chine Thybaud, l'une des révélations de cette fiction pas comme les autres, qui joue Victoire, l'héroïne de l'histoire.

Lancée en début de semaine sur TF1, Lycée Toulouse-Lautrec, la nouvelle série ado phénomène avec Chine Thybaud, Ness Merad, Stéphane De Groodt, Valérie Karsenti et Rayane Bensetti, continue ce lundi soir avec deux nouveaux épisodes durant lesquels les conséquences de l'excursion catastrophique de la petite bande de lycéens vont particulièrement se faire ressentir pour Victoire, qui pourrait bien voir son avenir au sein du lycée menacé.

Alors que Lycée Toulouse-Lautrec a réussi son démarrage en permettant à TF1 de sa placer en tête des audiences, et que le public a visiblement été conquis par cette nouvelle série bourrée d'humour, Chine Thybaud, l'interprète de Victoire, revient à notre micro sur son parcours de jeune comédienne. Et nous en dit plus sur le tournage de cette série pas comme les autres et sur les raisons qui lui ont donné envie de faire partie de l'aventure.

AlloCiné : Vous décrochez votre premier "premier rôle" grâce à Lycée Toulouse-Lautrec. Qu'est-ce qui vous a plu dans cette série et dans le personnage de Victoire ?

Chine Thybaud : Ce qui m'a plu c'est que j'avais envie de faire partie de ce groupe, de rencontrer les autres comédiens et comédiennes. Car même si l'arrivée de Victoire, mon personnage, est compliquée au tout début de la série, elle va rapidement nouer un lien très fort avec les autres élèves de Toulouse-Lautrec.

Cet effet de bande s'est vraiment retrouvé sur le tournage. J'avais soif de cette aventure en fait et cela m'a permis de découvrir des expériences de vie que je ne connaissais pas. Donc c'est avant tout l'expérience humaine et cette cohésion de groupe qui m'ont plu. J'avais envie de faire partie de cette petite colo (rires).

Le binôme que forment Victoire et Marie-Antoinette est l'un des points forts de la série, et votre alchimie avec Ness Merad se ressent indéniablement à l'écran. Ça a été une évidence entre vous deux sur le tournage ?

Oui, tout de suite. On s'est vues alors que la distribution finale n'était même pas encore validée par la production et par la chaîne. C'était au moment du casting, et ça a été instantané entre Ness et moi. Je me suis assise à côté d'elle, et elle m'a dit "Tu peux prendre mon téléphone s'il te plait et m'enrouler mes écouteurs ?". C'était naturel en fait. Comme si on était déjà potes. Ness m'a dit "Allez, on y va", et c'était parti. C'était comme si je l'avais toujours connue. Et ça a été pareil avec les autres. Notamment avec Adil Dehbi (Reda) que je connaissais déjà.

Afin de préparer au mieux votre rôle, avez-vous beaucoup échangé avec Fanny Riedberger, la créatrice et productrice de Lycée Toulouse-Lautrec, qui s'est inspirée de sa propre histoire pour écrire le scénario ?

Bien sûr. On a même commencé à discuter avant que j'accepte le rôle. J'ai demandé à lui parler. Je voulais savoir comment elle allait traiter le sujet, si elle allait laisser de la place à l'improvisation. Et puis ça me faisait peur. C'est un gros projet, c'est mon premier premier rôle. J'ai beaucoup douté, j'avais besoin d'être rassurée, et Fanny a été là.

On se ressemble sur pas mal de points. Et je suis trop heureuse qu'elle m'ait choisie. Car c'est bizarre pour elle aussi de choisir quelqu'un pour jouer son histoire à l'écran. Elle est pudique, moi aussi. On a mis du temps à se trouver en tant que personnes. Mais pour préparer le rôle c'était super qu'elle soit là. Elle a réalisé la série, elle l'a écrite, elle l'a produite. Elle connaît cette histoire mieux que personne. Au final, la série c'est comme un mini documentaire. C'est une fiction mais on est uniquement dans le vrai. Fanny parle de ce qu'elle a ressenti. Donc avoir son point de vue et ses conseils, c'était précieux.

Au départ, Victoire est pleine de préjugés quand elle débarque dans ce nouveau lycée et qu'elle découvre qu'elle va devoir être la référente d'une élève en situation de handicap. Comment va-t-elle évoluer au fil des épisodes ?

Elle est pleine de préjugés, c'est vrai, mais c'est aussi parce qu'on lui a arraché sa vie et qu'on ne lui a pas demandé son avis. Même si ce lycée est unique, n'importe quelle adolescente, si elle doit changer de classe, changer de ville, changer d'amis et quitter son mec, elle fait la gueule (rires). Ça peut se comprendre.

Bien sûr, il y a ce malaise causé par la différence qui se rajoute à tout ça. Mais au-delà des préjugés, Victoire a une colère d'ado, car elle est négligée par sa maman. Elle a envie qu'on l'aime et c'est pour ça qu'elle arrive avec une énorme carapace de peste, un peu froide. Mais elle va s'ouvrir. Notamment grâce à une histoire d'amour qui va naître avec un des élèves. Et grâce à son amitié avec Marie-Antoinette. Elle va être submergée par la solidarité qu'il y a au sein de ce lycée.

Le handicap est rarement montré à la télévision. Et quand c'est le cas, on n'évite pas toujours le pathos. Lycée Toulouse-Lautrec arrive complètement à donner une autre vision du handicap, notamment à travers une bonne dose d'humour. C'était important selon vous de désamorcer le drame par la comédie et de montrer aussi, à travers le franc-parler de Marie-Antoinette, par exemple, que les personnes en situation de handicap sont des personnes comme les autres ?

Quand je suis arrivée dans le vrai lycée Toulouse-Lautrec, je me suis rendu compte que ce qu'on voit dans la série c'est la vérité. Ces ados vivent leur handicap et leur vie avec humour. Ça se vanne entre les cours, la différence n'est pas un tabou. Donc oui, je suis ravie qu'il y ait autant d'humour dans la série, et tant mieux si ça peut changer le regard qu'on porte sur les personnes en situation de handicap.

Il n'y a pas assez de représentation à la télévision. Et ce manque de considération est également valable dans l'espace public. Dans le rue il n'y a que des marches partout, dans mon lycée public il n'y avait pas d'ascenseur. Il y a encore tellement à faire en termes d'accessibilité. Et c'est facile de fermer les yeux dessus. Donc c'est important qu'on en parle, même à la télévision.

Lycée Toulouse-Lautrec semble vouée à devenir une série récurrente en cas de succès. Etes-vous déjà partante pour une saison 2 ?

Bien sûr, j'aimerais trop retrouver ces personnes qui font partie de ma famille aujourd'hui. Donc si saison 2 il y a, je suis évidemment partante.

L'année écoulée a été une très belle année pour vous, entre Lycée Toulouse-Lautrec, qui a remporté le prix de la Meilleure série au Festival de La Rochelle, et la série Endless Night sur Netflix, dans laquelle vous aviez l'un des rôles principaux. Comment vivez-vous tout ça ?

Assez normalement (rires). Ça n'a pas changé ma vie. Je vis très bien tout ça, je suis heureuse d'évoluer dans ce milieu que j'aime. Je suis encore à l'école, je suis en Master à l'École normale supérieure. Je fais un Master en partenariat avec l'INA, en conception et réalisation de documentaire. J'aimerais bien passer derrière la caméra, in fine. Pour l'instant je suis devant la caméra, dans mes études je suis derrière, et j'ai hâte que tout ça se combine. Je suis très reconnaissante en tout cas de tout ce qui m'arrive.

Vous avez toujours eu envie d'être comédienne ?

Non, pas du tout. C'est arrivé par hasard. Le premier film dans lequel j'ai tourné c'est Tout nous sourit de Melissa Drigeard, dans lequel j'avais déjà joué avec Stéphane De Groodt. Je suis allée au casting car on m'avait envoyé l'annonce. Je n'avais pas d'agent, mais le casting a été concluant et j'ai eu le rôle.

Et ensuite tout s'est enchaîné très vite : un agent m'a repéré, j'ai tourné dans Endless Night, puis j'ai décroché le rôle de Victoire dans Lycée Toulouse-Lautrec. Tout est allé super vite. On verra de quoi sera fait demain. Mais même si je continue mes études et que j'ai envie de passer derrière la caméra, je compte bien continuer à passer également des castings.

publié le 15 janvier, Jérémie Dunand, Allociné

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