"Toujours en train de se victimiser" : cet acteur d'Emily in Paris sur le départ de la série Netflix ?
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Y a-t-il de l'eau dans le gaz entre Netflix et Lucas Bravo, l'interprète du talentueux chef Gabriel dans "Emily in Paris" ? L'acteur ne mâche pas ses mots sur la série récemment renouvelée pour une saison 5.
En 2020, les abonnés Netflix découvraient pour la première fois Emily in Paris, la nouvelle série du créateur de Sex and the City, Darren Star. Le pitch ? Les aventures d'une Américaine passionnée de mode et de marketing dans la capitale française. Clichée mais adorablement attachante, la série a permis au public international de rencontrer Lucas Bravo.
Depuis quatre ans, le comédien français campe à l'écran Gabriel, chef talentueux et voisin de l'héroïne jouée par Lily Collins qui finit par tomber sous son charme. Si on peut parler d'une véritable idylle entre les spectateurs et la série depuis le début de l'aventure, l'acteur de 36 ans fait aujourd'hui part de sa désillusion.
"Je me suis vraiment éloigné de lui"
Dans une interview donnée au média américain IndieWire dans le cadre de sa promotion du film Libre (à voir le 1er novembre sur Prime Video), Lucas Bravo ne mâche en effet pas ses mots sur la direction prise par la série Netflix et l'écriture de son personnage :
"Dans la saison 1, il y avait beaucoup de moi en lui. Mais à partir du moment où il l'ont rendu ignorant de ce qui se passe autour de lui, toujours en train de se victimiser et d'être manipulé par tout le monde, c'est devenu un peu moins amusant pour moi de tourner ou de voir un personnage que j'aime tant et qui m'a tant apporté, être lentement transformé en guacamole. Je me suis vraiment éloigné de lui."
Il faut dire qu'en l'espace de quatre saisons, le personnage de Gabriel a perdu de son panache et de son éclat, ne vivant que dans l'ombre d'Emily et n'attendant qu'une chose : qu'elle revienne dans ses bras.
Si son souhait s'est réalisé dans la saison 4, le jeune homme s'est en parallèle fait berner par Camille. Avant de se faire briser le coeur par l'Américaine, dans une scène très (trop ?) larmoyante. Ce que regrette son interprète :
"J'ai essayé pendant des saisons d'apporter de la nuances, mais nous n'avons pas beaucoup de liberté sur le plateau. Nous ne pouvons pas changer un mot ou une émotion. Ils savent ce qu'ils veulent et nous devons nous y conformer. Cela me fait me demander si je veux faire partie de la saison 5 [...] parce que mon contrat se termine à la saison 4.
J'ai vraiment envie de voir si Gabriel va redevenir drôle, insolent, enjoué et vivant. Parce que trois saisons à jouer quelqu'un de mélancolique, triste , déprimé et perdu, ce n'est plus drôle. C'est une comédie, tout le monde s'amuse autour de moi, tout le monde saute dans tous les sens, et moi, je m'enfonce lentement dans Dieu sait quoi."
" Il y a un manque de risque"
Si Emily in Paris est la série que tout le monde déteste mais qu'on adore en secret, c'est parce qu'elle est le produit "plaisir coupable" par excellence. On sait à quoi s'attendre d'une saison à une autre et on est allègrement servi par son héroïne complètement décalée avec la réalité : on la regarde pour ses tenues colorées, ses histoires d'amour rocambolesques, pour sa vision de Paris et ses beaux décors. Une recette que Netflix ne souhaite pas changer, comme le confirme Bravo :
"Ils s'accrochent probablement à quelque chose qu'ils n'ont pas pu mesurer et qui a eu un tel succès qu'ils sont maintenant très soucieux de ne pas changer la recette et de la conserver telle qu'elle était. Tout ce qui pourrait dévier de la route est soigneusement repris. Il y a beaucoup de soufflés. Enceinte ? Non, faux positif. Partir à Rome ? Non, je reviens. Il y a beaucoup de choses comme ça. Il y a un manque de risque".
La deuxième partie de la saison 4, mise en ligne en septembre dernier, nous avait grandement surpris en déplaçant l'action en Italie et en cassant la routine dans laquelle s'était installée la série. Un changement de décor et d'air bienvenue qui risque de ne pas durer dans la saison 5, d'ores et déjà annoncée. Et c'est bien dommage.
publié le 31 octobre, Chaïma Tounsi-Chaïbdraa, Allociné