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Booder au cinéma : il raconte son histoire touchante dans Le Grand Cirque

"Le Grand cirque" sort aujourd'hui dans nos salles. Première réalisation de Booder, le long-métrage s'inspire de son histoire.

Première réalisation de Booder et de Gaëlle Falzerana, Le Grand Cirque s'inspire de la vie de l'acteur et humoriste français.

Dans le long-métrage, il incarne Momo, un comédien en manque de rôles qui, lors d'une visite à l'hôpital Robert Debré, fait la rencontre de Michel (incarné par Gérard Giroudon), le directeur d'une association de clowns bénévoles pour les enfants malades.

Momo se laisse convaincre de jouer un rôle dans la vie de ces enfants. Son défi : les faire rire malgré la maladie. Momo va mettre en scène un spectacle de cirque au sein de l'hôpital dans lequel chaque enfant aura un rôle déterminant.

Inspiré de la vie de Booder

Ce projet tenait à cœur à Booder pour des raisons personnelles. Il explique : "Je suis né dans un petit village marocain le 13 août 1978, en plein été, et quand je suis arrivé au monde, le médecin a dit à ma mère « il ne passera pas l'hiver » !  Je souffrais d'une complication respiratoire, d'un asthme prononcé et d'une bronchiolite aiguë. J'ai donc eu un début de vie assez tragique, mais mon père, qui travaillait en France à ce moment-là, ne s'est pas résigné : il s'est débrouillé pour nous faire venir à Paris et j'ai ainsi passé mes trois premières années à l'hôpital Necker pour enfants malades. C'est à cette occasion que j'ai découvert le métier de clown dans les hôpitaux."

Si dans le film, Booder incarne un clown qui va tenter de redonner le sourire aux enfants avec des blagues parfois poussées, le film est toujours très juste. Car c'est un monde que l'humoriste connait bien puisqu'il a été à la place de ces jeunes patients.

Le néo-réalisateur explique avoir gardé une tendresse toute particulière pour ces bénévoles et avoir lui-même, des années plus tard, tenté de redonner le sourire aux petits malades.

"Trente ans plus tard, quand je suis devenu comédien et que j'ai commencé à rendre visite à mon tour aux enfants malades dans les hôpitaux. J'allais les voir pour les sortir de leur quotidien, et un médecin m'a dit un jour que ces visites avaient des conséquences positives sur leurs examens sanguins - qu'il y avait un avant et un après. J'ai redécouvert ces clowns et j'ai eu envie d'écrire un film pour leur rendre hommage et parler de leur patience et de leur dévouement infinis."

Regarder les enfants comme des enfants et non des malades

Et c'est ainsi qu'est née cette comédie. Booder et sa co-scénariste et co-réalisatrice Gaëlle Falzerana se sont servis du vécu de l'acteur et des réflexions entendues à l'hôpital pour écrire Le Grand Cirque. Il en résulte un film plein de sincérité. Les réalisateurs posent un regard tendre sur le monde hospitalier, sur les clowns, sur les enfants, leurs parents et sur ceux qui tentent de leur rendre le quotidien plus facile.

Booder confie : "Quand, dans le film, Michel explique à Momo que les enfants n'aspirent qu'à une seule chose - la vie -, c'est une phrase que j'ai entendue. De même, quand un petit garçon me confie que la seule chose qui lui fait peur, c'est de laisser ses parents seuls, je l'ai entendu dans la bouche d'un enfant. Je voulais retrouver ces phrases dans le film pour ne pas les oublier et pour dire à tous ceux qui iront voir ce film que cela fait partie du vivre-ensemble - et que c'est important de prendre sur son temps pour aller réconforter les familles."

Peut-on rire de tout ?

Faire une comédie sur des enfants malades n'est pas chose aisée. Pour Booder, il était important de ne pas montrer les traitements des patients. Car ce que veulent les jeunes patients c'est être vus comme des enfants et non comme des malades. Et le personnage de Lola (Adèle Pinckaers), l'adolescente du groupe, qui ne souhaite qu'une chose : aller à la fête de son ami en est le symbole.

Booder développe : "Il n'y a rien de mieux que l'humour pour faire passer des messages. C'était une volonté de ma part de ne pas développer les pathologies de chacun : on sait que l'histoire se déroule dans un hôpital et cela n'apportait rien de nommer les maladies.

Le plus important, c'était de montrer que ces enfants n'aspirent qu'à une chose : qu'on les regarde comme des enfants, pas comme des enfants malades. D'ailleurs, ils ne ménagent pas Momo au départ. C'était mon parti pris : je ne voulais pas qu'on voie un enfant faire une chimio ou suivre un traitement lourd, mais qu'on le voie en train de se comporter comme un enfant !"

Tourner avec des enfants n'a pas été une chose difficile pour Booder qui, avant de devenir acteur, a été éducateur. Il explique : "Les enfants ne sont pas comme des acteurs professionnels : s'ils se braquent, c'est fichu. J'ai un côté burlesque et cartoonesque en moi qui m'a beaucoup aidé à les diriger. Et puis, ils me connaissaient, ce qui m'a permis d'installer cette atmosphère de détente et d'humour.

Au final, ils étaient hyper studieux et connaissaient parfaitement leur texte. Certains ont même accepté de se raser la tête, ce qui n'était pas évident pour des pré-ados. Personnellement, je crois que je préfère travailler avec des enfants car quand ils t'apprécient, c'est plus facile qu'avec des adultes."

Pas d'acteurs de cinéma confirmés

Pour son casting, le cinéaste ne souhaitait pas de comédiens confirmés, il en explique la raison : "Comme il s'agit de mon premier long métrage, je ne voulais aucune star, aucun comédien confirmé, parce que je me disais que ce film s'inscrit dans un esprit de passage de relais." Il partage l'affiche avec le pétillant Gérard Giroudon, qui incarne Michel. Ce sociétaire de la Comédie Française a joué dans plus de 70 pièces de théâtre mais très peu de long métrage.

On retrouve également Fanny Dumont qui tient le rôle de l'infirmière, Adèle Pinckaers dans le rôle de Lola, les jeunes Yassir Drief (Ahmed, - déjà à l'affiche de Zodi & Téhu, frères du désert), Samir Boulkroun (Abdou), Lazlo Callens (Enzo), Saskia Dillais de Melo (Helène), Thiago Demaude (Julien) ou encore Wahid Bouzidi, l'ami de Momo, la comédienne de théâtre Véronique Stas et Matthias Quiviger alias "Ragnar le Breton", qui incarne le voisin fêtard du héros.

Il existe en France plusieurs associations de clowns dont le but est de redonner le sourire aux enfants, telles que Rêves de Clown, Le Rire Médecin, Les Nez rouges ou encore Clowns Z'hôpitaux.

Le Grand Cirque est à voir dans nos salles ce mercredi.

publié le 15 février, Laëtitia Forhan, Allociné

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