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Les Femmes du square : Eye Haïdara irrésistible dans ce rôle à la Erin Brockovich

Eye Haïdara est une justicière des temps modernes dans Les Femmes du square, comédie sociale, réalisée par Julien Rambaldi, à l'affiche ce mercredi, mettant en lumière des invisibles de la société.

De quoi ça parle ?

Angèle, jeune femme ivoirienne, s'en est toujours sortie grâce à sa tchatche et à son culot. Pour s'éviter les représailles d'une bande de malfrats, elle parvient à se faire embaucher comme nounou d'Arthur, un garçon de 8 ans des beaux quartiers. En découvrant les conditions de travail des autres nounous et leur précarité, Angèle décide de prendre les choses en mains. Sous l'œil admiratif d'Arthur et avec l'aide d'Édouard, jeune avocat qui ne tarde pas à tomber sous son charme, Angèle va alors se battre pour rendre justice...

Faites connaissance avec Les Femmes du square ! Cette comédie sociale, portée par une jolie distribution (Eye Haïdara, Ahmed Sylla et Léa Drucker en tête), est l'une des jolies surprises de cet automne. Un film qui trouve le bon dosage de comédie, de suspense, tout en apportant un vrai propos sur des personnes qu'on peut considérer comme une partie des invisibles de la société. Le film a en effet, en son coeur, des héroïnes du quotidien, ces femmes qui s'occupent des enfants des autres, et plus particulièrement des femmes issues de l'immigration qui doivent souvent sacrifier leur vie personnelle pour celle des autres.

"C'est une réalité : nous faisons appel à des femmes qui laissent leurs enfants dans leur pays pour s'occuper des nôtres. Quelque chose ne tourne pas rond dans cet état de fait, souligne Julien Rambaldi, réalisateur et scénariste, dans le dossier de presse. C'est un des rouages de mon film : comment Angèle (Eye Haïdara) peut-elle s'attacher à un enfant qu'elle garde à Paris, alors que le sien grandit en Côte d'Ivoire ? Ce lien, qui peut parfois se transmuer en lien maternel, est complexe.

Mon film, j'espère, fait la lumière sur le caractère indispensable de ces personnes trop peu considérées. Il y a aussi toute une hypocrisie politique qui laisse s'installer ce genre de situation, surtout dans une ville comme Paris, qui manque cruellement de crèches. Les parents se retrouvent obligés d'employer des femmes qui n'ont pas de papiers ; or, pour qu'elles puissent prétendre à une carte de séjour, il faut qu'elles soient déclarées. Il y a donc toute une organisation à l'envers qui opère, car nous avons besoin de ces femmes. Mon film, j'espère, fait la lumière sur cette situation aberrante, et sur le caractère indispensable de ces personnes trop peu considérées."

Le film est porté par l'excellente Eye Haïdara, entourée notamment de Léa Drucker et Ahmed Sylla, et un enfant drôle et remarquable de justesse, Vidal Arzoni.

"Mon héroïne, est un personnage de cinéma, une sorte d'ange, pas tout à fait réaliste", indique Julien Rambaldi. Et d'ajouter : "elle est une justicière des temps modernes, (...) dans la mouvance d'Erin Brockovich ! Je la souhaitais, elle aussi, très belle et spectaculaire. Je voulais qu'Angèle soit puissante et qu'elle se retrouve à faire ce métier un peu par hasard. Il était important pour le récit qu'elle ne vienne pas du microcosme des gardes d'enfants, afin qu'elle ait de la distance et repère d'emblée tout ce qui n'est pas acceptable."

Pour nourrir le point de départ de son film, Julien Rambaldi a simplement observé son quotidien, en l'occurrence son fils et la femme qui s'en occupait après l'école. "Mon désir de faire ce film est parti d'eux. En observant leur relation, j'ai réalisé que mon fils de sept ans à l'époque connaissait cette femme mieux que moi. Il était au courant de ses problèmes de famille, de santé ; il est même parti au Maroc avec elle une fois. Tous deux étaient en fusion.

Dans un foyer où les parents sont séparés, ces femmes deviennent des repères pour les enfants. "Dans un foyer où les parents sont séparés, ces femmes deviennent des repères pour les enfants. Les parents sont immergés dans leur vie professionnelle sans prendre conscience que cela est rendu possible grâce à ces femmes, qui passent plus de temps avec les enfants dont elles s'occupent qu'avec les leurs. C'est cette relation que je voulais raconter, ainsi que ce mur invisible entre les parents et ces aides à domicile, ce jeu de cache-cache qui opère dans ces appartements dont les enfants sont au cœur."

Les Femmes du square situe son intrigue dans un square proche des 9e et 18e arrondissements de Paris, ce quartier occupant une place importante de l'intrigue, jouant sur les contrastes de cette partie du Nord Est parisien.

Les Femmes du square est à l'affiche ce mercredi.

publié le 16 novembre, Brigitte Baronnet, Allociné

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