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"Je m'ennuyais un peu avec le personnage" : cette star de La Mélodie du bonheur n'avait pas gardé un excellent souvenir du film

Classique absolu de la comédie musicale couronné par cinq Oscars en 1966, "La Mélodie du bonheur" a largement contribué à mettre sur orbite la carrière de Christopher Plummer. Pourtant, l'acteur ne semble pas franchement avoir apprécié le film...

Maria, une jeune femme pleine d'esprit quitte le couvent pour devenir la gouvernante des sept enfants du Capitaine Von Trapp. Ce veuf autoritaire dirige la maison d'une main de fer et dès son arrivée, Maria se heurte à l'hostilité des enfants ...

Classique absolu de la comédie musicale couronné par cinq Oscars en 1966 dont celui du Meilleur réalisateur pour Robert Wise et du Meilleur film, La Mélodie du bonheur est porté à bout de bras par une Julie Andrews sortant tout juste du triomphe de Mary Poppins, électrisant le film d'une énergie particulièrement communicative.

Dans le rôle du sévère Capitaine Von Trapp, Christopher Plummer est loin de démériter. Immense acteur, qui a nous a quitté en février 2021 à l'âge de 91 ans, bourreau de travail, Plummer a joué dans quantité de films, dont certains particulièrement mémorables : L'homme qui voulut être roi, Dolorès Claiborne, Quelque part dans le temps, Waterloo, La Nuit des généraux, L'armée des 12 singes...

Son rôle de patriarche austère dans le film de Wise a largement contribué à mettre sa carrière sur orbite. Pourtant, l'acteur n'avait que peu d'estime pour son rôle et ce film.

"C'était un peu comme fouetter un cheval mort"

Dans un entretien accordé au Boston Globe en janvier 2010, Plummer évoquait La Mélodie du bonheur, dont il ne cite même pas le nom, se contentant de l'appeler "le film". Dans son autobiographie publiée en 2008, In Spite of Myself, il l'appelle carrément "The Sound of Mucus".

S'il a eu plaisir à travailler avec Julie Andrews, son personnage en revanche l'a ennuyé. "Je m'ennuyais un peu avec le personnage. Même si nous avons travaillé assez dur pour le rendre intéressant, c'était un peu comme fouetter un cheval mort. Et le sujet ne m'appartient pas. Je veux dire que cela ne peut pas plaire à tout le monde. Ce n'est pas ma tasse de thé".

Plummer en remettait une couche un an plus tard, au micro du Hollywood Reporter : "c'était tellement horrible, sentimental et gluant. Il a fallu travailler très dur pour essayer d'y insuffler un tout petit peu d'humour".

"J'ai ressenti un soudain élan de fierté d'en avoir fait partie"

Cela dit, Plummer soufflait le chaud et le froid concernant le film. Car, toujours dans son autobiographie, il semblait faire amende honorable. Il raconte ainsi s'être retrouvé une fois à revoir le film après un déjeuner avec des amis.

"Je me suis dit : "est-ce que je m'échappe ? Mes amis, les hôtes, voulaient que je reste. "Ce sera tellement amusant pour les enfants de voir le capitaine von Trapp se regarder sur l'écran. [...] Je suis finalement resté. Je n'avais pas revu le film depuis des années, et plus je le regardais, plus je réalisais à quel point le film était formidable.

Le meilleur du genre, chaleureux, touchant, joyeux et absolument intemporel. J'ai soudain compris pourquoi cela avait apporté un tel plaisir à tant de gens. J'étais là, vieux con cynique que je suis, totalement séduit par ce foutu truc - et en plus, j'ai ressenti un soudain élan de fierté d'en avoir fait partie".

publié le 26 février, Olivier Pallaruelo, Allociné

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