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Zendaya dans son meilleur rôle ? Pourquoi faut-il voir Challengers au cinéma ?

Un temps destiné à une plateforme de streaming, avant d'être repoussé à cause de la grève des acteurs et scénaristes, "Challengers" de Luca Gudagnino sort ce 24 avril dans nos salles. Et vous feriez bien de ne pas rater ce film où Zendaya brille.

Ça parle de quoi ?

Durant leurs études, Patrick et Art, tombent amoureux de Tashi. À la fois amis, amants et rivaux, ils voient tous les trois leurs chemins se recroiser des années plus tard. Leur passé et leur présent s'entrechoquent et des tensions jusque-là inavouées refont surface.

3 bonnes raisons de voir Challengers

Le fait de savoir qu'il devait initialement sortir sur une plateforme de streaming et qu'il a finalement droit à nos salles peut suffire. Sinon, voici d'autres bonnes raisons de voir Challengers.

1 - Zendaya, numéro 1 mondiale

Il y a bien sûr Josh O'Connor et Mike Faist (l'une des révélations du West Side Story de Steven Spielberg), tous deux brillants et complémentaires. Mais Zendaya rayonne. Plus encore que dans Malcolm & Marie ou Euphoria. De là à dire qu'il s'agit de son meilleur rôle, il n'y a qu'un pas que nous franchissons plus vite qu'un service chronométré à 210km/h.

Son personnage de Tashi est certes toxique (comme les autres membres du trio central), elle n'est pas cette spectatrice qui tourne successivement la tête vers Patrick (Josh O'Connor) et Art (Mike Faist), comme on suit un échange de tennis. C'est elle qui mène le jeu, sur le court comme en-dehors. Dans un récit qui parle de célébrité et nous renvoie à l'actrice elle-même.

Où chacun joue un jeu auquel il ne nous a pas forcément habitués jusqu'ici : "Nous avons de la chance de pouvoir jouer des personnages aussi éloignés de nous", nous dit Josh O'Connor, dont le Patrick est particulièrement expansif. "Des personnages qui ont parfois des qualités que l'on aimerait avoir. Plusieurs fois, je me suis dit que j'aurais aimé posséder le côté grandiloquent de Patrick, la confiance aveugle qu'il a en lui-même."

Vous êtes divisé, confus : vous voulez aimer les personnages et les haïr dans un même élan. "Et il n'y a pas une once de compétition chez chacun de mes deux partenaires. Nous nous sommes beaucoup soutenus les uns les autres. Mais l'excitation était là : dès qu'on criait 'action !', je devenais quelqu'un d'autre." "Plus j'ai appris à connaître ces deux-là, plus j'ai compris que nous faisions semblant", renchérit Zendaya en riant.

"Quand on lit un scénario, on se fait une idée de ce que les personnages pourraient faire et dire. Et il y a la version que vous leur avez apportée. Même si vous avez décidé que vous n'aimiez pas un personnage, au moment de la lecture, il y a cette humanité et cette empathie que chacun apporte et qui te fais dire 'Ah, je les aime bien en fait', peu importe les décisions qu'ils prennent."

"Ça ne fait que compliquer les choses. Car vous êtes divisé, confus : vous voulez les aimer et les haïr dans un même élan. C'est aussi une belle preuve de leur travail et de ce qu'ils ont apporté à leurs personnages respectifs." On ne va pas tomber dans le cliché "Zendaya, Mike Faist et Josh O'Connor comme vous ne les avez jamais vus", mais pas loin.

2 - Le sans-faute des scènes de tennis

Challengers n'est pas aussi sulfureux que sa bande-annonce le laissait penser. Mais il est tout aussi pop. Dans son montage, qui fait des allers et retours entre passé et présent comme des joueurs échangent des balles, et donne plus d'écho au match qui constitue le cœur de l'intrigue.

Et pendant les scènes de tennis justement. Un sport assez peu cinématographique (il suffit de voir comment sont filmés les matchs à la télévision, en plan large et fixe), auquel quelques-uns se sont essayés. Comme Richard Loncraine (La Plus belle victoire), le duo Valerie Faris - Jonathan Dayton (Battle of the Sexes) ou encore Ridley Scott, avec cette partie mythique entre Russell Crowe et Didier Bourdon dans Une grande année.

Usant parfois de trucages numériques, Luca Guadagnino nous offre des séquences haletantes, rythmées, intenses et dans lesquelles il tente différentes choses (dont certaines que nous ne révélerons pas ici, pour que l'effet de surprise fonctionne au maximum) et nous embarque au plus près des joueurs.

Et comme il filme les échanges verbaux avec la même intensité que les scènes de tennis (procédé classique mais efficace), avec des personnages qui se renvoient les piques et répliques incendiaires au lieu des balles, les 2h15 de Challengers n'ont pas de mal à captiver.

3 - La musique, c'est de la balle

Une évidence lorsque l'on découvre, dans le générique de fin, à qui l'on doit cette bande-son électro : Trent Reznor et Atticus Ross. Qui avaient déjà rendu l'aviron sexy dans The Social Network, aux côtés de David Fincher. Après Bones and All, le duo retrouve Luca Guadagnino sur un ton plus pêchu, qui participe grandement à la réussite des scènes de tennis.

Comme souvent depuis qu'ils travaillent ensemble, les deux hommes sortent des scores orchestraux classiques avec des sonorités inattendues. Qui, ici, s'accordent bien avec le bruit des balles renvoyées par une raquette de tennis.

Et une version de la bande-originale, remixée par le DJ allemand Boys Noize, est disponible, en attendant celle que l'on entend dans le film. Raison de plus de le voir en salles donc.

Propos recueillis par Maximilien Pierrette à Paris le 6 avril 2024

publié le 23 avril, Maximilien Pierrette, Allociné

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