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Vincent Lindon prône le respect des scénaristes : "Le cinéma serait de qualité"

Actuellement à l'affiche de "Mon cousin" de Jan Kounen, le téméraire Vincent Lindon s'est prêté à un jeu audacieux devant la caméra de Konbini : répondre à des question d'actualité qui fâchent.

Dimanche 12 octobre 2020, Konbini a demandé à Vincent Lindon d'avoir la langue bien pendue, au grand plaisir de ce dernier. L'acteur n'a pas hésité à dire ce qu'il pensait de la séparation de l'homme et l'artiste estimée hypocrite, des films de super-héros Marvel qui ne trouvent pas non plus place dans son coeur ou encore de l'apparente nécessité de s'engager pour une personnalité publique. L'ancien compagnon de Sandrine Kiberlain s'est aussi attaqué à un volumineux dossier qu'il connaît bien : le cinéma français. Alors que ce dernier subit de plein fouet les critiques, pour moult raisons, le comédien a trouvé une raison à ces problèmes. Pour lui, le problème viendrait de la manière dont les scénaristes sont poussés à produire toujours plus pour pouvoir obtenir une rémunération convenable : "Plus il y a des bons, plus les gens vont les voir, plus ils se disent : 'Ça fait trois, quatre fois qu'on va au cinéma, chérie... C'est bien, il y a des bons trucs en ce moment. Si on y retournait samedi ?' Donc ce n'est pas une question de trop de films et là j'ai une idée très précise, je pense qu'il faut refaire complètement le planning de comment on paie les scénaristes."

"On paie un scénariste extrêmement peu pour écrire un synopsis"

Le sexagénaire a, ensuite, étayé son propos : "Aujourd'hui, on paie un scénariste extrêmement peu pour écrire un synopsis, on lui donne trois balles pour écrire une version 1, on lui redonne cinq balles pour une V2, 12 balles pour une V3 et on lui dit : 'Et tout le reste, tu le toucheras si le film se fait.' Il touchera beaucoup, beaucoup plus quand il mettra en scène. (...) C'est quoi le réflexe ? C'est : 'Je vais vite écrire, puisque je suis payé deux balles, pour me retrouver sur le plateau où je vais prendre le pactole.'"

Et Vincent Lindon y ajoute même une solution toute réfléchie : "Alors que si on disait au réalisateur/scénariste : 'Que tu écrives ou que tu tournes, voilà combien j'ai décidé de te payer pour ton écriture et ton film', là, on a envie de rentrer à la maison et de faire : 'Tu sais quoi ? Je vais écrire pendant dix mois, après je vais préparer et je vais tourner, puisque de toute façon, je suis payé pareil que j'écrive ou que je tourne.' Si les scénaristes étaient plus respectés, je pense que le cinéma serait de meilleure qualité."

publié le 13 octobre, Elodie Falco

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