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Shining : Shelley Duvall se remémore sa préparation pour incarner Wendy Torrance

Un petit tour à Hollywood et puis s'en va. Icône du septième art dès la fin des années 1970, et notamment grâce à la sortie en 1980 de "Shining" et "Popeye", Shelley Duvall a définitivement disparu des radars au deuxième millénaire. Après une réapparition controversée en 2016, la comédienne au visage si particulier a accordé un rare entretien au magazine The Hollywood Reporter. Publié mercredi 10 février 2021 sous le titre "À la recherche de Shelley Duvall : l'icône recluse y évoque sa fuite d'Hollywood et les cicatrices de 'Shining'", le reportage dévoile comment elle s'est glissée dans la peau de Wendy Torrance.

Distordu par la frayeur et symbole même de la douleur, son visage est une image immortelle dans l'histoire du septième art. Wendy Torrance, le personnage qu'elle incarne, est l'un des trois protagonistes principaux du film d'horreur légendaire de Stanley Kubrick. Pour confectionner ce chef-d'oeuvre qui se déroule en huis clos dans l'Overlook Hotel, Shelley Duvall en a bavé, tellement bien qu'elle fait de nouvelles révélations quarante ans après sa sortie. Âgée de 71 ans, l'actrice qui vit désormais presque comme un ermite a raconté : "Kubrick ne validait rien avant au moins la 35e prise. Trente-cinq prises à courir, pleurer et porter un petit garçon, ça devient dur. Et il fallait être en pleine performance dès la première répétition. C'est difficile."

"Je me disais : 'Je ne peux pas.' Et pourtant, je l'ai fait. Je ne sais pas comment."

Dépassée par les visions surnaturelles de son enfant Dany, par la folie grandissante de son époux Jack et oppressée par l'ambiance lugubre de l'Overlook, Wendy Torrance est continuellement au bord des larmes et du burn-out. Pour la jouer et se mettre dans l'ambiance, Shelley Duvall a frôlé la dépression : entre chaque prise, elle écoutait des chansons tristes sur son baladeur et pensait fortement au manque de sa famille. "Mais au bout d'un moment, ton corps se rebelle. Il dit : 'Arrêtez de me faire cela. Je ne veux pas pleurer tous les jours.' Et parfois, cette seule pensée me faisait pleurer. Je me réveillais tôt le lundi matin et je me rendais compte que j'allais devoir pleurer toute la journée parce que c'était prévu - juste en y pensant, je me mettais juste à pleurer. Je me disais : 'Oh non, je ne peux pas, je ne peux pas.' Et pourtant, je l'ai fait. Je ne sais pas comment j'ai fait. Jack me l'a dit aussi : 'Je ne sais comment tu fais'", a-t-elle expliqué dernièrement en exclusivité pour The Hollywood Reporter.

De son partenaire Jack Nicholson, qu'elle avait rencontré cinq ans avant le tournage de "Shining", la septuagénaire en a gardé l'image d'un homme "drôle et doux". Une image qui colle également à celle que lui a laissé Stanley Kubrick, contrairement aux rumeurs qui le disent nonchalant : "Il était très chaleureux et amical avec moi. Il passait beaucoup de temps avec Jack et moi. Il voulait juste s'asseoir et parler pendant des heures pendant que l'équipe attendait. Puis un membre finissait par venir le rappeler à l'ordre : 'Stanley, nous avons environ 60 personnes qui attendent'."

publié le 15 février, Elodie Falco, Jellyfish France

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