Le Pharaon, le sauvage et la princesse : le créateur de Kirikou nous raconte 3 fabuleuses histoires que les enfants vont adorer

Le Pharaon, le sauvage et la princesse, nouveau long-métrage de Michel Ocelot, est une pépite de l'animation française à voir en famille ! En salles le 19 octobre.
En salles le 19 octobre, Le Pharaon, le sauvage et la princesse nous présente 3 contes fabuleux. Ceux-ci se déroulant à 3 époques différentes et mettent en scène 3 univers.
Tout d'abord, Michel Ocelot, auteur de la saga Kirikou, nous relate une épopée de l'Egypte antique. Il nous raconte ensuite une légende médiévale de l'Auvergne pour terminer sur une fantaisie du XVIIIe siècle dans des costumes ottomans et des palais turcs.
Ainsi, le film d'animation nous emporte par des rêves contrastés, peuplés de dieux splendides, de tyrans révoltants, de justiciers réjouissants, d'amoureux astucieux, de princes et de princesses n'en faisant qu'à leur tête dans une explosion de couleur.
ORIGINE DU PROJET
Après avoir mis 6 longues années à tourner Dilili à Paris (2018), Michel Ocelot a eu envie de s'adonner à un projet plus léger. Il avait noté il y a des années un conte recueilli par Henri Pourrat, Le Conte du Beau Sauvage :
"J'ai gardé du beau conte d'origine plus que je ne le fais habituellement. Puis j'ai feuilleté un autre recueil, des histoires du Maroc. Dans un conte, qui traitait de tout autre chose, j'ai noté l'intérêt déclaré d'une jeune fille pour un beau marchand de beignets, un rappel d'histoires des Mille et Une Nuits", confie-t-il.
"Cela m'a donné l'envie de faire une « Turquerie » fantaisiste, comme Molière ou Mozart, une « comédie-ballet » en costumes exotiques sans viser une vérité historique. Je l'ai placée à Istanbul pour profiter de costumes et de décors extraordinaires", précise le cinéaste.
À PARTIR DE QUEL ÂGE CE FILM EST-IL CONSEILLÉ ?
Loin de la frénésie des productions Disney, Pixar ou Illumination, Michel Ocelot opère un retour aux sources, nous racontant des histoires simples, qui toucheront les enfants droit au coeur. Ainsi, Le Pharaon, le sauvage et la princesse est conseillé à partir de 6 ans.
L'animation des trois contes a été confiée à trois équipes différentes pour leur permettre d'avancer en parallèle, mais cette organisation a plutôt été dictée par le financement. Le premier conte sur le Pharaon est a été réalisé par les équipes de McGuff Belgique. L'autre financement est venu de la région Grand Est.
Deux équipes ont été prévues pour les deux autres contes, une en télétravail, l'autre dans les locaux du studio EJT-Labo à Saint Quirin, en Lorraine.
"Le télétravail n'a pas bien fonctionné, c'est un drame du coronavirus, de l'absence de contact, de logiciels pas au point. C'est l'équipe installée dans la forêt lorraine qui a été chargée du plus gros du travail, une équipe très jeune et très enthousiaste. J'étais là tout le temps bien sûr. Cela m'a permis de découvrir enfin, en bonne compagnie, cette fascinante partie du pays, l'Alsace et la Moselle", se souvient Michel Ocelot.
Cette manière d'alterner les styles pour chaque conte sera vécu comme un enchantement par nos chères petites têtes blondes, qui adoreront voyager à travers ces 3 contrées et ces époques différentes.
LE PHARAON
"Dans le premier conte, Michel Ocelot a repris l'esthétique des fresques de l'Égypte Antique. "On ne voit les personnages de face qu'au bout de quelques minutes, à partir de la scène du jeu d'échecs, avec Nasalsa et sa mère la régente, qui se tourne vers la caméra", explique le réalisateur.
"Nous avons repris la posture particulière des bas-reliefs et des peintures égyptiennes, qui est impossible à reproduire physiquement, la tête et les jambes placées de profil et le torse vu de face. Mais cela fonctionne bien dans les peintures, et nous avons réussi à le transposer en animation."
LE BEAU SAUVAGE
Dans Le Beau Sauvage, Michel Ocelot a choisi le traitement en silhouettes noires du deuxième conte parce que cela convenait bien aux pièces peu éclairées du château et aux sous-bois dans lesquels agit le beau sauvage, mais aussi par souci d'économies.
Ce récit, qui rappelle notamment Robin des Bois, sera sûrement le préféré des enfants, avec son héros intrépide qui se rebelle contre un pouvoir tyrannique.
"Il y a toujours des questions financières, mais d'autre part j'aime beaucoup la stylisation élégante de la silhouette noire. Et elle s'harmonise bien avec le côté terrible de la situation et avec le ton du Moyen-Âge. Je gagne sur tous les tableaux", précise le cinéaste.
LA PRINCESSE DES BEIGNETS
Dans le troisième conte, l'enchantement vient de la profusion des beaux détails : les jardins sont luxuriants, les costumes brodés et incrustés de pierres précieuses, les intérieurs regorgent de mosaïques et les décorations du carrosse du grand vizir sont chatoyantes :
"Cette histoire fait penser à l'ouverture d'un coffre au trésor... On est émerveillé, et on a aussi une furieuse envie de manger des beignets ! Et peut-être aussi de déguster de la confiture de roses ? (rires). Dans le marché, on voit toutes sortes de bonnes choses à manger."
"Cela fait partie des plaisirs de la vie, de la sensualité. Ce conte, c'est une histoire d'amour et de gastronomie ! J'ai bénéficié d'une excellente source de renseignements : Eminé Seker, qui m'a providentiellement assisté à la réalisation, est turque et a pu me guider."
"C'est elle par exemple qui a suggéré les beignets à la courgette, moins « poétique » que la confiture de roses, mais plus juste, car les beignets turcs sont plutôt salés que sucrés. Les courgettes, au milieu d'un duo d'amour, ça me plaît beaucoup", raconte Michel Ocelot.
Le Pharaon, le sauvage et la princesse est en salles depuis le 19 octobre.
publié le 19 octobre, Vincent Formica, Allociné