Actus cinéma

Pedro Almodovar a failli réaliser Sister Act !

Pedro Almodovar à la première de

© Zannoni Julien/APS-Medias, Abaca

Et si la comédie musicale culte "Sister Act" avec Whoopi Goldberg avait été dirigée par Pedro Almodovar ? Si l'hypothèse se révèle plutôt séduisante sur le papier, elle aurait tout à fait pu devenir réalité. Le cinéaste espagnol a en effet confié au New Yorker avoir été approché pour le film.

On savait Pedro Almodovar très frileux avec le cinéma US. Mais "Le Secret de Brokeback Mountain" n'est pas le seul projet américain qu'il a snobé au cours de sa carrière, puisqu'on apprend aujourd'hui qu'il avait déjà refusé de mettre en scène "Sister Act" plus d'une décennie auparavant, comme il l'a lui-même confié dans les colonnes du New Yorker.

La liberté artistique avant tout

Il fallait un certain culot pour oser dire non à Hollywood en 1992. Surtout à une époque où proposer un projet à un réalisateur étranger se faisait plutôt rare et alors que Pedro Almodovar, fort des succès consécutifs de "Femmes au bord de la crise de nerfs" et "Attache-moi !", commençait tout juste à se faire un nom au-delà des frontières espagnoles. Mais le cinéaste n'est pas du genre à se laisser charmer et a simplement préféré décliner l'offre.

"Peut-être est-ce parce que je ne faisais pas confiance à mon anglais", explique-t-il au New Yorker, "ou peut-être est-ce parce que, bien qu'ils m'aient toujours dit que je conserverais ma liberté artistique - et donc le final cut - il y a toujours quelque chose qui fait que je n'y crois pas". La suite, on la connaît : le long-métrage a finalement atterri entre les mains d'Emile Ardolino, à qui l'on devait déjà le carton de "Dirty Dancing" en 1987, et "Sister Act" devint un véritable classique du genre.

Une certaine crainte des grosses productions

De manière générale, Pedro Almodovar semble donc fuir les projets à trop gros budgets pour être certain de pouvoir conserver sa précieuse liberté de création. Le cinéaste a ainsi également refusé d'adapter "Suite française" pour cette raison bien qu'il ait trouvé le roman d'origine "merveilleux". C'est finalement Saul Dibb qui hérita des manettes du long-métrage sorti chez nous l'an dernier.

"Je suis toujours un peu réfractaire à l'idée de m'impliquer sur une grosse production", admet le réalisateur oscarisé de "Tout sur ma mère" avant de conclure : "Plus il y a d'argent en jeu, et plus vous devez faire de compromis."

publié le 2 décembre, Pauline Julien

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