A voir au cinéma : Pauvres créatures... C'est la performance physique à ne pas manquer en ce début d'année !
Quatre ans après "La Favorite", Emma Stone est de retour dans l'univers barré de Yorgos Lanthimos. Qui lui offre l'un de ses meilleurs rôles grâce à "Pauvres Créatures", sur lequel elle revient à notre micro.
Le voici donc enfin ce film qui a enflammé la dernière Mostra de Venise, mettant d'accord la critique et le jury de Damien Chazelle, qui lui a remis le Lion d'Or. Pauvres Créatures a depuis remporté deux Golden Globes, dont un pour Emma Stone (Meilleure Actrice dans une Comédie ou Comédie Musicale), et c'est peu dire que c'est mérité tant elle donne tout dans le nouveau long métrage de Yorgos Lanthimos.
Quatre ans après La Favorite, la comédienne retrouve l'univers du réalisateur de The Lobster, le temps d'une adaptation du roman homonyme d'Alasdair Gray. Une relecture au féminin du mythe de Frankenstein, pour schématiser, dans laquelle Emma Stone incarne une femme ramenée à la vie et à qui l'on greffe le cerveau de l'enfant dont elle était enceinte.
Ainsi (re)naît Bella, qui part (re)découvrir le monde avec une absence de complexe et de jugement qui ont rendu l'expérience libératrice, comme son interprète nous le dit lors de son passage à Paris.
Pendant 2h20, son personnage passe de l'enfance au statut d'adulte en accéléré, dans un conte fou, radical, cru, féministe et toujours surprenant. Où Emma Stone se donne corps et âme.
2ème Oscar en vue pour Emma Stone ?
Une performance physique à plus d'un titre, qui passe aussi bien par la gestuelle en constante évolution de son personnage que par les scènes de sexe dans lesquelles Yorgos Lanthimos la dirige (dont une, très drôle, avec le Français Damien Bonnard).
Un abandon total qui pourrait très bien lui valoir un nouvel Oscar de la Meilleure Actrice, son deuxième après celui reçu pour La La Land en 2017.
En cas de sacre, nous risquons de voir chez Emma Stone les mêmes larmes que celles qu'elle manque de verser face à nous, lorsque nous évoquons avec elle la difficulté de dire au revoir à un personnage aussi unique que Bella. Et que vous pouvez, enfin, rencontrer dans les salles obscures françaises.
Propos recueillis par Maximilien Pierrette à Paris le 11 décembre 2023 - Montage : Constance Mathews
publié le 17 janvier, Maximilien Pierrette, Allociné
