"DAZN a peut-être fait une erreur en tapant un peu fort sur les tarifs", admet Vincent Labrune, président du foot français
"L'Équipe du soir" questionne la réélection de Vincent Labrune en septembre 2024 - © La chaîne L'Équipe
Dans un entretien accordé au "Parisien", le président de la Ligue de football professionnel déplore des "attaques d'une violence exceptionnelle".
Les droits de diffusion de la Ligue 1 continuent de faire couler beaucoup d'encre. Alors que le diffuseur DAZN peine à séduire les abonnés, le président de la Ligue de football professionnel (LFP), Vincent Labrune, a pris la parole ce jeudi dans "Le Parisien" pour défendre le partenariat tout en admettant certaines erreurs stratégiques. Car pour DAZN et la LFP, le défi est clair : regagner la confiance du public et redonner à la Ligue 1 son prestige d'antan.
"La L1 à la télé, c'est devenu hors de prix""DAZN a réussi l'exploit de lancer en moins de deux semaines un produit sans bug ni écran noir. Après oui, ils ont peut-être fait une erreur en tapant un peu fort au départ sur les tarifs. Mais on apprend tous en marchant. On est à fond derrière eux", a-t-il déclaré. L'abonnement à la plateforme britannique, proposé à 29,99 euros par mois, a suscité de vives réactions. Malgré cet écueil, Vincent Labrune affirme souhaiter "le succès de DAZN à tout prix".
Pour le moment, le nombre d'abonnés n'atteint pas les prévisions. En cause, selon le président, le piratage, dont abuseraient "deux téléspectateurs de la Ligue 1 sur trois". Une situation qu'il qualifie de "gravissime" et appelle à "des décisions radicales". La Ligue, qui avait initialement revendiqué un milliard d'euros par saison pour les droits TV, a dû revoir ses ambitions à la baisse, concluant un accord de 500 millions d'euros annuels avec DAZN et beIN Sports.
Vincent Labrune précise que la LFP n'avait pas de contrôle sur les tarifs de DAZN : "Cela aurait été le cas si on avait croulé sous les offres", explique-t-il. En parallèle, il défend son bilan face aux critiques, rappelant avoir "sauvé le foot français de la plus grave crise de son histoire" entre 2020 et 2023, notamment grâce à un partenariat avec le fonds d'investissement CVC.
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Le dirigeant assure avoir fait "l'objet en l'espace d'un an d'attaques d'une violence exceptionnelle". Dans un autre article, "Le Parisien" a interrogé plusieurs personnalités férues de foot, et la plupart ont quelque chose à redire sur cette nouvelle offre de diffusion. "La L1 à la télé, c'est devenu hors de prix", s'insurge François Berléand. "Un monsieur nommé Vincent Labrune est responsable de tout cela. Il a snobé Canal+ qui avait tant fait pour le foot français. Aujourd'hui, la Ligue ne manque à personne et encore moins à moi."
Le chanteur Christophe Miossec partage un sentiment similaire : "La Ligue 1, c'est vraiment terne. Est-ce que cela vaut des abonnements aussi chers ? Surtout que la locomotive, le PSG, est d'un ennui total." Même Michel Cymes se montre cinglant : "Pour plaire aux gens, il faut une star. Mbappé parti, il n'y en a plus une seule. Et même quand je regarde le PSG, j'ai une chance sur deux de me faire chier."
Seul le comédien Bruno Solo accepte de s'abonner, mais non sans y ajouter une critique : "Cela fait des années que je m'abonne quel que soit l'opérateur mais il faut être honnête : le foot, c'est quand même pas mal de batailles de cour d'école avec des dirigeants qui ne réfléchissent pas à l'intérêt de leur sport. Ils en ont fait un produit de luxe alors que, au moment où il faut économiser, c'est sur ça qu'on rogne en premier".
publié le 20 décembre, Bruna Fernandez , Puremédias