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Le meilleur de Netflix : cinq films d'un des plus grands réalisateurs du monde

Netflix fait régulièrement l'acquisition d'œuvres majeures dans le cadre de collections. Ce mois-ci, c'est le grand Pedro Almodóvar qui est à l'honneur !

C'est l'un des plus grands réalisateurs de tous les temps. Certains le qualifient même de génie. Avec son art, Pedro Almodóvar a révolutionné le cinéma espagnol.

À la mort du dictateur Franco en 1975, l'Espagne est sortie de 40 années de cauchemar. Le pays était meurtri, bâillonné par un dictateur qui a semé la terreur après la guerre d'Espagne en imposant son idéologie mortifère. Un seul Espagnol est resté le porte-parole de la liberté, de l'excentricité et de l'amour : Pedro Almodóvar.

Non seulement le réalisateur s'est révélé être un artiste visionnaire, mais il est également une figure importante de l'évolution de l'Espagne en tant que démocratie libre, ouverte et accueillante après le règne de la terreur de Franco.

Aujourd'hui, après avoir rejeté pendant des années les opportunités de travailler en Amérique, Almodóvar fait enfin le grand saut. Cette année, il a présenté à Cannes un western sous forme de court-métrage intitulé Strange Way of Life avec Pedro Pascal et Ethan Hawke.

Netflix est ainsi bien inspirée en proposant dès le 26 mai une collection dédiée au réalisateur madrilène avec cinq grands films.

Tout sur ma mère (1999)

Tout sur ma mère a valu à Almodóvar son premier Oscar du meilleur film en langue étrangère et a forcé le monde à éprouver de l'empathie pour des personnes que la plupart des gens auraient volontiers ignorées.

Lorsque Manuela (Cecilia Roth), mère célibataire à Madrid, voit son fils unique mourir le jour de ses 18 ans, elle décide de retourner à Barcelone pour annoncer au père la mort du fils qu'il n'a jamais connu.

Dans les années 1990, alors que l'homophobie et la transphobie atteignaient des sommets avec l'avènement de la crise du sida, Almodóvar a rendu à la communauté LGBTQ l'humanité que la société lui refusait, et a montré que toute personne, quoi qu'elle ait fait ou qui qu'elle soit, mérite d'être aimée.

Parle avec elle (2002)

Parle avec elle est l'un des rares films d'Almodóvar centré sur deux protagonistes masculins, offrant une perspective très différente du réalisateur. Les deux hommes, Benigno et Marco, ne pourraient être plus différents, mais leur amour pour deux femmes dans le coma les lie. Almodóvar propose une analyse empathique de la frontière entre l'amour et l'obsession et de la facilité avec laquelle elle peut être franchie.

Alors que la plupart des hommes dans les films d'Almodóvar ont tendance à être sévèrement punis pour leurs actes odieux, ceux de Parle avec elle bénéficient d'un portrait compatissant. Bien qu'ils ne soient pas des saints, ils sont dotés d'une profondeur de sentiments inédite pour des hommes hétérosexuels dans le cinéma d'Almodóvar.

Volver (2006)

Dans l'un des mélodrames les plus fascinants du XXIème siècle, Almodóvar nous a fait rire et pleurer. Volver se déroule dans une petite ville de La Mancha où les secrets sont nombreux et où les morts ne se reposent jamais. C'est un film qu'il vaut mieux aborder froidement et laisser ses mystères vous envelopper dans cette histoire (très) espagnole de trahison, d'affection maternelle et de traumatisme.

Avec Penélope Cruz à la barre, l'histoire gagne en grâce et en force, ainsi qu'en profondeur émotionnelle. Aucun autre film ne peut se vanter d'avoir remporté le prix d'interprétation féminine du Festival de Cannes pour l'ensemble de ses protagonistes. Un film bouleversant à bien des égards et une performance époustouflante de Penélope Cruz !

La Piel que habito (2011)

La Piel que Habito est l'un des rares films terrifiants et difficiles à regarder de l'œuvre du réalisateur. Il suit un brillant chirurgien plastique, le Dr Robert Ledgard (Antonio Banderas), qui a récemment créé une peau synthétique résistante. Son cobaye est une mystérieuse femme emprisonnée dans sa maison, et qui n'est pas du tout ce qu'elle semble être.

Il s'agit d'un film d'horreur corporelle (ou body horror) sans les cris stridents ou les giclées de sang et avec beaucoup plus de commentaires pertinents sur la violence sexiste. Avec l'aide de Banderas et d'Elena Anaya (divine !), Almodóvar examine les questions de l'identité sexuelle, la sexualité et la violence de la réalisation de soi d'une manière particulièrement troublante.

Douleur et Gloire (2019)

C'est le film le plus personnel et autobiographique d'Almodóvar. Il explore le mystère de ce qu'il faut pour devenir un artiste. Douleur et Gloire raconte l'histoire de Salvador Mallo (Antonio Banderas) qui passe du jeune garçon précoce dans une petite ville troglodyte de La Mancha à un auteur accompli dans sa vie d'adulte. Un homme qui s'efforce de donner un sens à sa vie.

Almodóvar nous offre d'une part une histoire sur la douleur de grandir dans un endroit étrange et d'autre part une sorte de confession sur ses échecs romantiques et ses succès professionnels.

Plus que tout autre de ses films, celui-ci ressemble à une intrusion perverse dans sa vie qui serait inconfortable à regarder s'il n'y avait pas l'incroyable interprétation d'Antonio Banderas et la candeur avec laquelle Almodóvar nous raconte cette histoire.

Tous ces films sont disponibles sur Netflix dès ce vendredi 26 mai.

publié le 26 mai, Emilie Semiramoth, Allociné

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