Un "fantasme pur" : Fabien Namias nie tout interventionnisme de Rodolphe Saadé sur la ligne éditoriale de BFMTV
Benjamin Duhamel a présenté l'édition spéciale de BFMTV ce mercredi 4 décembre 2024. - © BestImage
Le directeur général de la chaîne d'information en continu assure auprès du "Monde" que le propriétaire du groupe RMC BFM n'intervient pas dans les choix éditoriaux.
"Je ne connais pas d'autre pression que celle des résultats". Auprès du "Monde", Fabien Namias, directeur général de BFMTV l'assure : Rodolphe Saadé ne tente pas d'influer sur la ligne éditoriale de la chaîne, figure de proue de la filiale CMA Média détenue par le milliardaire franco-libanais. "Je discute avec Nicolas de Tavernost (le vice-président de CMA Média et PDG du groupe RMC-BFM, ndlr) des changements que j'opère, et nous bâtissons la ligne éditoriale avec Jean-Philippe Baille (le directeur général de l'information de RMC et BFM, ndlr). Le reste n'est que fantasme pur", affirme-t-il.
La rédaction avait dénoncé les interventions de ses prochesUne réponse claire alors que dès le mois d'octobre, des journalistes de la chaîne avaient dénoncé auprès de "Médiapart" l'intervention de proches de Rodolphe Saadé dans les choix éditoriaux. En interne, plusieurs membres de la rédaction affirmaient que "la séparation entre fonctions éditoriales et commerciales ne semble plus être respectée", visant notamment des interventions perçues comme invasives de la part de Nicolas de Tavernost. L'exemple cité porte sur une enquête sur Rachida Dati diffusée dans la case "Ligne rouge", et dont l'ex-patron de M6 aurait tenté de freiner la diffusion. "Je ne m'en suis absolument pas mêlé (...) BFM est une antenne totalement libre", s'était défendu le dirigeant.
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L'autre exemple donné par "Médiapart" concernait également Rachida Dati. La ministre démissionnaire avait été la cible de critiques de la part de l'éditorialiste de BFMTV, Christophe Barbier, qui avait évoqué en plateau ses démêlés judiciaires et ses liens avec l'Azerbaïdjan en plus d'attaquer son bilan, au moment où elle avait été maintenue dans ses fonctions au ministère de la Culture. Selon "Médiapart", Rachida Dati avait tout de suite réagi et contacté Rodolphe Saadé pour exprimer son mécontentement, lequel a transmis ses doléances à ses représentants au sein de la chaîne. Les remarques de la ministre sont ainsi parvenues à la direction de la rédaction. "C'est une façon de mettre la pression et de nous encourager à ménager certaines personnalités politiques", estimait un journaliste de BFMTV.
Des critiques qui s'accumulent alors qu'à son arrivée à la tête du groupe RMC BFM en mars dernier, Rodolphe Saadé avait assuré devant les élus du CSE de BFMTV qu'il n'était pas "interventionniste", ni opposé par principe à la création d'une charte éthique.
publié le 17 décembre, Léa Stassinet , Puremédias