En place sur Netflix : que vaut la nouvelle comédie française qui se paie les politiques ?
Netflix met en ligne ce vendredi sa toute dernière série française. Jean-Pascal Zadi en est le créateur, le réalisateur et la tête d'affiche. Alors, ça vaut quoi ?
De quoi ça parle ?
Un éducateur de banlieue parisienne arrive au second tour des présidentielles. Mais la France est-elle vraiment prête à élire son premier président noir ?
C'est avec qui ?
Deux ans après Tout Simplement Noir qui lui a valu un César du Meilleur Espoir Masculin, Jean-Pascal Zadi enchaîne les projets et devient un acteur incontournable du grand écran.
Mais c'est du côté de la petite lucarne et pour Netflix que le comédien revient cette fois-ci avec En place, une comédie de 6x30 min qu'il a co-créée et qu'il réalise. Zadi sait s'entourer et c'est un joli casting qu'il nous offre ici : Marina Foïs, Benoît Poelvoorde, Eric Judor, Fary, Fadily Camara ou encore Panayotis Pascot lui donnent la réplique.
Ça vaut le coup d'oeil ?
Zadi avait créé la surprise en 2020 avec sa satire Tout Simplement Noir, une comédie plébiscitée par les critiques qui "déconstruit les clichés socio-ethniques", "dénonce les clichés" et évoque "le communautarisme avec humour".
L'acteur et ancien rappeur y avait créé un personnage un peu benêt, que l'on retrouve presque à l'identique dans En place, une comédie où il campe Stéphane Blé, un éducateur de banlieue parisienne qui se voit propulsé dans la course à la présidentielle après un clash avec un candidat qui est devenu viral.
Sauf que Stéphane Blé n'est pas du tout le candidat idéal. Loin de là. L'éducateur se traîne des casseroles, il tient des propos (très) problématiques, il pourrait faire plomber l'économie du pays avec ses idées farfelues et par-dessus le marché, il n'a pas la meilleure équipe de communication.
Une fois encore, Zadi et son comparse François Uzan usent de l'absurdité pour faire rire, en s'inspirant de la réalité et de notre quotidien pour créer des situations qui nous parlent. Marina Foïs, cheveux courts à la garçonne, est une simili Sandrine Rousseau, quand Benoît Poelvoorde se la joue mi- Hollande pour son côté franchouillard, et mi-Macron en voulant draguer la gauche alors qu'il est plutôt de droite.
Quant à Pierre-Emmanuel Barré, il campe une extrême-droite décomplexée (lui qui se payait déjà la tête des politiques dans son livre En route ! Mon projet pour sauver la France). C'est souvent ridicule, rarement drôle.
Mais il faut attendre les deux derniers épisodes pour avoir quelques fulgurances, avec l'arrivée notamment de Marina Foïs, impeccable et drôle dans le débat présidentiel qui l'oppose au héros. Ses joutes verbales avec Zadi sont délicieuses et on aurait voulu en avoir plus.
Après avoir vu les 6 épisodes, on ne comprend pas très bien le message que souhaite véhiculer En Place. Elle n'est pas la série aussi engagée, piquante et intelligente qu'on aurait aimé qu'elle soit, et ce malgré toute la sympathie que l'on porte à sa distribution.
publié le 20 janvier, Chaïma Tounsi-Chaïbdraa, Allociné
