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Dali : "Quelque chose ne fonctionnait pas"... Ces 2 stars ont quitté ce film avec Jonathan Cohen et Gilles Lellouche

A l'occasion de la sortie de "Daaaaaali !", voici cinq choses à savoir sur le nouveau film bien barré de Quentin Dupieux.

De quoi ça parle ? Une journaliste française rencontre Salvador Dali à plusieurs reprises pour un projet de documentaire.

Un Dalí à plusieurs visages

Cinq comédiens (Gilles Lellouche, Edouard Baer, Jonathan Cohen, Pio Marmaï et Didier Flamand) prêtent leurs traits à l'artiste espagnol dans Daaaaaali !. À l'origine, il devait y avoir encore plus d'interprètes (Pierre Niney et Alain Chabat étaient annoncés comme faisant partie du casting au moment où le tournage commençait), mais certains d'entre eux ont spontanément quitté le navire. "De manière très naturelle, presque, ils ont senti qu'ils n'avaient rien à apporter à Dalí. Que quelque chose ne fonctionnait pas, que ça coinçait", confie le réalisateur.

Donner le même rôle à plusieurs acteurs permettait à Quentin Dupieux de briser l'idée du biopic : "Dans ce genre de film, tout le monde attend la performance. Comment untel va jouer tel ou tel mec que tout le monde connait ? Ça peut être bluffant parfois. Mais dix minutes. Pas plus. Et après on fait quoi ? En mélangeant les Dalí et en proposant à plusieurs comédiens de le jouer, ça reste ludique. On ne peut pas se lasser. On est toujours surpris."

A noter que Niney fait partie des personnes remerciées par Dupieux au générique de fin.

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Un non-biopic

Daaaaaali ! est tout sauf un biopic de Salvador Dalí, le sujet du film étant l'impossibilité justement de raconter l'artiste. Quentin Dupieux souligne : "Dalí est partout et nulle part. Quand j'ai rêvé de ce film, j'ai très vite senti qu'il ne fallait pas faire un film sur Dalí mais avec Dalí. Essayer de chercher une forme de liberté que son travail m'inspire. Raconter Dalí à l'école de peinture, expliquer ses frustrations, ses ambiguïtés, filmer l'artiste au travail, ça ne m'intéresse pas."

"J'aime presque plus Dalí l'homme, le génie de la communication que Dalí l'artiste. J'aime la manière dont il a constamment cherché à échapper à son image en jouant avec elle. L'hommage du film à Dalí, c'est ça. Un non-film sur Dalí pour un type qui n'aurait jamais voulu qu'on le mette dans une boite."

Les références à Dalí

Le film s'ouvre par un plan qui reproduit un de ses tableaux, Fontaine nécrophilique. "Ouvrir le film par ce tableau c'est une façon de ramener le spectateur à son œuvre et de donner les règles du jeu. De prévenir les spectateurs : « on entre dans un monde où les pianos sont des fontaines infinies, où poussent des arbres, sur fond de paysage doré »", explique le réalisateur.

Mais au-delà de cette ouverture, les références à l'œuvre du peintre espagnol ne sont pas directes. Il s'agit plutôt de détails : "ça aurait été idiot de refaire ses œuvres. Ce qui m'intéressait plus, c'était d'imaginer le monde qui a pu donner ces œuvres. Comme si Dalí vivait dans ses tableaux. [...] l'idée que la plus belle œuvre d'art de Dalí, c'est sa personnalité."

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Buñuel et les Monty Python

Le film est nourri par le cinéma de Luis Buñuel mais aussi par celui des Monty Python. Quentin Dupieux explique : "Il y a une liberté dans leurs films qui m'a toujours réjouie. C'est de la comédie à la fois exigeante et complètement débile. Comme chez Dalí et Buñuel, il y a chez eux la recherche d'un langage nouveau, le refus de la bienséance, le goût de la provocation mais aussi une forme de tendresse, d'humanité qui me touchent."

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Pourquoi Dalí ?

Pour Quentin Dupieux, Dalí est "une utopie qui a disparu". Il précise : "À la fois comme homme et comme artiste. Quand je pense à lui, je revois un monde où l'art est au centre. Où les artistes sont au cœur de la société, on les voit sur les plateaux TV, dans les journaux. Ils ne craignent pas d'être provocants, absurdes, gênants même. Dalí disait parfois des trucs complétement débiles, on haussait les épaules et on passait à autre chose. Je le montre dans le film. Mais l'art a disparu de notre quotidien."

Avec Daaaaaali !, il a essayé d'imaginer un dialogue entre le cinéma et l'artiste, et de lui rendre un hommage modeste mais fou et libre.

publié le 10 février, Allociné

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