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"C'est faux" : "Médiapart" contraint de démentir la rumeur d'une "liste noire du cinéma français" avant le Festival de Cannes

Le site d'investigation évoque "une rumeur émanant d'un compte complotiste", relayée dans la presse, et qui a inquiété les organisateurs de l'évènement.

Ils sont plusieurs à être tombés dans le panneau. Ce lundi 13 mai 2024 au soir, "Mediapart" a publié sur son site un article en accès libre pour démentir une rumeur persistante sur les réseaux sociaux et relayée par plusieurs médias. En effet, selon plusieurs articles, une liste de dix noms d'acteurs, réalisateurs et producteurs coupables de violences sexuelles dans le milieu du cinéma pourrait être dévoilée à l'occasion du 77ème Festival de Cannes, qui s'ouvre ce mardi 14 mai.

"Une rumeur émanant d'un compte complotiste"

"Comme l'ensemble de son équipe, la présidente du Festival de Cannes, Iris Knobloch, est en 'vigilance renforcée'", écrit "Le Figaro". Une rumeur également relayée par "Le Canard enchaîné" ainsi que par Cyril Hanouna, qui a promis de révéler les noms de la liste avant de changer d'avis, sur le plateau de "Touche pas à mon poste". Du côté du "Parisien", le quotidien évoque une possible "fake news" mais assure qu'à Cannes, "certaines équipes de films prévoient des plans B, des scénarios bis et même des retours express de la Croisette", écrit le journal. "Il y a des réunions de crise de tous les côtés", rapporte encore un "observateur".

Une "liste noire" qui serait le fruit d'une enquête de "Médiapart". "Depuis plusieurs jours, nous assistons, médusé·es, au parcours fou d'une prétendue liste, voire d'une liste noire d'auteurs de violences sexistes et sexuelles que 'Mediapart' s'apprêterait à révéler en ouverture du Festival de Cannes", écrit le site d'information. "C'est faux, évidemment", poursuit le site d'investigation, qui dénonce "une rumeur émanant d'un compte complotiste, reprise sur les réseaux sociaux, alimentée par plusieurs médias et finissant dans les journaux d'information d'une matinale".

Thierry Frémaux dément les rumeurs

Sur X (ex-Twitter), la rumeur a notamment été alimentée par le compte complotiste "Zoé Sagan", suivi par 37 000 abonnés. Ce compte, qui se présente comme "la première I.A. féminine du XXIè siècle", a ainsi publié une liste de "suspects" contenant les noms de 10 personnalités du cinéma français. Selon "20 minutes", ce compte, qui a relayé les messages mettant en cause Sébastien Cauet dans plusieurs affaires de violences sexuelles, "mêle 90% de thèses conspirationnistes et 10% de vérités sur la sphère médiatico-politique... avec parfois un risque de diffamation". Derrière le pseudo "Zoé Sagan" se cacherait, toujours selon "20 minutes", un publicitaire de 30 ans du nom d'Aurélien Poirson-Atlan, proche du site d'extrême droite "'Faits & Documents'".

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De son côté, le délégué général du festival Thierry Frémaux a également démenti les rumeurs : "Il n'y a pas de polémique qui vienne du festival", a-t-il assuré, alors qu'il avait été critiqué lors de l'édition précédente pour avoir accueilli Johnny Depp sur le tapis rouge, accusé de violences conjugales par son ex-épouse Amber Heard. "On a précisément pris soin de faire en sorte que l'intérêt majeur de ce pour quoi nous sommes tous ici reste le cinéma. Comme il n'y a pas de polémiques, on les invente ou on les amplifie", a-t-il déploré.

Selon l'actrice Camille Cottin, maîtresse de cérémonie, la question de #MeToo sera bien présente lors du Festival via des "prises de paroles de personnalités fortes, puissantes". Mercredi, Judith Godrèche, devenue l'un des visages du mouvement contre les violences sexistes et sexuelles en France, en particulier dans le monde du cinéma, montera les marches pour présenter son court-métrage intitulé "Moi aussi", mettant en lumière les récits de victimes de violences sexuelles.

publié le 14 mai, Bruna Fernandez, Puremédias

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