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La Ligne : qui est Stéphanie Blanchoud, la fille violente de Valeria Bruni Tedeschi dans ce drame familial ?

En salles depuis mercredi, "La Ligne" suit une femme soumise à une mesure stricte d'éloignement après avoir agressé violemment sa mère. C'est la comédienne belgo-suisse Stéphanie Blanchoud qui s'est glissée dans la peau de ce personnage fort.

Remarquée avec Home et L'Enfant d'en haut, la réalisatrice Ursula Meier est de retour avec La Ligne. Ce drame familial tout en tensions suit Margaret, une femme de 35 ans qui n'a plus le droit d'approcher sa mère après s'en être prise violemment à elle. Pour une durée de trois mois, elle a interdiction d'entrer en contact avec elle, et ne doit pas s'approcher à moins de 100 mètres de la maison familiale. Mais cette distance qui la sépare de son foyer ne fait qu'exacerber le désir de Margaret de se rapprocher des siens.

Dans le rôle de Margaret, on retrouve Stéphanie Blanchoud, une actrice d'origine belgo-suisse qui a fait ses preuves sur scène. Après avoir reçu en 2003 le Premier Prix au Conservatoire Royal de Bruxelles en Art Dramatique et Déclamation, elle crée l'année suivante son premier spectacle, J'aurais voulu le dire.

Tout en continuant à monter ses propres spectacles (Dans tes bras en 2006, T'appartenir en 2009, Timing en 2011), elle s'illustre dans des pièces aussi bien classiques (Les Fourberies de Scapin, Candide) que contemporaines (Biographie de la faim et Le Sabotage amoureux d'Amélie Nothomb). Lauréate en 2014 du concours Textes en Scène, organisé par l'Arsenic à Lausanne et le Saint-Gervais à Genève, elle crée en 2017 son premier seul en scène, Je suis un poids plume, autour du thème de la boxe. Un spectacle qu'elle jouera en tournée pendant plus d'une centaine de dates.

À l'écran, elle fait ses premiers pas en 2009 dans le film La Régate, qui lui vaut une nomination comme meilleur espoir aux Magritte du Cinéma Belge. Mais c'est en 2016 qu'elle décroche un rôle de premier plan dans la série policière Ennemi public, inspirée de l'affaire Dutroux. Elle y campe durant deux saisons une inspectrice de la police fédérale. Passionnée de musique, Stéphanie Blanchoud est également chanteuse. Elle a ouvert les premières parties de Jane Birkin, Yodélice ou encore William Sheller, et a sorti depuis 2005 quatre albums sous son nom. Le dernier, Ritournelle, date de 2021.

La Ligne, en salles depuis mercredi, apparaît comme un aboutissement dans son parcours. Ce film lui permet de collaborer une nouvelle fois avec Ursula Meier, qui l'avait dirigée en 2015 sur le clip de Décor, qu'elle interprétait en duo avec le chanteur flamand Daan. La vidéo met en scène un couple qui s'affronte sur un ring de boxe. Un sport que l'actrice pratique et qui était au centre de son spectacle Je suis un poids plume.

Un rapport au corps et à la violence que l'on retrouve dans le long-métrage de Meier. En mettant en scène une héroïne sujette à des pulsions de violence, la cinéaste renverse les figures attendues : "La plupart des films ou des récits connus qui ont développé des personnages violents physiquement l'ont fait au travers de personnages masculins. Et lorsque cette violence est portée par des personnages féminins, ce sont la plupart du temps des adolescentes rebelles. La singularité dans La Ligne est qu'il s'agit d'une jeune femme de trente-cinq ans qui perd le contrôle. Tout à coup ce "modèle" du cowboy solitaire s'incarne au travers d'"elle" plutôt que de "lui"."

Enfin, ce film permet à Stéphanie Blanchoud de renouer avec sa passion pour la musique le temps d'un duo avec Benjamin Biolay, qui interprète son ex-compagnon et qui a composé le morceau Le Passé. La boucle est bouclée.

publié le 12 janvier, Emilie Schneider, Allociné

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