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Léa Seydoux : "Quand on joue un rôle, on y laisse un peu de soi"

Il n'y a pas que la mort qui peut attendre dans le prochain James Bond. La sortie était prévue en novembre mais a été repoussée en avril 2021. Tant pis, Léa Seydoux se livre tout de même à quelques confidences sur sa vision du métier d'acteur dans Madame Figaro, jeudi 12 novembre 2020.

La jolie Française joue la James Bond Girl Madeleine dans "Mourir peut attendre" de Cary Joji Fukunaga. Alors que son planning est bouleversé par la crise sanitaire, Léa Seydoux garde la langue pendue malgré une promotion reportée des nouvelles aventures de 007. La petite-fille de Jérôme Seydoux, grande amoureuse du septième art depuis sa tendre enfance, évoque sa passion dans les colonnes de Madame Figaro : "Si le cinéma n'existait pas, je serais mal barrée, malheureuse. Il apprend à se sentir moins seule, à s'extraire de soi, à être transcendée, à rire, à pleurer, à vivre. Je trouve la réalité de notre monde parfois particulièrement âpre, brutale, angoissante. Le cinéma, c'est une bulle de joie." Celle qui clame "le cinéma m'a sauvée !" a expliqué son bonheur d'avoir trouvé sa voie : "Je suis une hypersensible, mal en société, presque inadaptée. Ce métier m'a permis de traduire en émotions ce que je n'arrivais pas toujours à dire avec les mots, de comprendre le monde, de me comprendre aussi. Je me suis fabriquée avec ces expériences."

"J'ai toujours envie d'être une page blanche pour les réalisateurs"

La maman d'un petit Georges (4 ans) assume de "choisir des projets si différents" : "Ils expriment une vulnérabilité en même temps qu'ils dégagent une force. Est-ce que cela me ressemble ? Complètement. Quand on joue un rôle, on y laisse un peu de soi, on apporte ce qui nous traverse. J'essaie de ne jamais être dans la performance. Au cinéma, je préfère les accidents, lorsque quelque chose m'échappe. J'ai toujours envie que ce soit vrai. Je traque la vérité. Je suis même obsédée par la vérité." Celle qui assure ne s'être "jamais sentie dominée par les hommes", bien qu'elle ait vivement critiqué les méthodes de travail d'Abdellatif Kechiche, poursuit les déclarations poétiques : "J'ai toujours envie d'être une page blanche pour les réalisateurs, afin qu'ils puissent se projeter, comme le spectateur ensuite. Je crois offrir cette place à l'autre, laisser un vide à combler."

publié le 16 novembre, Elodie Falco

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