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The Idol sur Prime Video : la série avec The Weeknd et Lily-Rose Depp est-elle aussi sulfureuse (et mauvaise) qu'on le dit ?

Créée par Sam Levinson ("Euphoria"), la série "The Idol" avec The Weeknd et Lily-Rose Depp fait couler beaucoup d'encre, mais que vaut réellement le premier épisode ?

DE QUOI ÇA PARLE ?

Suite à sa dernière tournée entachée par une dépression nerveuse, Jocelyn est déterminée à récupérer son titre de pop star la plus populaire et sexy d'Amérique. Tedros, un propriétaire de boîte de nuit au passé trouble, ranime la flamme en elle. Cette nouvelle romance l'entraînera-t-elle au sommet de son art, ou la fera-t-elle basculer dans les tréfonds de son âme ?

The Idol, une série créée par Sam Levinson, The Weeknd et Reza Fahim.

C'EST AVEC QUI ?

Dans le rôle principal, celui de la pop star Jocelyn, on retrouve Lily-Rose Depp qui fait ici ses premiers pas dans une série. À ses côtés, sous les traits du sulfureux et toxique Tedros, le chanteur The Weeknd lui donne la réplique. Il cosigne le scénario. Dan Levy (Schitt's Creek), le réalisateur Eli Roth, le chanteur Troye Sivan, la chanteuse du groupe Blackpink Jennie Kim, Jane Adams (Happiness), Rachel Sennott (Shiva Baby) et Hari Nef (Assassination Nation).

ÇA VAUT LE COUP D'OEIL ?

La presse du monde entier se déchaîne sur The Idol, la nouvelle série sulfureuse de Sam Levinson, créateur d'Euphoria. Fini les couloirs du lycée et les tribulations des adolescents, le réalisateur et scénariste plonge cette fois dans l'univers flamboyant - et destructeur ? - de l'industrie musicale, plus précisément celle de la musique pop.

Le premier épisode présente Jocelyn, l'archétype même de la star mondiale, sorte de mélange entre Britney Spears et Miley Cyrus. Surexposée et entourée d'une armée d'assistants, d'agents et de publicistes, elle devient la cible d'un revenge porn - diffusion d'une photo intime sur la Toile. Ce cliché compromet son retour en grâce, entre la sortie de son nouveau single et sa tournée qui peine à se vendre.

La trente premières minutes de l'épisode montre l'armada de Jocelyn s'agiter tandis que la pop star réalise une séance photo dans sa somptueuse villa. Cette longue séquence est la plus intéressante. Avec un humour corrosif, The Idol met en lumière les travers et l'absurdité d'une vie médiatisée qui, même si elle est contrôlée au millimètre prés, peut partir en éclat.

Oui, la série est vulgaire et ne fait pas dans la dentelle, mais il serait malhonnête d'occulter son ton satirique. Dans la fiction de Sam Levinson, tout est poussé à l'extrême, des chorégraphies aux réations surjouées de l'équipe de la chanteuse jusqu'au titre du single, World Class Sinner - Une pêcheresse de calibre internationale en français. Comme ça, c'est clair.

Côté références, The Idol se range bien plus du côté d'un Showgirls de Paul Verhoeven - cité à travers un extrait de Basic Instinct - et de la collection de téléfilms érotico-ringards Hollywood Night que d'un A Star Is Born. Clinquante et offensante, la série met le paquet sur les excès, à l'image d'une Lily-Rose Depp qui parvient à convaincre dans ce rôle de pop star paumée.

La seconde partie de l'épisode est marquée par sa rencontre avec Tedros, le patron d'une boîte de nuit joué par The Weeknd. C'est là que The Idol vascille. On a du mal à comprendre ce que cet homme a de si exceptionnel pour taper dans l'oeil de notre héroïne. À chacune de ses apparitions, surlignées par une musique oppressante, le personnage est montré comme un Dracula des temps modernes. La formule ne prend pas, sans doute parce que le chanteur canadien n'est pas le meilleur des acteurs.

Passé ce premier épisode, The Idol semble être coincé dans un entre-deux. D'un côté, la satire d'une machine à broyer et de l'autre, une romance sadomaso et toxique qui va devoir sortir des sentiers battus pour réellement passionner. On se demande comment cette histoire va évoluer. Une chose est sûre : la série semble avoir des choses à dire et c'est déjà bien assez pour donner envie de continuer.

The Idol, disponible sur Prime Video via le Pass Warner.

publié le 6 juin, Thomas Desroches, Allociné

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