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"Tous les personnages noirs sont des gens mauvais ?" : la série Mercredi sur Netflix au coeur d'une polémique raciste qui gâche son succès fou

Quelques jours seulement après sa sortie sur Netflix, et alors que certains fans espèrent déjà une saison 2, la série Mercredi se retrouve au centre d'une polémique. En cause ? L'écriture de cette fiction réalisée par Tim Burton est accusée d'être raciste, la faute à des personnages noirs clichés.

C'est LE carton de cette fin d'année dans le monde du streaming : Mercredi, la fiction adaptée de l'univers La Famille Addams signée Alfred Gough et Miles Millar, et portée par Jenna Ortega, explose tout sur Netflix. En l'espace d'une semaine seulement, la série a été regardée durant 341,23 millions d'heures, ce qui a fait d'elle la création anglophone la plus suivie de tous les temps pour la plateforme sur une telle durée, chipant le record à la saison 4 de Stranger Things. Elle s'est même classée numéro 1 dans 83 pays différents dans le monde. Rien que ça.

Mercredi, une série raciste ?

De quoi comprendre que les aventures de la fille de Gomez et Morticia font l'unanimité ? Oui... et non. Si les fans sont désormais nombreux à réclamer une saison 2, les premiers épisodes se retrouvent également au centre de quelques critiques, que ce soit pour son scénario, la mise en retrait de l'univers des Addams, ou encore... certains choix créatifs douteux.

C'est un détail qui n'a pas échappé à quelques abonnés : là où le casting est plutôt inclusif, le choix des rôles peut en revanche paraître cliché, voire raciste. Et pour cause, tous les personnages décrits comme méchants, corrompus ou harceleurs sont... noirs. On pense ainsi à Bianca Barclay (Joy Sunday) qui est introduite comme l'antagoniste de Wednesday, à Lucas Wilson (Iman Marson) qui est vu comme un fils à papa qui n'hésite pas à jouer les tortionnaires ou encore au maire Noble Walker (Tommie Earl Jenkins) aux sombres manigances qui gère un musée en hommage au Pères pèlerins connus... pour leur colonisation.

Les internautes en colère contre les personnages noirs

Or, si dans les faits la plupart de ces personnages connaissent une certaine évolution au fil de la série (on n'en dira pas plus pour ne pas spoiler), les internautes n'ont malgré tout pas tardé à critiquer ces choix initiaux et donc à accuser Mercredi d'être raciste.

"Ne me méprenez pas. J'adore Jenna Ortega et la voir jouer Mercredi, mais l'un des trucs que je déteste avec cette série c'est pour quelle raison ils ont fait de tous les personnages noirs des gens mauvais ? Comment Netflix a pu ne pas voir que c'était une erreur ?", peut-on lire sur Twitter, tout comme "Il me faut beaucoup d'efforts pour passer outre les sous-couches racistes et anti-noirs dans la série Mercredi de Netflix. Genre, la personne qui a imaginé voir un homme noir être le propriétaire d'un parc dédié au Pères pèlerins mérite d'aller en enfer".

Des accusations fortes auxquelles Netflix n'a pas souhaité réagir. De son côté, contacté par le New York Post, un représentant de Tim Burton - réalisateur de 4 épisodes et producteur, a déclaré : "Je ne vais pas partager une demande de réponse aussi stupide que celle-ci à Tim".

Pour rappel, ce n'est pas la première fois que Tim Burton est associé à des accusations de racisme. En 2016, à l'occasion de la promo du film Miss Peregrine, le réalisateur avait été interrogé sur le peu de diversité au sein des castings de ses projets. A cet effet, il avait alors livré une réponse très limite : "De nos jours, les gens en parlent plus... Mais soit les choses amènent cette diversité, soit elles ne la nécessitent pas. Je me souviens, lorsque j'étais enfant, je regardais la série The Brady Bunch et ils ont commencé à verser dans le politiquement correct. Du genre, okay, maintenant prenons un enfant asiatique, et un noir. Et j'étais plus offusqué par cette façon de faire. J'ai grandi en regardant les films de la Blaxploitation et je trouvais ça génial. Je n'y allais jamais en me disais, ok, il devraient y avoir plus de personnes blanches dedans".

publié le 1 décembre, Quentin Piton, Purebreak

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