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Makanai sur Netflix : la meilleure série pour démarrer l'année en douceur

Sortie sur Netflix en toute discrétion, "Makanai dans la cuisine des maiko" est l'adaptation d'un manga à succès par le réalisateur japonais Hirokazu Kore-eda, Palme d'Or 2018 pour "Une affaire de famille". On vous prévient : c'est un petit bijou.

De quoi ça parle ?

Dans le quartier des geishas de Kyoto, la protagoniste Kiyo devient Makanai (personne qui cuisine les repas) dans une maison où cohabitent des apprenties geishas.

D'après Maiko in Kyoto: From the Maiko House, la nouvelle graphique de Koyama Aiko.

Makanai : dans la cuisine des maiko, une série créée par Hirokazu Kore-eda avec Nana Mori, Deguchi Natsuki, Aju Makita... Épisodes vus : 9 sur 9

C'est avec qui ?

Essentiellement composée de jeunes actrices, Makanai : dans la cuisine des maiko est l'occasion de découvrir de talents prometteurs. Nana Mori joue Kiyo, la Makanai de la maison Maiko. Deguchi Natsuki joue le rôle de Sumire, qui vient d'Aomori avec Kiyo et dont on pense qu'elle a un talent exceptionnel de Maiko, de ceux qu'on ne voit qu'une fois par siècle.

Aju Makita joue le rôle de Ryoko, la fille du directrice de la maison Maiko. Quant à Keiko Matsuzaka, elle joue Chiyo, l'ancienne directrice de la maison Maiko qui joue toujours un rôle clé dans son fonctionnement. Ai Hashimoto, vue notamment dans le film Tempura, joue Momoko, la geisha la plus populaire. Mayu Matsuoka joue Yoshino, une ancienne camarade de Momoko qui décide de reprendre sa vie de geisha. Enfin, Takako Tokiwa joue mère Azusa, la directrice de la maison Maiko et la mère de Ryoko.

Ça vaut le coup d'œil ?

Le réalisateur d'Une affaire de famille, Hirokazu Kore-eda, a jeté son dévolu sur la bande dessinée à succès d'Aiko Koyama intitulée Kiyo in Kyoto: From the Maiko House, publiée pour la première fois en 2016 dans le Weekly Shonen Sunday, un magazine de prépublication hebdo où de nombreux mangakas prestigieux ont vu leurs séries prépubliées. La bande dessinée a remporté le 65e prix du manga Shogakukan et est un best-seller avec plus de 1,8 million d'exemplaires vendus.

Avec Makanai : dans la cuisine des maiko, Hirokazu Kore-eda crée et réalise sa première série pour Netflix. Le réalisateur avait déjà annoncé qu'il s'engageait à réaliser un film et une série avec Netflix, mais sans plus donner de détails de ces projets.

"Après avoir reçu l'offre de Genki Kawamura (producteur de la série, ndlr), j'ai visité Gion à plusieurs reprises. Là-bas, j'ai été surpris de voir à quel point les personnes vivant dans les maisons Maiko étaient comme une famille sans liens de sang, et à quel point la ville entière ressemblait à un organisme relié par des fils téléphoniques", a déclaré Kore-eda dans un communiqué lors de l'annonce du projet.

"Ce n'est pas l'histoire de personnes laissées pour compte par le temps, mais plutôt une histoire qui pourrait nous donner un indice sur la façon dont nous devrions vivre dans un monde post-COVID."

En effet, Makanai : dans la cuisine des maiko raconte le quotidien de personnes venues des quatre coins de l'archipel du Japon où chaque région représente une culture à part entière. Et pourtant, tout ce petit monde fait famille. Toutes réunies dans ce quartier de Kyoto, hors du temps. Unies autour d'une même passion, celles des arts traditionnels japonais. Mais très vite, une autre passion s'impose elle aussi, équivalente. Celle de l'art de la cuisine et la gourmandise qui y est associée.

La cuisine, lieu de convivialité, est devenue l'endroit où Kiyo rassemble tout le monde autour de ses petits plats mitonnés avec amour. Elle part au marché le sourire au cœur, parle aux légumes qu'elle cuisine et guette la moindre émotion sur les visages de celles qui dégustent ses mets. Une forme de plénitude dans la simplicité et la notion d'un retour à l'essentiel emplit cette série qui agit comme le plus délicieux des baumes réconfortants.

Kore-eda filme ces jeunes filles avec toute sa bienveillance, en réussissant cette prouesse d'en faire une œuvre quasi atemporelle. Sa caméra capte la candeur, la malice et les éclats de rire comme de précieux trésors. Il se pose comme un témoin invisible, la petite souris qui assistent aux moments les plus anodins qui sont pourtant si importants.

Chaque épisode est un pur moment de joie pour qui se laisse glisser dans cette douce balade zen sur la promenade du philosophe, ce chemin pédestre qui suit un canal aligné de cerisiers à Tokyo. Au bout du chemin, on ne ressort pas transformé mais légèrement différent. Suffisamment pour voir que souvent, les choses les plus simples sont les les plus essentielles.

publié le 13 janvier, Emilie Semiramoth, Allociné

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