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Spartacus : comment ça se termine ?

Entre 2010 et 2013, "Spartacus" a repoussé les limites du petit écran à coup d'épées et d'effusions de sang. Si vous n'avez pas tout bien suivi ou si votre mémoire vous met au défi, on vous raconte la fin de la série.

Attention, spoilers. L'article suivant révèle des éléments clés de l'intrigue de "Spartacus" ainsi que sa fin.

Le 22 janvier 2010, Spartacus fait ses débuts sur la chaîne câblée premium Starz, définissant alors la direction artistique du réseau en devenant rapidement son premier succès.

La fiction suit la vie du légendaire Spartacus, d'homme libre à gladiateur asservi, puis leader du plus important soulèvement d'esclaves contre la République romaine. C'est entouré de ses (réels) fidèles compagnons Crixus, Oenomaus et Gannicus, qu'il est entré dans l'Histoire de l'humanité et de celle de la télé.

Si le créateur du show, Steven S. DeKnight, recréé avec véracité certains moments clés de cette épopée, il n'hésite pas également à prendre des libertés pour remplir les blancs de la biographie peu détaillée de ce héros de l'Antiquité. Dès son pilote, la quête de Spartacus est ainsi lancée - retrouver sa femme capturée et se venger - et le ton de la série défini : violence graphique, sexe et nudité, style visuel exagéré avec ralentis, effusions de sang CGI stylisées et incrustations surexploitées. Mais au-delà des apparences, le show est écrit avec émotion et place l'amour et la camaraderie au cœur de son récit, en plus d'être une critique déguisée de la société romaine dans toute sa splendeur dépravée.

Après sa première saison, la fiction est vivement attendue pour un second chapitre, retardé suite au cancer du charismatique Andy Whitfield, alias Spartacus. La production décide alors de lui laisser du temps pour ses traitements et imagine un prequel sans son héros, Les Dieux de l'Arène, pour faire patienter les fans. Déclaré guéri, l'acteur envisagera de reprendre son rôle avant d'y renoncer définitivement : il meurt en septembre 2011 à l'âge de 39 ans, des suites d'une récidive. Pour la suite du show, ce sera Liam McIntyre qui incarnera le personnage titre.

Le dernier épisode de Spartacus, le 10ème de sa saison 4 officieuse, La Guerre des Damnés, s'intitulera "Victory" et sera diffusé le 12 avril 2013 aux États-Unis. Le chapitre mettra un point final à l'histoire du "Faiseur de pluie" dont on ne connaîtra jamais le vrai nom mais qui restera dans les mémoires comme modèle de force et de courage, héros tragique absolument mythique. La fin de la série, c'est par ici.

LA VEILLE DE LA BATAILLE

La lutte entre les rebelles et les Romains fait rage. Gannicus (Dustin Clare) prend à partie un ennemi et lui dit de faire passer le mot : il veut la libération de tous les esclaves, sinon plus de destruction suivra. Le Romain lui demande alors qui il est : "Je suis Spartacus", répond-t-il. Cela s'avère être une stratégie pour embrouiller Pompée, envoyé par Rome pour en finir avec Spartacus et sa rébellion. En effet, d'autres batailles ont lieu à travers le pays avec divers rebelles proclamant être Spartacus - dont Nasir (Pana Hema Taylor), Lugo (Barry Duffield) et Spartacus (Liam McIntyre) lui-même.

Dans le camp adverse, Crassus (Simon Merrells) et César (Todd Lasance) comprennent rapidement que c'est une distraction. Crassus, fixant un moule du visage de son défunt fils, Tiberius (Christian Antidormi), est déterminé à se venger.

Au camp rebelle, Gannicus doute que les plans de Spartacus fonctionneront mais ce dernier lui dit qu'ils ralentiront l'ennemi et permettront à ceux se dirigeant vers les montagnes de s'enfuir. Agron (Daniel Feuerriegel), toujours blessé, propose de l'aider mais il n'arrive pas à tenir une épée. Spartacus lui assure alors qu'il remplira sa mission en conduisant le peuple libéré vers les montagnes. Plus tard, Nasir présente à Agron un bouclier spécial, orné d'un serpent rouge et traversé d'une épée qu'il a fabriquée tout spécialement pour que ce dernier puisse l'accrocher à son bras et se battre. Agron, touché, décide alors qu'il prendra part au combat et Nasir décide, quant à lui, de l'accompagner.

De son côté, Gannicus dit au revoir à Sibyl (Gwendoline Taylor), et le couple partage un dernier moment intime. Il lui avoue que, contrairement à ce qu'elle croit, c'est elle qui a été envoyée pour le sauver.

Chez les Romains, Crassus se prépare à affronter Spartacus en s'entraînant avec ses hommes. Kore (Jenna Lind) lui est amenée, enchaînée. Devant le masque de Tiberius, ils discutent du jeune homme. Sans avouer la vérité et accusant un autre esclave du meurtre, Kore exprime ses regrets et souhaite que leurs routes aient été différentes. César entre alors et annonce que les hommes de Spartacus ont été repérés. Kore veut s'expliquer et obtenir le pardon de son ancien amant pour avoir rejoint la rébellion mais ce dernier est ferme : il ne changera pas d'avis.

De retour du côté rebelle, Spartacus et Laeta (Anna Hutchison) se disent au revoir. Cette dernière a foi en lui et lui dit qu'il vaincra Crassus. Il la remercie pour son soutien et le réconfort qu'elle lui a apporté. Pendant ce temps, le camp se prépare à se séparer. Agron fait part de sa décision à Spartacus qui, bien qu'inquiet, exprime à quel point il est fier de lui - lui qui est le dernier homme vivant de la maison de Batiatus qu'il considère comme une frère.

Devant son armée, Spartacus prononce un dernier discours, leur disant que beaucoup tomberont mais que leur sang donnera l'opportunité aux esclaves libérés de gagner le chemin de la montagne loin de la mort et de la misère de Rome. "Se séparer et vivre libre" : voilà le but. Nombreux sont ceux qui viennent le remercier. Mais les hommes de Crassus sont en route : Spartacus ordonne alors à tout le monde de partir et donne un dernier baiser à Laeta. Gannicus, qui en a fini avec les adieux et les larmes, veut maintenant du sang. "Faisons en sorte qu'il en soit ainsi", lui répond Spartacus.

LE CALME AVANT LA TEMPÊTE

Les deux armées sont sur le point de s'affronter mais d'abord un rendez-vous a lieu. Sur une colline surplombant le champ de bataille, Crassus, César et Rufus (Roy Snow), accompagnés d'un petit groupe d'hommes, rencontrent Spartacus et ses principaux rebelles : Gannicus, Agron, Nasir, Naevia (Cynthia Addai-Robinson) et Castus (Blessing Mokgohloa). C'est la première fois que les deux chefs se voient. Pour Crassus, Spartacus ne peut pas gagner cette fois mais ce dernier lui rappelle que tous les Romains qu'il a vaincus ont dit la même chose.

Désarmés, Crassus et Spartacus sont laissés seuls. Pendant leur discussion, Crassus apprend que c'est une femme qui a tué Tiberius et non un homme comme l'ont prétexté Kore et César. Les deux ennemis s'accordent sur un point : alors que Crassus se demande si Spartacus obtiendrait justice pour sa femme s'il gagnait le combat, Spartacus lui précise qu'il n'y a pas de justice dans ce monde, ce que Crassus confirme. Ils se serrent la main en signe de respect. Spartacus le prévient alors : quand ils se reverront, il le tuera. Crassus lui répond qu'il pourra toujours essayer. "C'est tout ce qu'un homme libre peut faire", surenchérit le chef rebelle. Ils se séparent.

Livide, Crassus retourne dans sa tente pour confronter Kore et César et la vérité éclate au grand jour : Kore avoue avoir tué Tiberius. Dévasté, Crassus lui met un couteau sous la gorge mais César lui explique que Tiberius a violé la jeune femme ce pourquoi elle l'a tué. Crassus ne comprend pas pourquoi elle ne lui a rien dit, mais Kore lui dit qu'elle a essayé. César, lui, ne voulait pas lui causer plus de douleur, ce pourquoi il n'a rien dit. Crassus lui demande de s'en aller et regarde le moule du visage de Tiberius : il le détruit, y voyant sa propre réflexion. Kore essaie de le rassurer et il s'excuse auprès d'elle pour tout ce qu'elle a subi : il lui dit que tout prendra fin lorsque Spartacus tombera et l'embrasse. Son regard pourtant semble froid...

Spartacus s'attarde sur une carte de sa Thrace natale. Tandis que Gannicus entre dans sa tente, il lui demande alors s'il pense qu'ils peuvent vaincre Crassus, ce à quoi Gannicus répond qu'il a été un faiseur de miracles jusqu'à présent mais que les chances sont contre lui. Spartacus réalise maintenant que le but est de sauver la vie de ceux qu'ils protègent en leur donnant une chance de s'échapper. Gannicus est d'accord et doit être un leader maintenant plus que jamais. Il est réticent mais, face à l'insistance de Spartacus, il finit par lui demander ce qu'il voudrait qu'il fasse. "L'impossible", lui répond-t-il.

LA BATAILLE PEUT COMMENCER

Le lendemain, sur le champ de bataille, l'heure de l'affrontement a sonné. Côté Romain, Crassus remercie César pour sa loyauté et ordonne à ses hommes de ne montrer aucune pitié. Côté rebelle, Spartacus rallie ses troupes avec un discours puissant : il est temps de montrer aux esclavagistes que tous ceux qui respirent sont égaux.

Les Romains enclenchent leurs catapultes et les deux armées avancent. Mais, soudainement, Spartacus arrête la charge rebelle. La ligne de front romaine, continuant d'avancer, tombe dans un piège caché empalant de nombreux soldats. Les rebelles lancent alors un torrent de flèches sur leurs ennemis tandis que ceux-ci pataugent dans la confusion et tentent de se protéger. L'armée de Spartacus, préparée, place alors des planches dissimulées dans le sable pour combler le gouffre créé par le piège et leur leader, menant la charge, se jette avec eux au cœur de la bataille.

Face à cet assaut, Crassus ordonne d'ouvrir à nouveau le feu même si cela signifie de tuer également ses propres hommes. César est consterné par son indifférence mais Crassus réitère avec force qu'il s'agit d'un mal nécessaire et pense que la bataille se terminera bientôt alors qu'un grand nombre de cavaliers rebelles, menés par Gannicus et Saxa (Ellen Hollman), tendent une embuscade aux troupes romaines qui manipulent les catapultes. Prenant le contrôle des armes de siège, les rebelles tirent désormais sur les Romains. Crassus envoie alors César s'occuper du problème. Le combat, déroutant, s'intensifie et les pertes sont nombreuses.

Au cours de la bataille, Lugo et Castus sont tué. Crassus, repérant Spartacus, l'interpelle et charge vers lui avant que ce dernier ne le fasse tomber de son cheval, le blessant avec son épée au passage. Les hommes de Crassus l'emmènent alors en lieu sûr, sur une crête, avant que Spartacus ne puisse l'atteindre. Cependant, ce dernier se précipite avec rage vers lui.

COUPS FATALS

Deux combats épiques ont lieu en simultané : d'un côté, à l'arrière, César et Gannicus se retrouvent nez à nez et commencent à s'affronter. Saxa, elle, est poignardée : elle meurt en disant à Gannicus, dans sa langue natale, qu'elle se retrouve enfin à nouveau dans ses bras. Gannicus est furieux. Au même moment, Spartacus, massacrant tout sur son passage, fait enfin face à Crassus : le combat entre les deux experts fait rage.

Naevia, elle, s'attaque à César mais perd la bataille : il lui enfonce ainsi sa propre épée dans le cou, la tuant. Gannicus, encore plus enragé, prend à nouveau César pour cible. Les troupes romaines les encerclent alors qu'ils se lancent dans un combat singulier mais lorsque Gannicus prend le dessus, César se retire, le laissant combattre l'armée seul. Fatigué par cet assaut, il perd ses deux épées et tombe à genoux. César sourit, ordonnant à ses soldats de s'arrêter pour le laisser passer : il assomme alors Gannicus avec la crosse de son épée.

Face à Crassus, Spartacus se remémore l'enlèvement et la mort de Sura, ainsi que les morts de Mira et de Varro : enragé, il parvient alors à désarmer Crassus. Après une dernière lutte intense, c'est finalement Spartacus qui l'emporte. Crassus vaincu, le chef rebelle est sur le point de l'achever lorsqu'il est lui-même empalé par trois lances lancées par un petit groupe de Romains. Spartacus tombe au sol à l'agonie mais toujours en vie. Crassus, qui porte tout de même de l'admiration pour son adversaire, s'exclame alors : "Si seulement tu étais né Romain et que tu t'étais tenu à mes côtés." Ce à Spartacus répond : "Je remercie le destin que cela n'ait pas été le cas."

Cependant, Agron, Nasir et un petit groupe de rebelles viennent à la rescousse de leur chef et font tomber Crassus d'une petite falaise sur la crête, tuant au passage les Romains qui ont blessé Spartacus. Agron et Nasir s'occupent de ce dernier, toujours empalé, qui demande une épée. Depuis la crête, Spartacus voit la défaite ultime de son armée.

César et les troupes romaines affluent, victorieux, afin de venir en aide à Crassus et remontent la colline mais Spartacus est parti. Crassus leur annonce que Spartacus a été vaincu et qu'il est actuellement en train de se vider de son sang quelque part. Il ordonne que les esclaves capturés soient crucifiés afin de dissuader tous ceux qui envisageraient à nouveau de se rebeller contre la République.

Sur la voie Appienne, les clous sont ainsi enfoncés dans les poignets de Gannicus : le héros, qui avait pourtant autrefois gagné sa liberté, est crucifié avec les autres esclaves. César sourit, disant qu'il s'agit d'une fin ignoble pour un Dieu de l'Arène. Kore est crucifiée à côté de lui. Crassus est clairement attristé face au sort de sa jeune amante mais pense qu'il a fait ce qu'il devait puisque Kore a participé à la rébellion.

LA RÉCOLTE DES LAURIERS

Pompée arrive en fanfare et rapporte qu'il est tombé sur Spartacus dans le nord et l'a vaincu alors qu'ils tentaient de fuir vers les montagnes. César sait que c'est un mensonge puisque Spartacus a été vaincu là. Crassus, cependant, confirme la version de Pompée, qu'il appelle alors le Héros d'Hispanie. Ce dernier, sachant très bien ce que fait Crassus, le remercie.

César ne peut pas croire qu'après tout ce qu'ils ont vécu, Crassus laisserait Pompée s'attribuer tout le mérite de la victoire. Crassus lui dit alors que faire de Pompée leur allié leur donneront les moyens de changer le cours de l'histoire. César remarque que le chef romain parle toujours de l'avenir, ce dernier déclare en effet que le passé ne peut pas être changé et que le présent n'est que souffrance, donnant à Kore un dernier regard avant de partir.

Sur sa croix, Gannicus commence à faiblir et a une vision de son vieil ami, Oenomaus. Il sourit et se retrouve une dernière en plein milieu de l'arène, hallucinant la foule scander son nom comme autrefois. Il pousse alors un dernier cri de guerre effroyable.

Spartacus se réveille au pied des Alpes, entouré d'Agron, Nasir, Laeta et Sibyl qui l'ont finalement attendu. Il apprend que Pompée les a attaqués sur le chemin des montagnes et que beaucoup ont perdu la vie. Laeta souhaite que Spartacus soit transporté avant qu'ils ne soient tous découverts mais ce dernier sait qu'il ne peut pas les suivre. Laeta murmure alors son nom, il répond : "Spartacus... ce n'est pas mon nom." Il se réjouit car il va bientôt entendre à nouveau son vrai nom, de la bouche de sa femme. Il leur dit alors de ne pas verser de larmes car il n'y a pas de plus grande victoire que de tomber de ce monde en homme libre. Tout le monde est ému.

Alors qu'un nuage passe devant le soleil, le "Faiseur de pluie" s'estompe peu à peu et... il commence à pleuvoir. Agron ferme les yeux de Spartacus, qui a finalement rendu son dernier souffle, et prédit alors : "Un jour, Rome s'effacera et s'effondrera mais on se souviendra toujours de toi dans le cœur de tous ceux qui aspirent à la liberté." Il embrasse ensuite le front de son ami.

Sur la tombe anonyme de Spartacus est déposé le bouclier orné d'un serpent rouge et transpercé d'une épée que Nasir a fabriqué pour Agron. Ces deux derniers, Laeta, Sibyl et les autres prennent alors le chemin des montagnes, le chemin de la liberté. Fin de Spartacus.

publié le 22 mars, Isabelle Ratane, Allociné

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