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Meurtre au Polonium, l'affaire Litvinenko : retour sur cette affaire qui a ébranlé le Royaume-Uni

En 2006, Alexander Litvinenko a trouvé la mort suite à un empoisonnement au polonium-210, une substance radioactive. Près de 20 ans plus tard, M6 a consacré une série sur cette sordide histoire.

A partir de ce jeudi soir, M6 va diffuser les deux premiers épisodes de Meurtre au Polonium - L'affaire Litvinenko, une mini-série portée par David Tennant (Broadchurch, Doctor Who), qui revient sur l'assassinat par la Russie d'Alexander Livtinenko.

Cet ancien agent des services secrets russes et lanceur d'alerte a été empoisonné par une substance radioactive en 2006. Pendant près dix ans, sa femme, Marina Litvinenko, s'est battu pour faire reconnaître l'implication de la Russie dans le décès de son mari. Pour comprendre les enjeux de cette série, un petit retour en arrière s'impose.

L'empoisonnement de Litvinenko

Alexander "Sasha" Litvinenko est un ancien agent des services secrets russes, ex-lieutenant-colonel du Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie (FSB), un service de contre-espionnage de Russie.

En 1998, lui et quatre de ses collègues du FSB déclarent publiquement, lors d'une conférence de presse, que leurs supérieurs avaient commandités l'assassina de l'oligarque russe Boris Berezovsky. Des déclarations qui lui vaudront d'être limogé et poursuivi par le FSB. Il décide de fuir avec sa femme et son fils à Londres, où il demande l'asile, qui lui sera accordée en mai 2001.

Pendant son séjour au Royaume-Uni, il se prononce ouvertement contre la Russie, s'associant à Berezovsky pour faire campagne contre le gouvernement russe. Il a plus tard été découvert qu'Alexander Litvinenko avait travaillé avec les services secrets britanniques afin d'enquêter sur les liens entre l'Espagne et la mafia russe. Il devait d'ailleurs s'envoler en Espagne avec un autre ancien agent russe, Andrey Lugovoy, mais il n'a jamais pu faire le voyage.

Quelques jours seulement avant de partir pour l'Espagne, le 1er novembre 2006, Litvinenko a en effet retrouvé Lugovoy et Dmitry Kovtun, un autre ancien espion russe, pour prendre le thé dans un hôtel du centre de Londres. Quelques heures seulement après cette rencontre, Alexander Litvinenko tombe malade.

Trois jours plus tard, l'homme de 43 ans est admis au Barnet General Hospital à Londres, où son état empire peu à peu. Les médecins de l'University College Hospital, dans lequel il a été transféré, découvrent alors que Litvinenko a été empoisonné par une substance radioactive, le polonium 210.

Sur son lit de mort, il fait venir la police pour leur rapporter son meutre, et déclare que Vladimir Poutine aurait commandité son assassinat. Alexander Litvinenko meurt le 23 novembre 2006, soit trois semaines après avoir ingéré le poison.

Une enquête sous haute tension

Le 20 janvier 2007, la police britannique annonce qu'ils ont identifié l'homme qu'ils pensent être responsable de l'empoisonnement de Litvinenko après avoir vu des images du suspect à l'aéroport d'Heathrow.

Les enquêteurs découvrent également une théière avec des traces de polonium-210, la substance radioactive qui a tué Litvinenko, dans l'hôtel où il avait retrouvé les deux agents russes. Les policier de Scotland Yard en concluent donc que le meurtre d'Alexander a été orchestré par la Russie.

Une enquête policière s'en est suivi, au cours de laquelle des agents britanniques ont été envoyés à Moscou pour interroger les suspects présumés, Andrey Lugovoy et Dmitry Kovtun. Sur place, l'un des agents, Brian Tapey, a affirmé que les membres de son équipe avaient été empoisonnés "avec quelque chose comme une gastro-entérite".

Suite à leur enquête, la police a conclu que l'ancien espion russe Lugovoy avait administré la dose létale de polonium-210. Les détectives chargés de l'affaire ont en effet trouvé des traces de la substance radioactive dans les chambres d'hôtel dans lesquelles Kovtun et Lugovoy avaient séjourné à Londres.

En mai 2007, le gouvernement britannique demande l'extradiction de Lugovoy en Angleterre pour le meurtre de Litvinenko. L'ancien agent va cepedant nier son implication et rejeter l'accusation sur les services secrets britanniques du MI6, qui auraient voulu, selon lui, se débarrasser d'un enquêteur encombrant. La Russie va refuser la demande d'extradition en juillet 2007.

En 2021, la Cour européenne des droits de l'homme a jugé la Russie responsable de l'assassinat de Litvinenko et a ordonné à Moscou de verser 100 000 € (85 000 £) de dommages et intérêts à sa veuve, Marina Litvinenko.

publié le 19 janvier, Lucie Reeb, Allociné

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