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Ilyesse ("Koh-Lanta" 2024) : "Je me devais de gagner tous mes duels, comme l'avait fait Ugo, le phénix, dont je suis fan"

Bande-annonce de "Koh-Lanta" 2024 : La tribu maudite" avec Ugo et Frédéric © TF1

Candidat de cette nouvelle saison du jeu de TF1, l'étudiant en ingénierie de 23 ans a su s'échapper de la "tribu maudite" grâce à ce qu'il appelle sa "mentalité de gagnant". Pour puremedias.com, il raconte ses premiers jours compliqués dans l'aventure.

Ilyesse a un certain sens de l'auto-dérision. Toujours coiffé de son chapeau "Jones", en référence à Indiana Jones, ce sportif et baroudeur dans l'âme n'a pas manqué de se moquer de son début d'aventure "chaotique" sur ses réseaux sociaux. Perdant de la première épreuve, il a intégré la terrible "tribu maudite" dès le premier épisode de cette nouvelle saison de "Koh-Lanta", sans jamais perdre espoir. Avant de réintégrer le jeu dans l'équipe des jaunes, où il est en difficulté. Pour Puremedias.com, il a accepté de se confier sur son état d'esprit.

Propos recueillis par Bruna Fernandez

Qu'est-ce qui a motivé votre inscription à "Koh-Lanta" ?Ilyesse : Depuis que j'ai 18 ans, je postule pour participer à 'Koh-Lanta'. Donc, pour moi, c'était logique que je participe à 'Koh-Lanta'. Quand j'ai appris que j'étais sélectionné, j'ai ressenti une joie immense. C'est le Graal pour tout aventurier. Donc, voilà, c'est un bonheur indescriptible.

Est-ce qu'avant l'arrivée vous aviez déjà sympathisé avec d'autres candidats ? Ou au contraire, est-ce vous vous méfiez déjà de certains ?Oui, totalement. Sur le bateau, j'ai commencé directement à parler avec Michel et Nathanel. On a bien sympathisé. Après, également avec Gustin et Thibault un petit peu. Quand j'ai vu Alexandre et Fabrice, je me suis dit qu'ils ont l'air très stratèges. Alexandre, finalement, on voit que chez les rouges, dans le premier et le deuxième épisode, qu'il a l'air stratège. Mais Fabrice, finalement, c'était une belle surprise parce que c'est quelqu'un que j'ai énormément apprécié par la suite.

"Ugo, je le connaissais parfaitement. C'est sûrement mon aventurier préféré."- Ilyesse ("Koh-Lanta")Quand vous arrivez, vous découvrez la participation de deux anciens, Ugo et Frédéric. Qu'est-ce vous êtes dit en les voyant ?Honnêtement, je n'avais pas regardé la saison de Frédéric complètement, donc je le connaissais moins. Mais Ugo, par contre, je le connaissais parfaitement. C'est sûrement mon aventurier préféré. Donc, j'étais admiratif et je me suis dit que 'je vais me confronter au meilleur'. Et j'avais toujours hâte de faire des épreuves contre lui.

Vous ne vous êtes pas dit que ça pouvait être injuste de vous confronter à des candidats expérimentés ?Non, pas du tout. Au contraire, à ce moment-là je suis juste content. Je me dis que je vais participer à "Koh-Lanta" avec Ugo. Frédéric aussi, j'étais ravi, mais je le connais beaucoup moins. Ugo, en tout cas, j'étais trop content de pouvoir participer à cette aventure avec lui.

Vous passez par une première épreuve, et directement, malgré vos ambitions, vous êtes dans les deux derniers. Que s'est-il passé ? C'est le stress des débuts ?Honnêtement, au tout début, je n'étais pas stressé. J'avais vu l'épreuve des filles avant moi. J'ai vu qu'elles avaient mis du temps. Elles n'avaient pas réussi directement à capter le truc pour réussir l'épreuve. Donc, je me suis dit 'Ça va le faire'. Et quand on a commencé l'épreuve des gars, je pense que Fabrice a dû réussir l'épreuve au bout de 30 secondes. Après lui, d'un coup, il y en a eu 3 ou 4 qui ont réussi en même temps. Donc, j'ai commencé à stresser. Et là, j'ai perdu mes moyens. Les garçons ont tous réussi dès le début à se mettre dedans. Donc, c'est ça qui a fait la différence, je pense.

Que se passe-t-il dans votre tête quand vous perdez ?Là, c'est le néant total. C'est le chaos. J'étais tellement triste. Je me suis dit que j'étais venu à 'Koh-Lanta' pour marquer l'histoire, pour gagner des épreuves. Et au final, la première épreuve, je perds. Et tout de suite, je sors de l'aventure. J'avais honte. Je me suis dit que mes proches allaient voir ça. C'était vraiment un moment très difficile.

Les réactions sur les réseaux sociaux aussi, ça ne vous inquiète pas ?Non, pas vraiment. C'est principalement les réactions de mes amis et de mes proches. Je n'avais pas envie de les décevoir. Je n'avais pas envie d'être nul devant eux. Honnêtement, je suis quelqu'un de très focus. Je sais qui je suis. Je n'ai pas spécialement peur des gens sur les réseaux sociaux ou autres. Ils peuvent me critiquer autant qu'ils veulent. Moi, je sais que j'ai mes proches, je me connais moi-même, mes proches me connaissent. Ça me suffit.

"Les commentaires racistes, je préfère en rire"- Ilyesse ("Koh-Lanta")Dès la diffusion de votre portrait, vous avez pourtant été victime de commentaires racistes. Comment avez-vous réagi en voyant ça ?Honnêtement, moi, les commentaires racistes, ça me passe au-dessus de la tête. Franchement, je fais vraiment pas attention à ça. Si les gens sont frustrés, c'est leur problème à eux. Moi, tant que je suis bien, je sais qui je suis et je sais ce que je suis venu représenter. Au contraire, je préfère même en rire.

D'ailleurs vous avez partagé des vidéos dans lesquelles vos amis semblent plutôt prendre votre défaite à la rigolade...Oui, on prend tout à la rigolade. Ça ne reste qu'un jeu. Ils se sont bien marrés sur ma tête, ils ont bien rigolé sur moi, ils ont bien vanné. C'était drôle. Finalement, moi, j'ai bien ri.

La surprise, c'est que vous n'étiez pas éliminés, mais vous alliez faire partie de "la tribu maudite". Et à vous entendre, on dirait que l'île était cauchemardesque ?Les conditions, franchement, elles étaient terribles. Il n'y avait quasiment rien à manger. J'ai dû manger quelques crustacés crus que je décrochais des rochers. Les filles n'aimaient pas ça. Elles n'ont quasiment rien mangé pendant les trois jours où j'y étais... En plus, le confort n'était pas top. On avait une plage boueuse. Ça ressemblait plus à des marécages parce qu'il n'y avait pas de courant où on était. C'était un peu de l'eau qui stagnait. Il y avait beaucoup de frelons... Et en plus, le pire, c'était mentalement. On était tous abattus, on venait de rater la première épreuve. On était là en sursis. Et pendant ces trois premiers jours, on ne savait pas du tout ce qui allait se passer. Ça veut dire qu'on est là dans le néant et on ne sait pas ce qui va nous arriver.

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Les premiers jours, vous étiez livrés à vous-même, sans aucune information de la production ?Oui, c'est ça. On ne sait pas du tout ce qui se passe de l'autre côté. On ne sait pas aussi qu'est-ce qu'on va faire, qu'est-ce qu'on va devenir. Donc ça, c'était compliqué pendant les trois premiers jours. Jusqu'à la bouteille qu'on a reçue le quatrième jour, qui nous annonçait l'épreuve pour trouver l'Anito, et le duel.

Et la cohabitation avec ces trois nouvelles personnes, comment ça se passe ? Parce que quand vous quittez l'île, on voit que des tensions éclatent...Nathanaël, je l'appréciais déjà. Et j'ai fait la connaissance de Mélissa et Vanessa. Franchement, ça se passait bien. Vu qu'on était dans la même galère, on ne pouvait que bien s'entendre. Donc les trois premiers jours, ça allait.

"J'ai une mentalité de gagnant. Je n'aime pas perdre"- Ilyesse ("Koh-Lanta")Pour avoir le droit de disputer le duel, vous cherchez l'Anito selon vous pendant "des heures et des heures" dans le lit dans la rivière, et c'est vous qui gagnez. Comment tenez-vous mentalement pour trouver la statuette ?Je savais qu'il ne fallait pas abandonner. Je savais que personne ne l'avait encore trouvé. Donc il y avait toujours une chance. Je n'ai rien lâché. À ce moment-là je pense à mes proches, je me dis qu'il faut que je me rattrape, j'ai eu un premier échec, mais je ne suis pas venu ici pour perdre. Il faut au minimum combler ce premier échec par une victoire ici. J'ai une mentalité de gagnant, je n'aime pas perdre. Je suis venu ici pour des victoires. Et finalement, ça se passe plutôt bien.

Après cette première victoire, il faut encore affronter Emmanuelle lors d'un duel. Comment avez-vous appréhendé cette épreuve ?Psychologiquement, quand on arrive à un duel, il ne faut pas douter. Si on doute, on part perdant. Donc dans ma tête, je me dis que je n'ai pas le droit à l'erreur, que je suis obligé de partir de la gagnant. En plus, c'est un duel, et j'ai le souvenir du Phoenix de "Koh-Lanta : la Légende" : Ugo, avec tous ces duels qu'il a gagnés. Je me dis que je suis fan Ugo, donc le minimum, c'est de faire un peu comme lui. Et les duels, je dois les gagner.

Ce duel avec Emmanuelle, c'était compliqué. Franchement, je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi dur. Parce que la planche, elle est très lourde et elle bouge énormément. Franchement, pour rester en équilibre dessus, j'ai fait un petit peu de surf. Je me suis dit que ça allait peut-être m'aider, mais finalement, pas du tout. Donc pour rester en équilibre, c'était très compliqué. L'épreuve elle était longue en plus. Le soleil tapait, il y avait du stress. Et ça l'a fait encore une fois.

Vous semblez ravi d'intégrer l'équipe des jaunes. Qu'est-ce qui change par rapport à l'île de la tribu maudite ?Déjà, visuellement, l'île, elle est magnifique. Ils ont une belle plage, le feu... En plus, ils avaient quelques portions de nourriture. Donc ça aussi, ça faisait du bien de se mettre quelque chose dans le ventre Ils ont des bandeaux surtout, ils appartiennent à des vraies tribus.Après, c'est une plus grande équipe, donc on parle avec plus de monde, c'est plus convivial.Là-bas, on était que 4, là, je me retrouve à 9. Avec des nouvelles personnalités à découvrir, c'était agréable. Je retrouve aussi Michel, mon frère de cette aventure. Franchement, c'était cool.

Mais dès la première épreuve d'immunité avec la tribu jaune, vous tirez la boule noire, et ne pouvez pas participer. Est-ce que vous aviez l'impression d'être malchanceux ?Eh oui, c'est la malédiction de la tribu maudite qui continue. Elle ne voulait pas me lâcher et voilà, je tire la boule noire. Mais j'avais confiance en mon équipe. Et j'ai bien fait parce que Michel, il nous a lâché le masterclass. C'était un vrai tireur d'élite (rires).

Dans le troisième épisode, vous perdez l'épreuve de confort, et l'alliance des jaunes dont tu parlais vote pour vous renvoyer dans un duel. Qu'est-vous ressentez à ce moment-là ?Je ressens de la déception parce que j'ai été si bien accueilli. Et au final, ils ont quasiment tous voté contre moi. En fait, au début, je savais pas qu'ils avaient leur alliance à 5. Donc je me suis dit, bon, les votes, ils vont être dispatchés. Nous, on ne s'était vraiment pas concertés pour voter Lola, chacun a voté en son âme et conscience. Mais eux, en fait, ils s'étaient concertés en avance. Et ils avaient déjà préparé leur stratégie. Après, c'est vrai qu'avec du recul, c'est comme quand on vote pour la dernière personne à arriver. Bon, moi, j'aurais préféré que tout le monde vote au mérite, pour le bien de l'équipe.

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Est-que vous aussi, vous pouvez faire preuve de stratégie parfois ?'Koh Lanta', ça reste un jeu. Donc si quelqu'un vient et ne veut surtout pas faire de stratégie, il a mal choisi son jeu. On est obligés d'être un minimum stratégique, donc moi je le suis un petit peu. Mais principalement, je fonctionne aux affinités et au mérite. Si j'ai de l'affinité pour quelqu'un et que cette personne-là mérite en plus, je vais essayer de faire ma stratégie, mais avec lui, pour sauter tout le reste.

Vous êtes tellement déçus, que même après avoir gagné le duel contre Melissa, vous vous dites "dégoûté", pourquoi avoir dit ça ?Parce que je l'avais encore à travers de la gorge. Le fait que la grande partie de mon équipe vote contre moi, ça fait mal. En plus, c'est la première fois qu'on vote contre moi, même si ce n'est pas un conseil. Ça fait mal de voir son nom apparaître.

Vous dites même que Melissa serait plus méritante que certains, car chez les rouges, Marie, Alexis et Augustin ont abandonné lors de leur manche sur l'épreuve des radeaux... Ça vous a énervé ?Finalement, ça ne m'a pas énervé parce qu'ils nous ont donné la victoire sur la manche. Mais après, je savais que Mélissa, c'était une battante et je me suis dit qu'elle n'aurait quand même pas abandonné. Je pense que dans les tribus jaunes et rougee, ils ne se rendent pas compte de la chance qu'ils ont eu à ce moment-là de faire partie d'une équipe. Il y en a d'autres qui rêveraient d'appartenir à l'équipe rouge ou jaune et qui sont, eux, sur la tribu maudite. S'ils s'étaient rendus compte de ça, je ne pense pas qu'ils auraient abandonné.

Est-ce que ça a changé votre vision de l'aventure d'être passé par cette tribu maudite, ne serait-ce que trois jours ?Oui, totalement honnêtement. J'y ai toujours pensé tout au long de mon aventure à cette tribu-là. Commencer comme ça, c'est compliqué, mais il faut tirer le meilleur de ses échecs, tirer des leçons et s'en servir pour la suite. Et c'est ce que j'ai fait. Là, l'objectif principal, c'est de survivre. Je me suis rendu compte que j'étais dans une tribu et que j'étais en minorité. J'étais face à une alliance de cinq alors qu'on est neuf, donc on est sur la sellette. Mais en tout cas, j'ai toujours l'esprit conquérant. J'ai envie de tout gagner, j'ai de grosses ambitions. Donc je vais me battre jusqu'au bout pour les épreuves. Même si au final, on m'élimine, moi, j'aurais tout donné. Et moi, de mon côté, j'aurais pas de regret.

"Que ce soit les caméras, Denis, la survie, ça devient naturel"- Ilyesse ("Koh-Lanta")Est-ce que vous vous rendez compte à ce moment-là, que vous vivez votre rêve de gosse ? Les caméras, Denis Brogniart, les conditions de survie, c'est pas trop impressionnant ?C'est que le premier jour où j'ai ressenti ça. Après, ça devient totalement naturel. Que ce soit les caméras, Denis, la survie, ça devient naturel, tu t'y habitues et c'est ta vie. On dirait même que la vie mondaine a totalement disparu. On dirait que plus rien n'existe, que ce soit la nourriture, tes proches... On dirait que c'était qu'un rêve tout ça et que la vraie vie, c'est là sur 'Koh-Lanta'. C'est un sentiment très spécial, franchement.

C'était pas dur de perdre le confort de la ville ?Moi, honnêtement, par rapport au confort, on l'a vu aux images, je dors très bien. Je dors très bien sur le sable (rires). Donc le confort, ça ne me dérange pas trop. Après, l'hygiène, c'est vrai qu'une bonne petite douche de temps en temps, ça peut faire plaisir. Mais bon, on n'est pas trop sales. Il y a l'eau de la mer. Dès qu'on rentre de l'épreuve, on se douche en quelque sorte. La famille, il y a ce manque-là. Mais moi, ça va, j'arrive à faire la part des choses. Je sais qu'à un moment, l'aventure, elle se finira et je vais retrouver mes proches.

Mais vraiment, la chose la plus difficile, c'est la nourriture. On ne s'en rend pas compte, mais c'est vraiment horrible. En 6, 7, 8 jours, même, on mange l'équivalent de même pas une journée en temps normal.Franchement, ça fait mal. Ça fait mal d'abord au mental et en plus au corps. On voit notre corps devenir faible. Après, on n'est pas bien et on dirait qu'on n'est plus soi-même. Quand on voit notre corps aussi affaibli, on se lève, on marche au ralenti, on parle au ralenti, on calcule son mouvement. C'est compliqué.

Mais malgré ça, si on vous propose d'y retourner, vous le feriez ?Honnêtement, quand j'étais sur l'île des maudits, je me disais à moi-même 'Qu'est-ce que je fous là ? Il faut que je rentre chez moi plus vite' (rires). Mais à partir du moment, à la seconde même, où mon aventure s'arrête, j'avais encore la faim, j'avais encore envie. Je me suis dit 'Il faut vraiment que je revienne.' C'est indescriptible, en fait. C'est tellement dur, mais d'un autre côté, c'est tellement beau. C'est l'aventure d'une vie. Moi, je serai toujours partant pour 'Koh-Lanta'.

publié le 8 septembre, Bruna Fernandez, Puremédias

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