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Navarro : comment ça se termine ?

© TF1

Entre 1989 et 2007, "Navarro" a été le feuilleton policier le plus populaire du petit écran français. Si vous n'avez pas tout bien suivi ou si votre mémoire vous met au défi, on vous raconte la fin de la série.

Attention, spoilers. L'article suivant révèle des éléments clés de l'intrigue de "Navarro" ainsi que sa fin.

Qui n'a jamais entendu parler des enquêtes du célèbre Navarro, commissaire de police incorruptible et tenace qui, entouré de ses "mulets", a fait régner l'ordre dans les rue de Paris pendant 18 ans sur nos petits écrans ? Père aimant et affectueux, il élevait en parallèle seul sa fille, l'inoubliable Yolande (Emmanuelle Boidron).

Porté par le légendaire Roger Hanin, Navarro a véritablement été un monument de la télévision française, et ce dès ses débuts le 26 octobre 1989 avec son premier épisode qui a réuni pas moins de 10 868 000 téléspectateurs sur TF1.

Deux 7 d'or du meilleur comédien pour Roger Hanin et un 7 d'or de la meilleure série pour Navarro plus tard, le show, créé par Pierre Grimblat et Tito Topin, a connu à son apogée un taux d'audience parfait : 12 millions de fidèles qui ont suivi les aventures du célèbre commissaire avec une passion inégalée.

Après la fin de la série, les aventures de Navarro se poursuivront dans La Brigade Navarro (2007-2009), un spin-off de huit épisodes dans lequel Navarro est devenu commissaire divisionnaire et dirige une brigade composée notamment de quelques-uns de ses anciens mulets.

Navarro l'originale, elle, s'en est allée le 19 avril 2007 après 108 épisodes riches et captivant à souhait. L'épisode "Ainsi soit-il", le quatrième épisode de la saison 19, conclut en effet le feuilleton culte. Voici son résumé.

L'ENQUÊTE PEUT COMMENCER

Un corps est sorti d'un coffre de voiture et abandonné dans la nuit dans un terrain vague. Le lendemain, Navarro est appelé sur la scène du crime. La victime est un jeune homme de 23 ans, Sébastien Duchemin. Selon les premiers examens du médecin légiste, le Dr Carlo (Bernard Larmande), il a été poignardé une seule fois à l'arme blanche et le corps a été transporté.

Navarro repère la montre de la victime, bien trop belle pour appartenir au jeune homme qui n'a pas le look qui correspond. Selon le lieutenant Paoli (Anthony Dupray), c'est une montre de luxe Léonard. Navarro lui demande alors d'envoyer quelqu'un place Vendôme pour en savoir plus sur les origines de l'objet.

Plus tard, Paoli débarque dans le bureau de Navarro avec des informations : Sébastien Duchemin est fiché. C'était un petit dealer qui a commis des vols avec effraction, des braquages de voiture, etc... C'est bien ce que Navarro pensait : cette montre n'est pas à lui. Ils ont l'adresse de son domicile et s'y rendent.

Arrivés sur place, Navarro, Paoli et le lieutenant Carole Maudiard (Marie Fugain) remarquent que la maison de Sébastien est un pavillon, trop grand pour qu'il y vive seul. Effectivement, à l'intérieur, un jeune homme les voit arriver, s'empare d'une arme et prévoit de s'enfuir, laissant derrière lui une jeune femme lui disant de ne pas faire de bêtises. Après quelques échanges de balles, le suspect réussit à s'enfuir.

De retour au commissariat, la jeune femme est interrogée : elle s'appelle Sophie Barral (Muriel Bonnet) et le jeune homme qui s'est enfuit est Mathieu Gagnon (Gianni Giardinelli) qui vivait là avec Sébastien, la victime et petit-ami de Sophie. Elle leur donne le nom de la sœur de Sébastien et témoigne que, la veille, ce dernier et Mathieu se sont engueulés mais pas plus que d'habitude. Après cela, Sébastien est parti et Sophie a accompagné Mathieu aux urgences car il a des crises d'asthme importantes. Il lui ont fait une piqûre et ils sont restés ensemble tout le temps : il n'a donc pas pu tuer Sébastien.

Pendant ce temps, Mathieu a trouvé refuge chez une homme aisé à qui il demande de l'argent. Au même moment, au commissariat, c'est la fête : le brigadier Martin (Jean-Marie Mistral) célèbre ses 15 ans au service de Navarro. Ils trinquent ensemble.

Lors d'un nouvel interrogatoire de Sophie, on apprend que Mathieu et Sébastien jouaient en équipe au poker dans un bar : L'Étoile d'Or. C'est sûrement grâce au jeu qu'il a eu la montre.

Le lieutenant Yann Boldec (Filip Nikolic) revient quant à lui de la place Vendôme : la montre - rare et chère - était effectivement répertoriée et appartient à un notaire, Maître Roland Dautreville (Edgar Givry), qui n'a jamais déclaré sa perte. Navarro confie également une mission à Paoli qui joue plutôt bien au poker : il va se faire passer pour un ami de Sébastien à l'Étoile d'Or, faire comme si il ne savait pas qu'il était mort et demander des nouvelles de Mathieu pour tenter de trouver où ce dernier se cache.

UNE AFFAIRE DE FOI

Non loin de là, dans une église, un prêtre et son assistant, nommé Blaise (Maxime Paz), discutent de l'affaire Duchemin qui semble les impliquer. Blaise a appris que la police avait un suspect et que l'inspecteur sur l'enquête était Navarro. Le prêtre appelle alors son frère, Guy, un boucher, et le prévient qu'il va aller voir la police. Guy lui dit de ne pas mettre sa main dans la gueule du loup mais le prêtre lui répond qu'il n'a pas le choix.

Au poste de police, on le retrouve alors en pleine discussion avec le lieutenant Jean Philippe Bain-Marie (Jacques Martial) qui le connaît en tant que Père Georges, le prêtre de sa paroisse. Navarro reconnaît l'homme d'Église : c'est Jérôme Foucard (Jean-Pierre Bouvier) qu'il a arrêté autrefois pour plusieurs braquages. Il avait alors pris 15 ans de prison.

Reçu par Navarro, le Père lui raconte comment il est devenu prêtre, le jour de la Saint George, après avoir servi sa sentence. Ils finissent par discuter de l'enquête : le Père lui dit que ce n'est pas Matthieu Gagnon qui a tué Sébastien car il a reçu le meurtrier en confession, mais il ne peut pas révéler son identité. Navarro n'est pas content qu'il retienne l'information mais le Père George lui rappelle que la confession, c'est sacré.

Plus tard, un nouvel indice est dévoilé : le Père est sorti de séminaire il y a cinq ans et a rejoint la congrégation à laquelle appartient Bain-Marie il y a trois ans. Navarro se demande donc ce qu'il a fait entre les deux. Pour l'anecdote, Navarro souhaiterait aussi que Bain-Marie ne le vouvoie plus après tout ce temps !

PASSÉS TROUBLES

La sœur de Sébastien, Fabienne Parentes (Angélique Thomas), se présente au commissariat et raconte qu'elle n'avait pas beaucoup de relations avec son frère. Ils ont perdu leurs parents très jeunes et ont été séparés : Fabienne est allée vivre chez son oncle, Sébastien a été mis en pension dans une institution religieuse pour orphelins qu'il détestait, Les Oliviers, et d'où il a fugué à deux reprises.

Pendant ce temps, comme prévu, Paoli et Carole se font passer pour des amis de Sébastien et Mathieu à l'Étoile d'Or, et se renseignent sur ce dernier. Les deux enquêteurs ont appris du propriétaire que Mathieu se trouverait chez Maître Roland Dautreville, que Navarro et Boldec partent interroger. Chez lui, Dautreville se fait donc questionner devant sa femme (Sylvie Audcoeur) qui confirme que Mathieu est venu chez eux mais le notaire précise qu'il n'est plus là. Une fois les policiers partis pourtant, Mathieu se révèle être encore dans les parages. Après une altercation, le notaire lui dit de s'en aller s'il veut qu'il respecte le contrat : il va lui donner de l'argent mais il appellera quand ce sera prêt.

Au café de Ginou (Catherine Allégret), Navarro déjeune avec le Dr Carlo qui a découvert de nouveaux éléments : l'arme du crime avait une pointe courbe et le coup a été porté de bas en haut. Il a aussi trouvé des particules étrangères dans les cheveux de la victime. Au laboratoire, Navarro découvre que la substance est de la stéarine, une matière avec laquelle on fabrique des bougies. Le commissaire rend alors visite au Père George dans son église qui refuse toujours de révéler l'identité du coupable. Le commissaire le place donc en garde à vue. Là, le Père lui raconte qu'il a connu son assistant, Blaise Jacquin, en prison mais que c'est un brave homme, un peu simple. Ce dernier travaille également pour son frère, le boucher.

Plus tard, Mathieu débarque aux urgences alors qu'il a du mal à respirer. Il doit être hospitalisé à cause d'une insuffisance respiratoire mais le jeune homme veut juste sa piqûre et s'en aller. Une infirmière le reconnaît et prévient la police qui lui dit de le retenir. Elle lui administre alors un sédatif mais Mathieu s'en aperçoit et s'enfuit.

En parallèle, Bain-Marie révèle à Navarro de nouveaux indices : après être sorti de prison, le Père George a fait son séminaire près de Alès qui est aussi la ville où se trouve l'orphelinat religieux de Sébastien. Il a notamment découvert que le prêtre a eu des problèmes avec ce dernier lorsqu'il était éducateur aux Oliviers : Sébastien l'a accusé d'attouchements.

SECOND CRIME

À l'hôpital, Sébastien réussit à s'en aller avant que la police n'arrive et appelle Maître Dautreville pour lui fixer un rendez-vous : il veut son argent. La femme du notaire surprend d'ailleurs ce dernier au téléphone et repère une arme à feu sur son bureau. Au lieu de rendez-vous qu'ils se sont donné, Mathieu attend le notaire : il est mal-en-point et respire très mal. Maître Dautreville arrive avec une mallette.

Dans le bureau de Navarro où il est convoqué, le Père George confirme avoir connu Sébastien : il l'aidait à se remettre de la mort de ses parents. Il lui explique que lorsque Mathieu a fait une fugue mais a été rattrapé et sévèrement puni, et comme pour se justifier, il a accusé à tord le prêtre d'attouchements.

Un nouveau rebondissement vient toutefois compliquer l'enquête : le corps sans vie de Mathieu Gagnon est retrouvé près de l'endroit où il avait rendez-vous avec le notaire. On lui a tiré trois fois dans le torse, de loin puis de près. Dans son portefeuille, Navarro trouve la photo du Maître Dautreville qui s'avère être un des habitués de l'Étoile d'Or où Mathieu et Sébastien avaient une tendance à le plumer.

De son côté, Sophie révèle également que les deux copains ont suivi Dautreville un soir après une partie et que, comme un notaire ne devrait pas participer à des jeux d'argent, Mathieu avait décidé de le faire chanter. Entre autres, elle avoue aussi que Sébastien s'est fait violer aux Oliviers.

Navarro retourne alors voir le Père dans sa cellule pour en discuter : le prêtre le savait. Le coupable était un autre élève, une brute. Plus tard, dans la soirée, Navarro lui annonce la mort de Mathieu : pour lui, il y a deux tueurs - les modes opératoires sont trop différents - et le prêtre protège les deux. Mais le Père George reste toujours muet sur le sujet.

Navarro questionne une nouvelle fois le notaire et lui fait part de sa théorie : Mathieu le faisait chanter et comme il a compris qu'il n'arrêterait jamais de lui demander de l'argent, il l'a tué. Le notaire lui dit cependant qu'il était avec sa femme au moment du meurtre. Navarro insiste : est-il sûr qu'il était avec elle au moment exact du crime ? Il répond que oui mais Navarro lui dit alors qu'il ne lui a jamais dit l'heure à laquelle il a eu lieu. Il est piégé et arrêté pour le meurtre de Mathieu Gagnon.

Navarro se rend par la suite chez le notaire pour discuter avec sa femme. Cette dernière lui parle de l'arme qu'elle a vue sur le bureau de son mari mais elle n'est plus là. En fouillant un peu, Navarro trouve finalement un pistolet dans la bibliothèque, caché derrière des livres. Il sera confirmé plus tard que l'arme est bien celle qui a tué Mathieu.

CONFESSIONS TANT ATTENDUE

Au commissariat, Sophie, qui a trouvé des lettres que le Père George a envoyées à Sébastien, les remet à Navarro qui confronte alors le prêtre qui nie toute pédophilie comme semble le suggérer ses écrits. Navarro finit par lui dire qu'il peut s'en aller car ils ont trouvé le coupable mais le Père, paniqué, se dénonce pour protéger le véritable meurtrier.

Pour Navarro, le meurtrier ne s'est donc jamais confessé et le prêtre a inventé cette histoire pour protéger cette personne qui fait partie de son entourage. Navarro questionne alors Blaise qui avoue fabriquer des bougies et faire des livraisons de carcasses de viande pour le frère du Père George, ce pourquoi ils ont retrouvé du sang dans son coffre. Navarro pense que c'est bien lui qui a transporté le corps, mais qu'il n'est pas le meurtrier.

À l'église, le commissaire entre dans le confessionnal où se trouve le Père George et lui demande de tout avouer pour se décharger de son dernier fardeau, ce qu'il fait enfin. Il a effectivement envoyé des lettres à Sébastien qui s'est totalement mépris sur ses sentiments, il ne voulait que l'aider. Ce dernier l'a alors suivi jusqu'ici et le Père a tenté de le remettre sur le droit chemin. Le meurtrier, c'est son frère Guy.

À la boucherie de ce dernier, Navarro, son équipe et le Père George le confrontent finalement et Guy avoue tout : Sébastien harcelait son frère et lui avait déjà pourri la vie auparavant, il a voulu le protéger car le jeune homme était prêt à accuser le prêtre de pédophilie avec ses lettres. Il lui a alors demandé de passer à la boucherie afin de lui donner de l'argent pour qu'il s'en aille mais ils se sont bagarrés et Guy a poussé Sébastien. Ce dernier est tombé sur un chariot avec des crochets pointus et courbes : l'un d'entre eux l'a empalé. Enfin, Blaise s'est débarrassé du corps et a prévenu le prêtre.

CAS DE CONSCIENCE

De retour au poste, Navarro et le Père George tentent de convaincre le commissaire divisionnaire Maurice Waltz (Maurice Vaudaux) de falsifier la vérité. En effet, ils souhaitent protéger Blaise et dire que c'est le prêtre qui a transporté le corps : Blaise est un homme simplet qui ne savait pas vraiment ce qu'il faisait. Waltz hésite car il faudrait détruire le témoignage de ce dernier et mentir mais il semblerait que ce soit bien ce qui va se passer.

Enfin, Bain-Marie tutoie finalement Navarro qui, de retour chez lui, retrouve Yolande pour un petit repas chinois en famille. Il se confie alors sur l'enquête. Aujourd'hui, il a vu un prêtre dénoncer son frère et se demande si, mise dans la même situation, sa fille le dénoncera aussi.

Yolande lui dit que le prêtre l'a sûrement fait par amour pour son frère mais qu'elle, elle ne pourrait jamais faire cela car elle aurait trop peur de perdre son père. Le duo iconique s'enlace, regardant la belle vue de Paris de nuit que l'on peut voir depuis l'appartement du cher commissaire. L'image se fige, le générique défile. Fin de Navarro.

publié le 4 février, Isabelle Ratane, Allociné

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