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Marrakech 2022 : rencontre avec Tahar Rahim, bientôt chez Marvel et Ridley Scott

Alors que sa carrière internationale a pris un tournant immense, Tahar Rahim fait partie du jury de la 19ème édition du Festival du film de Marrakech. L'acteur s'est confié sur ce rôle de juré qui lui tient à coeur et ses prochains projets.

Membre d'un jury de festival est un rôle que Tahar Rahim connaît bien, ayant déjà été juré à de nombreuses reprises. Il était membre du jury du Festival de Cannes en 2021 et, cette année, l'acteur franco-algérien fait partie du jury du Festival du film de Marrakech pour sa 19ème édition.

Le comédien césarisé est honoré de prendre part à ce festival qu'il estime être important pour son rapport au public : "J'aime beaucoup l'idée que le public puisse aller voir les films gratuitement, qu'il y ait une espèce de proximité avec les acteurs et actrices et réalisateurs qu'il admire et qu'il puisse les voir assez facilement sur place. Il se passe des choses pour le peuple, et j'aime beaucoup ça."

Tahar Rahim, juré certifié

Et Tahar Rahim est plus particulièrement emballé par cette nouvelle édition du Festival du film de Marrakech, qui a mis l'accent sur les premiers et seconds longs-métrages de réalisateurs et réalisatrices issus de plusieurs pays du monde. Une manière pour l'acteur de soutenir des nouveaux talents et des nouvelles oeuvres qu'il doit juger d'une certaine manière :

"Il faut prendre en compte l'économie des films. En fonction de l'argent qu'on a, on ne peut pas forcément avoir les plans, le nombre de figurants ou certains décors que l'on veut. J'aime beaucoup regarder comment les réalisateurs utilisent les contraintes pour créer intelligemment de nouvelles choses. Comment ils font pour se débrouiller avec certains problèmes ? Parfois, il y a du génie qui apparaît."

En tant qu'acteur, celui qui a été révélé au grand public dans Un Prophète de Jacques Audiard cherche toujours à apprendre, à rencontrer des gens et à s'enrichir d'autres expériences et d'autres cultures. La position de membre du jury d'un festival de cinéma est idéale selon lui :

"On a l'impression d'être dans un ciné club. Ce qui est déjà sympa en soit, mais là on est dans un ciné club d'un grand calibre avec des professionnels de haut niveau. Forcément, on apprend des choses qu'on n'a peut être pas encore connues ou découvertes dans notre métier grâce à des gens venus du monde entier.

Et le cinéma, il se fait partout et aussi à travers le prisme de chaque pays. Donc c'est très intéressant d'échanger parce qu'il y a des réalisateurs, des scénaristes, il y a des acteurs, des actrices. Les conversations permettent de comprendre et recevoir des films de manière différente. C'est bien d'avoir le temps de digérer les films."

C'est aussi pour cette raison qu'il a voulu devenir acteur, cette passion pour les découvertes, les challenges. Un moyen pour lui d'explorer d'autres terrains, de savoir qu'il peut trébucher et réussir : "Ça me stimule, j'ai le sentiment de faire mon premier film à chaque fois. Et en même temps, c'est l'occasion aussi de découvrir d'autres univers, d'autres genres de cinéma, mais surtout d'autres cultures. C'est une telle richesse, la culture des autres."

Bientôt chez Ridley Scott et Marvel

Cette envie d'élargir ses horizons lui a permis de se faire un nom outre-Atlantique. Tahar Rahim a atteint un autre niveau dans sa carrière grâce à ses récents succès à l'international, comme Désigné Coupable, film pour lequel il a retrouvé le réalisateur Kevin MacDonald - seul cinéaste avec qui il a travaillé deux fois - et la série Le Serpent. On le retrouvera l'année prochaine dans un gros projet : Napoleon de Ridley Scott, aux côtés de Joaquin Phoenix et Vanessa Kirby.

Pour ce biopic, dans lequel il incarne le vicomte Paul Barras, Tahar Rahim découvre un plateau d'une autre envergure : "Être sur un plateau énorme comme celui-ci et regarder ce maître, cette légende vivante à l'oeuvre, c'est extraordinaire. C'est déjà très gratifiant d'avoir été choisi. Mais de voir quatre, voire huit caméras parfois, qui tournent en même temps, on a l'impression de voir une captation, c'était fascinant."

Pour l'anecdote, Tahar Rahim était, entre autres, présent durant une partie du tournage à Malte, à l'endroit même où le Colisée de Rome a été construit pour le film Gladiator, immense chef d'oeuvre de la carrière de Ridley Scott. Cette fois, pour Napoléon, Malte est devenue Toulon.

Mais ce n'est pas tout pour Tahar Rahim puisqu'en 2024, on le retrouvera dans l'univers Marvel - celui de Sony - puisqu'il sera à l'affiche de Madame Web de S.J. Clarkson, aux côtés de Dakota Johnson, Sydney Sweeney, Emma Roberts et Adam Scott. Et ça pour l'acteur, "c'est un rêve de gosse".

Un projet pour lequel il n'était pourtant pas sûr d'être pris. Après la lecture du scénario et sa rencontre avec S.J. Clarkson, il pensait juste qu'il s'agissait d'une discussion. Mais son agent lui a bien confirmé par la suite qu'il s'agissait d'une véritable proposition, qu'il a accepté tout de suite.

S'il ne peut pas trop en dire, Tahar Rahim confirme qu'il a bien terminé ses prises de vue et il explique que son expérience sur Napoleon l'a aidé à appréhender le tournage de ce gros blockbuster Marvel. Pour l'instant, son rôle dans Madame Web n'a pas encore été dévoilé mais les spéculations vont bon train, à mesure que des photos de tournage fusent sur les réseaux sociaux.

Vers quels horizons Tahar Rahim va-t-il se diriger ensuite ? Forcément, un projet dans lequel on ne l'a pas encore vu : "Il y a encore mille choses à explorer dans le cinéma. Un sujet peut être exploité indéfiniment au cinéma. Mais j'adorerais faire un western." A bon entendeur.

Cette interview a été réalisée dans le cadre d'une table ronde avec AlloCiné et Le Figaro.

publié le 18 novembre, Mégane Choquet, Allociné

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