Actus cinéma

On a vu, on a aimé : Spectre, ou la déconstruction du mythe

Spectre

© DR

Après trois ans d'attente, le nouvel épisode de James Bond est enfin arrivé ! Fort du carton plein de Skyfall en 2012, Sam Mendes dirige pour la seconde fois Daniel Craig en 007 dans un 24ème volet sous haute tension et au titre plus qu'évocateur pour les fans de la saga, Spectre. C'est notre coup de coeur de la semaine.

Un message cryptique surgi du passé entraîne James Bond dans une mission très personnelle à Mexico puis à Rome, où il rencontre Lucia Sciarra, la très belle veuve d'un célèbre criminel. Bond réussit à infiltrer une réunion secrète révélant une redoutable organisation baptisée Spectre. Pendant ce temps, à Londres, Max Denbigh, le nouveau directeur du Centre pour la Sécurité Nationale, remet en cause les actions de Bond et l'existence même du MI6, dirigé par M. Bond persuade Moneypenny et Q de l'aider secrètement à localiser Madeleine Swann, la fille de son vieil ennemi, Mr White, qui pourrait détenir le moyen de détruire Spectre. Fille de tueur, Madeleine comprend Bond mieux que personne... En s'approchant du coeur de Spectre, Bond va découvrir qu'il existe peut-être un terrible lien entre lui et le mystérieux ennemi qu'il traque...

Difficile pari que de passer après Skyfall et son milliard de dollars de recettes, sans oublier bien sûr son BAFTA du meilleur film britannique de l'année. Comme à son habitude, Sony s'est donc doté d'un casting de renom pour faire monter l'engouement, ajoutant Léa Seydoux, Monica Bellucci, Dave Bautista ou encore Christoph Waltz à ses visages récurrents. Et si la dernière James Bond Girl en date - Bérénice Marlohe - a laissé une empreinte plutôt modeste au sein de la saga, gageons que l'actrice de La Vie d'Adèle redonne ici à la figure féminine bondienne une vraie épaisseur qui, à la manière de Rebecca Ferguson dans Mission : Impossible - Rogue Nation, semble faire armes égales avec son partenaire à l'écran.

Daniel Craig, toujours impeccable dans le costume du héros, campe quant à lui un James Bond plus humain, en proie au doute et que l'on aura rarement vu aussi déstabilisé. On nous avait promis un épisode revenant aux origines du mythe, et c'est bien le cas. Le personnage de l'agent britannique est en effet contraint de renouer avec son passé et poussé dans ses retranchements. Sam Mendes semble ainsi opérer une déconstruction progressive du héros, qui se voit notamment privé de ses traditionnels gadgets et refuser son célèbre vodka martini. Dépossédé de ses atouts, Bond doit alors repartir sur de nouvelles bases, que le cinéaste tente d'introduire en fin de film, avec plus de maladresse toutefois. On note en effet quelques faiblesses côté scénario, des scènes parfois "faciles", mais qui n'entâchent pas pour autant l'ensemble.

Sans atteindre le niveau d'excellence de son grand frère, Spectre reste donc un bon James Bond qui devrait plaire aux fans de la saga. En salles dès ce mercredi 11 novembre.

publié le 11 novembre, Pauline Julien

Liens commerciaux