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Meg Ryan : mais qu'est devenue la star de Quand Harry rencontre Sally ?

Devenue la chérie de l'Amérique depuis l'immense succès de la rom-com "Quand Harry rencontre Sally", Meg Ryan était une des plus grandes stars hollywoodiennes des années 1990. La suite s'est pourtant révélée très difficile pour la comédienne...

Dans les années 1990, Meg Ryan était l'une des plus grandes stars d'Hollywood. Avec son sourire espiègle, elle était devenue la chérie de l'Amérique après avoir joué dans une série de comédies romantiques qui eurent d'énormes succès, de Quand Harry rencontre Sally à Nuits Blanches à Seattle en passant par Vous avez un message.

Jusqu'à ce que sa carrière marque nettement le pas dans les années 2000, l'actrice devenant de moins en moins présente à l'écran au fil du temps.

Une ascension fulgurante

Après des études de journalisme à New York - qu'elle ne terminera d'ailleurs pas -, Meg Ryan s'illustre au générique de plusieurs séries télévisées. C'est en 1981 qu'elle fait ses débuts sur grand écran dans la comédie Riches et célèbres de George Cukor. Cinq ans plus tard, elle est à l'affiche du Top gun de Tony Scott, où elle évolue au côté de Tom Cruise.

En 1989, c'est la consécration internationale pour la comédienne : sa prestation dans Quand Harry rencontre Sally face à Billy Crystal fait d'elle une icône hollywoodienne, spécialisée dans le genre de la rom-com.

En 1995 dans French Kiss, elle joue l'amoureuse de Kevin Kline. Dans Nuits blanches à Seattle et Vous avez un message, elle partage l'affiche avec Tom Hanks, sous la houlette d'une spécialiste du genre, la regrettée Nora Ephron.

Meg Ryan s'affranchit parfois du genre qui a fait sa gloire, figurant au générique du film de science-fiction L' Aventure interieure (où elle fait la connaissance de son futur mari Dennis Quaid), du film de guerre A l'épreuve du feu, et s'essaye même au doublage sur le film d'animation Anastasia.

Liaison fatale

La décennie qui s'ouvre pour elle, celle des années 2000, va pourtant se révéler très difficile pour la comédienne, tant sur le plan personnel que professionnel.

En 2001, son film L'Echange de Taylor Hackford, où elle donne la réplique à Russell Crowe, est un échec cuisant en salle et torpillé par la critique. De son côté, l'actrice subit aussi les commentaires acerbes sur son idylle avec le comédien. Cette liaison fatale aura raison de son mariage de dix ans avec Dennis Quaid.

Le scandale prend une telle ampleur que Russell Crowe et Meg Ryan refusent même de faire la promotion du film. "Cela a eu un effet indélébile et très destructeur sur la sortie du film aux États-Unis, car l'histoire réelle a complètement éclipsé le film" déclarait même le réalisateur au , peu avant l'avant-première du film en Grande-Bretagne.

Dans un entretien avec le en 2019, Meg Ryan admet elle-même que le destin cabossé de ce film et sa liaison avec Crowe "ont été un gros tournant. J'ai senti l'effet comme si j'étais le bad guy de l'histoire".

L'estocade

Si l'image de Meg Ryan sort très écornée de cette affaire, l'estocade, si l'on ose dire, sera portée à peine deux ans plus tard, avec le film In the cut. Dans un souci d'échapper à l'étiquette romantique qui lui colle à la peau, elle tient la vedette de ce thriller érotique réalisé par Jane Campion.

Gros échec au box-office, le film sonne presque comme un coup de grâce. "Lorsque j'ai fait In the Cut, les réactions ont été vicieuses" lâche la comédienne dans .

"J'ai eu le sentiment qu'il s'agissait peut-être de mon dernier film". Hollywood semble lui tourner le dos, et inversement : "ce sentiment avec Hollywood était réciproque : j'en avais fini avec Hollywood, et Hollywood avec moi, probablement".

Dans les travées d'Hollywood justement, certains n'ont pas manqué de perfidement souligner son important recours à la chirurgie esthétique, en particulier un implant labial qui a définitivement effacé le sourire espiègle de ses débuts...

La suite de sa carrière est nettement plus sporadique et discrète, Meg Ryan tournant dans des films qui n'eurent que très peu ou pas d'impact sur le public. En 2008, elle donne ainsi la réplique Antonio Banderas dans mon Mon espion préféré, comédie romantique mêlée d'espionnage, dans laquelle elle joue la mère de Colin Hanks (fils de Tom Hanks).

La même année, elle obtient le premier rôle d'une autre comédie, The Women, premier film de l'américaine Diane English, dans lequel elle joue le rôle d'une femme qui ignore que son mari la trompe alors que toutes ses amies sont au courant.

La suite est une succession de rendez-vous manqués. Son nom a circulé à plusieurs reprises ces dernières années pour un éventuel retour à la télé, notamment pour être la voix off d'un spin-off de How I Met Your Mother, qui n'a finalement jamais vu le jour.

Il était question également d'une série comique pour NBC en 2013. En 2017, elle figure à l'affiche de la comédie télévisuelle Picture Paris.

La comédienne fait aussi le choix de se mettre en retrait, pour profiter de ses enfants et davantage s'occuper d'eux. "J'avais l'impression de ne plus en savoir assez sur moi-même ou sur le monde pour le refléter en tant qu'actrice. Je me sentais isolée" confiait-elle au New York Times.

Âgée de 61 ans, plutôt sereine sur le hiatus de sa carrière de comédienne, elle prend son temps. Il est vrai aussi que dans le milieu impitoyable d'Hollywood, où l'on a volontiers le culte de la jeunesse éternelle même au prix parfois chèrement payé du bistouri, les rôles deviennent plus rares pour les actrices.

Son comeback devrait se faire grâce à Netflix, d'un film qu'elle réalisera, , adaptation d'un livre de Sally Franson publié en 2018, dont le récit est au croisement de la série The Bold Type, Mad Men et Le Diable s'habille en Prada.

Le film marquera, in fine, le retour de Meg au genre qui a fait sa gloire, la rom-com. Comme un éternel recommencement.

publié le 30 décembre, Olivier Pallaruelo, Allociné

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