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Tetris : le film avec Taron Edgerton révèle comment la création du jeu a failli provoquer la Troisième Guerre mondiale !

Qu'avons-nous pensé du film "Tetris" avec Taron Edgerton, qui retrace l'invention du célèbre jeu vidéo créé par un ingénieur russe ?

DE QUOI ÇA PARLE ?

L'incroyable histoire du plus populaire des jeux vidéo et comment il a rencontré la ferveur des joueurs du monde entier. Henk Rogers découvre Tetris en 1988 et risque le tout pour le tout lorsqu'il se rend en URSS, où il s'allie à Alexey Pajitnov, pour faire connaître le jeu au monde entier. Inspiré d'une historie vraie, Tetris est un explosif thriller sur fond de guerre froide, avec des traîtres, des héros improbables et une infernale course contre la montre.

C'EST AVEC QUI ?

C'est à se demander si le biopic n'est pas le genre de prédilection de Taron Edgerton. Après Elton John dans Rocketman, ou encore le skieur Eddie Smith dans Eddie the Eagle, l'acteur britannique nous revient cette fois-ci dans la peau de Henk Rogers, un entrepreneur néerlandais ayant permis de faire connaître le jeu vidéo Tetris dans le monde entier.

Le concepteur du jeu est un ingénieur répondant au nom de Alekseï Pajitnov. L'acteur russe Nikita Efremov - peu connu du grand public en dehors de son pays natal - a été choisi pour lui prêter ses traits. Son compatriote Igor Grabuzov campe, quant à lui, un redoutable agent du KGB, Valentin Trifonov.

L'ancien leader de l'URSS Mikhaïl Gorbatchev est interprété par le britannique Matthew Marsh. La distribution du film comprend également Toby Jones, Roger Allam ou encore Anthony Boyle.

ÇA VAUT LE COUP D'ŒIL ?

Rares sont les adaptations réussies de jeu vidéo, mais qu'en est-il d'un film qui retrace la genèse d'un des jeux les plus emblématiques qui soit ? Levant le voile sur une histoire méconnue du grand public, Tetris raconte comment la popularité inouïe du jeu a bien failli entraîner le déclenchement d'une Troisième Guerre mondiale au début des années 80.

Ce long métrage du réalisateur écossais Jon S. Baird (Stan & Ollie) se présente donc comme un biopic, où s'entremêlent des éléments de comédie mais également des codes empruntés au thriller politique.

Un film qui se veut original (mais qui ne l'est pas vraiment)

La construction du film est entrecoupée de chapitres, animés par des séquences en pixel qui ne sont pas du plus bel effet. De toute évidence, il y avait - dans le fond comme dans la forme - la volonté de ne pas s'inscrire dans les codes académiques du biopic, mais encore aurait-il fallu de vraies bonnes idées pour parvenir à cela.

Le problème principal de Tetris tient à son intrigue. Si dans l'ensemble, l'histoire qui entoure la conception puis la diffusion de ce jeu emblématique mérite amplement d'être adaptée en long métrage, son traitement n'apporte pas satisfaction en raison d'interminables (et très répétitives) scènes de négociations dont l'enjeu repose sur d'obscurs points de détails juridiques.

On aurait pu penser qu'une bonne connaissance du jeu vidéo Tetris suffirait pour apprécier ce film, mais vraisemblablement des notions de droit vous seront également utiles, bien que le scénario du film soit suffisamment convenu pour nous faire comprendre qui sont les gentils et les méchants de l'histoire.

Le dénouement de l'intrigue étant à priori connu, on ne peut donc pas vraiment dire que le film recèle de surprises, et quelques rebondissements scénaristiques mieux ficelés n'auraient pas été de refus.

Un biopic sur une histoire méconnue

S'il assure un service minimum par rapport à ce qu'il a pu proposer par le passé, Taron Edgerton n'en demeure pas moins plutôt crédible dans le rôle de Henk Rogers, et sa capacité à alterner entre les registres comiques et dramatiques se met parfaitement au service du film.

Son duo formé avec Nikita Yefremov fonctionne, mais l'acteur qui tire le mieux son épingle du jeu est sans aucun doute Igor Grabuzov, impressionnant dans la peau d'un agent du KGB œuvrant à la fois pour les intérêts de la mère-patrie, mais également pour les siens.

On pourra au moins se dire que Tetris s'est trouvé un méchant intéressant pour assurer un minimum de suspense au déroulement de son intrigue.

Alors non, on ne pourra pas vraiment qualifier Tetris de ratage ni de mauvais film, mais l'ensemble donne l'impression d'un simple téléfilm de haut standing, et nul doute qu'une plus grande ambition narrative et visuelle lui aurait permis de sortir des rangs conventionnels du biopic.

Reste que l'histoire que beaucoup découvriront à l'occasion de ce long métrage fait office à elle seule de raison valable de regarder Tetris, disponible en exclusivité dès ce vendredi 31 mars sur AppleTV+.

publié le 31 mars, Clément Cusseau, Allociné

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