Actus cinéma

Mary Poppins accusée de racisme dans le New York Times

Julie Andrews dans

© The Walt Disney Company France, DR

Mary Poppins, raciste ? C'est ce qu'indique Daniel Pollack-Pelzner, professeur d'anglais à l'université de l'Oregon, dans un article publié dans le New York Times le 28 janvier 2019. Et s'il cite largement le film de 1965, celui de 2018 n'est pas non plus sans reproche selon lui.

Mary Poppins est-elle sur le point de déchanter ? Alors que son film est doublement nommé aux Oscars pour la Meilleure musique originale et la Meilleure chanson originale avec The Place Where Lost Things Go, Rob Marshall, le réalisateur du "Retour de Mary Poppins", pense déjà à une ou même plusieurs suites. Mais le personnage créé par P.L. Travers, interprété par Julie Andrews en 1965 et Emily Blunt en 2018, ne plaît pas à tout le monde. Et pour cause, des éléments de l'histoire originale, mais aussi de ses adaptations au cinéma, seraient racistes selon Daniel Pollack-Pelzner, comme il l'a expliqué dans le New York Times.

Blackface et commentaires racistes

En effet, évoquant le premier film, il indique que la scène des ramoneurs qui dansent sur les toits de Londres alors qu'ils sont couverts de suie - et qui voit également Mary Poppins se repoudrer le nez, appliquant alors un peu plus de noir sur son visage -, est un exemple de blackface, cette pratique raciste qui consistait à se déguiser pour caricaturer une personne noire. Pour prouver sa théorie, il fait remarquer que l'Amiral Boom, lorsqu'il aperçoit les ramoneurs, s'écrit : "Nous sommes attaqués par les Hottentots !", une expression péjorative utilisée par les Afrikaners pour qualifier les Khoïkhoïs, un peuple d'Afrique australe, qui figurait également dans les livres signés P.L. Travers.

Quant au film de 2018, s'il n'est pas question de blackface, la chanson A Cover Is Not The Book ferait référence à un autre personnage des romans, plus précisément à une femme noire qui "porte peu de vêtements" et à son "pickaninny", un terme raciste pour qualifier un enfant avec des origines africaines. Or, lorsqu'Emily Blunt et Lin-Manuel Miranda chantent à propos d'une veuve qui est presque entièrement nue à l'exception d'une feuille et de deux plumes, ils danseraient devant la même cabane en paille qui ornait les pages du livre sorti en 1934. Simple coïncidence ? Disney ne s'est pour l'instant pas prononcé.

publié le 4 février, Solène Filly

Liens commerciaux