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Les Marvel de la honte : non, Dark Phoenix n'est pas le pire des X-Men

On poursuit notre collection des films ou téléfilms Marvel n'ayant pas retenu les faveurs du public ou des producteurs. Cette semaine, on se tourne vers un essai précurseur : "Generation X" (1996).

Nous sommes en 1996. La série animée X-Men cartonne sur les écrans américains en proposant l'affrontement entre les forces super-héroiques de Charles Xavier et le gouvernement américain anti-mutant, le tout en gérant un Magnéto dissident. Le succès étant au rendez-vous, la télévision s'intéresse aussi à créer une version "live" des X-Men, et c'est ce dont nous allons parler aujourd'hui.

La réalisation de ce pilote est confiée à Jack Sholder, qui vient du long métrage horrifique après avoir tourné Dément (1982), La Revanche de Freddy (1985) ou Hidden (1987). Quant à l'écriture, c'est Eric Blakeney qui s'en charge, et ce sera son avant-dernier scénario avant qu'il n'arrête sa carrière après Mafia Parano. Durant les années 80, il avait signé des épisodes de 21 Jump Street et d'Un flic dans la mafia.

L'histoire commence alors qu'un certain Dr Russel Tresh s'apprête à disséquer un mutant à l'Institut Xavier. Emma Frost l'en empêche, mais le cobaye est immédiatement arrêté par les autorités "pour violation du Registre des mutants", tandis que Tresh est exclu de l'Institut. Il part alors mener ses propres recherches afin d'accéder au "pays des rêves". De leur côté, Emma et Hurleur/Banshee, qui dirigent l'Institut Xavier, rencontrent une jeune mutante aux pouvoirs déchainés : Jubilé.

Comme on le constate assez vite, les fans de comics retrouvent certains héros connus comme Frost et Banshee, Jubilé, mais on croise aussi M (sans ses pouvoirs psioniques) et Skin (dont les pouvoirs sont uniquement l'élasticité du corps).

Budget faible oblige, certains personnages mutants envisagés mais qui ne sont finalement pas inclus car leurs pouvoirs coûteraient trop chers à mettre en scène. C'est le cas de Husk, qui peut changer de peau à volonté ou Chamber, qui manipule le son. Ils sont remplacés par de nouveaux personnages, créés spécialement pour l'occasion : Buff, doté d'une force surhumaine, et Refrax, qui est un dérivé de Cyclope, avec une vision très spéciale.

Le téléfilm est classique dans sa forme, alternant l'entraînement des jeunes mutants, les scènes avec Tresh qui devient de plus en plus incontrôlable (joué par Matt Frewer, vu dans Chérie, j'ai rétréci les gosses et ici complètement en roue libre) et les moments "bande de jeunes" des mutants alors qu'ils vont faire la fête et exposent leurs pouvoirs.

Hélas, oubliez tout sens de l'épique car l'affrontement entre Tresh et les mutants est très décevant, et les pouvoirs très peu présents. Generation X se bat contre son budget et cela se sent à chaque plan. Du reste, la trahison des personnages (leurs caractères sont parfois drastiquement changés comparé aux comics), ne laisse aucun charme au produit.

Tout au plus peut-on regretter que la série n'ait pas été commandée car elle aurait peut-être pu devenir quelque chose de convenable. En l'état, après la vision du pilote (disponible en piètre qualité sur Youtube), force est de constater qu'on n'en redemande pas.

publié le 5 novembre, Corentin Palanchini, Allociné

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