Actus cinéma

Susan Sarandon : "Les gros films offrent peu de rôles pour les femmes mûres"

Après quelque temps hors des radars hollywoodiens, Susan Sarandon revient à l'affiche de "Blackbird", dans les salles dès mercredi 23 septembre 2020. Le Parisien a eu l'honneur de l'interviewer.

Depuis quelques années, la star des films iconiques "Thelma et Louise" et "The Rocky Horror Picture Show" peine à garder la lumière braquée sur elle. Grâce à la série "Feud", un succès critique bien que les audiences n'ont pas suivi, Susan Sarandon a retrouvé un temps la gloire d'antan en incarnant Bette Davis face à Joan Crawford (Jessica Lange). Dernièrement vue en mère de Kit Harrington pour Xavier Dolan ("Ma vie avec John F. Donovan"), la septuagénaire n'était, depuis, plus apparue sur un écran. Le Parisien l'a rencontrée à l'occasion de la sortie en salle de son nouveau film "Blackbird", un drame sur l'euthanasie. L'un des rôles les plus "effrayants" qu'elle ait joué, comme elle le confie : "Avant le film, j'ai beaucoup réfléchi sur ce que c'était de laisser une famille derrière soi. On a rencontré des femmes extraordinairement courageuses, qui étaient atteintes de la même maladie que mon personnage, la sclérose latérale amyotrophique, et qui ne s'alimentaient plus que grâce à une sonde. C'est une mort tellement horrible, cela me donnait des cauchemars..."

L'actrice n'en peut plus des rôles de suicidaires et de mourantes

"Je connais bien le sujet de l'euthanasie parce que j'avais tourné un film là-dessus avec Al Pacino ('La Vérité sur Jack'). Mais 'Blackbird' parle aussi de la famille et du fait qu'on connaît finalement peu ses proches", a-t-elle poursuivi. La rousse de 73 ans s'est ensuite étendue sur la difficulté à obtenir un rôle convenable, une fois un certain âge passé : "Il s'agit d'un petit film indépendant pour lequel personne n'a vraiment été payé ! Dans les gros films, il y a peu de rôles pour les femmes mûres et encore moins pour les femmes mûres de couleur. (...) Aujourd'hui, d'ailleurs, on ne m'offre plus que des rôles où je suis mourante ou bien où je me suicide... Ou alors, il y a une histoire d'amour et après, je me suicide (rires) !" Le temps passe et Susan Sarandon garde le principal : le sourire.

publié le 23 septembre, Elodie Falco

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