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On a vu, on a aimé : Dope, à consommer sans modération

Dope

© Forest Whitaker's Significant Productions, DR

Après sa présentation en clôture de la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes 2015, la comédie dramatique Dope débarque aujourd'hui dans les salles obscures. Le film, produit par le chanteur Pharrell Williams et Forest Whitaker entre autres, se pose comme l'un des crus les plus dynamiques, drôles et impertinents de cette fin d'année 2015. C'est notre coup de coeur de la semaine et on vous explique pourquoi.

Malcolm, jeune geek fan de hip-hop des années 90 vit à Inglewood, un quartier chaud de Los Angeles. Avec ses deux amis Diggy et Jibs, ils jonglent entre musique, lycée et entretiens pour entrer à l'université. Une invitation à une soirée underground va entrainer Malcolm dans une aventure qui pourrait bien le faire passer du statut de "geek" à celui de mec cool, un "dope".

Au beau milieu du film, on le comprend soudain : Dope est l'héritier moderne de la comédie Friday. Sorti dans les années 1990 avec le rappeur Ice Cube et réalisé par F. Gary Gray, qui a depuis triomphé avec Straight Outta Compton, le long-métrage racontait la vie d'un quartier un vendredi. Avec une simple caméra, le cinéaste avait su donner de la vie et des intrigues à n'en plus finir dans une petite rue de quelques habitants. Dope est assez similaire mais à une échelle différente. On y retrouve bien les affrontements entre la terreur du quartier et le héros qui n'aspire qu'à vivre en retrait de toutes les agitations, les fidèles acolytes, la drogue, les flingues, mais Dope ajoute à tout ceci un côté dramatique plus volontiers assumé.

Au rythme des sons hip-hop des années 1990 que les trois héros chérissent par-dessus tout au point d'en adopter le look, les intrigues se tissent à ne plus savoir où on en est. Le rythme est assurément effréné comme si une bonne dose de "Molly", le nom de la drogue qui secoue le quotidien de Malcolm et ses amis, avait été jetée en grosse poignée sur l'écran. La coolitude, comme le souligne la tagline du film, et la fraîcheur du casting ne sont que d'autres points positifs dans la balance. Shameik Moore incarne parfaitement le geek désinvolte dans la peau de Malcolm, Tony Revolori, découvert dans The Grand Budapest Hotel, apporte une bonne dose de comique, et la jeune Kiersey Clemons est une évidence dans ce paysage urbain acidulé. On y croise également l'incontournable Zoë Kravitz et Blake Anderson de la série Workaholics, clairement dans son élément.

Dope n'est certes pas destiné à tous les publics, mais celui qui est visé y trouvera l'héritier de tous les films du genre et une certaine nostalgie à laquelle on se refuse difficilement ces temps-ci. Bref, un film à ne manquer sous aucun prétexte à découvrir dès ce 4 novembre dans les salles.

publié le 4 novembre, Hawoly Ba

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