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La vie, l'amour, tout de suite sur M6 : "Cathy est une femme qui vit dans la terreur constante de perdre sa fille" confie Anne Marvin

Ce soir, M6 diffuse "La vie, l'amour tout de suite", une fiction inédite adaptée d'une histoire vraie dans laquelle Anne Marivin tient le rôle de Cathy, la mère d'une adolescente atteinte de la mucoviscidose. Rencontre avec la comédienne.

Ce soir M6 diffuse La vie, l'amour, tout de suite, une fiction inédite adaptée de la véritable histoire de Julie Briant.

Atteinte de la mucoviscidose, Julie aurait dû renoncer à tous ses rêves. Cependant, lorsqu'elle rencontre Ludo à l'âge de 16 ans et qu'elle tombe enceinte, l'adolescente décide malgré tout de garder le bébé en cachant sa grossesse à ses parents. Croquant la vie à pleines dents, Julie va alors défier le monde des adultes pour mener la vie qu'elle souhaite mener.

Dans ce film, Anne Marivin (Rebecca) interprète Cathy, la mère de Julie. Une femme très protectrice et investie dans la maladie de sa fille au point même d'en oublier son mariage ainsi que sa deuxième fille.

Rencontrée à l'occasion du Festival de la fiction de La Rochelle, la comédienne s'est confiée à notre micro sur ce personnage complexe.

Allociné : Comment êtes-vous arrivée sur La vie, l'amour, tout de suite ?

Anne Marivin : Il y a quelques années, j'avais fait un film avec la productrice Véronique Marchat qui s'appelait, Ce soir, je vais tuer l'assassin de mon fils. J'avais adoré travailler avec cette productrice parce qu'elle est sacrément audacieuse et courageuse. Elle va au bout des choses à chaque fois.

Je n'avais jamais travaillé avec Nicolas Cuche mais j'avais adoré un très beau téléfilm qu'il avait fait avec Audrey Dana. Il y avait un truc sur la maternité hyper fort. Je me suis donc dit "C'est vachement bien ce qu'il fait Nicolas Cuche !".

Peu après, je me souviens avoir lu le scénario dans le train. J'ai beaucoup aimé ce qu'il s'y passait et j'ai beaucoup aimé le personnage de Cathy. Je trouvais qu'il y avait un aspect très fort chez elle qui serait beau à incarner tout en faisant cependant attention à ne pas en faire une espèce folle qui vit seule.

Et puis j'ai rencontré Nicolas très vite. On a retravaillé certaines séquences au niveau des dialogues. La trame était là mais les dialogues n'étaient pas suffisamment vécus. C'est à dire qu'il y avait des points qui n'allaient pas, notamment dans le rapport à son mari. Ils se disaient des choses entendues des centaines de fois qui ne représentaient pas vraiment un couple qui vit ce quotidien depuis 16 ans. Il y a des moments où on ne se fait plus de cadeaux. On se dit les choses.

Qu'est-ce qui vous a séduit dans le personnage de Cathy ?

Cathy est aussi touchante qu'haïssable. Ce n'est pas l'image qu'on peut avoir d'une maman d'une enfant malade. On a trop l'habitude de montrer des mamans et des femmes courageuses. Du coup, ça me plaisait de la voir devenir dure et avoir des fissures. Elle est extrêmement solitaire même par rapport à Julie. C'est une femme qui vit dans la terreur constante de perdre sa fille.

Avez-vous rencontré Julie Briant, l'auteure du livre qui a inspiré le film ?

Elle est venue sur le plateau avec son mari. On s'est rencontrées mais je n'ai pas lu son livre. Julie a 26 ans aujourd'hui. Là, on joue un moment de sa vie où elle à 16 ans donc il n'y avait vraiment pas de nécessité. Et puis je pense que dans la vraie vie, la mère de Julie est différente de Cathy.

Comment s'est passé le tournage avec Sandy Afiuni et Louis Durant, les interprètes de Julie et Ludo ?

Je les ai adorés. Je crois que c'était l'un des premiers tournages de Louis. Il est formidable et très naturel. Sandy est quant à elle très troublante. C'est une actrice mystérieuse avec un visage qui appartient à une époque qui n'est pas celle-ci. Elle a une beauté diaphane. Et puis elle a une vie intérieure très forte donc elle est particulière. Je me suis beaucoup attachée à elle, d'autant qu'elle aussi a des bagages très forts.

Quel regard portez-vous sur le côté très protecteur et investi de Kathy dans la maladie de sa fille ?

Cathy est le personnage qui rappelle constamment que sa fille est en sursis. Du coup, la grossesse de Julie la tétanise. Finalement, elle a tenté de protéger quelque chose et elle voit sa fille tout briser avec cette grossesse. Et puis surtout, ce qu'elle voit, c'est la fin.

Comment vous êtes-vous préparée pour ce rôle ? J'imagine que vous êtes allée puiser dans pas mal d'émotions...

A la lecture, je me suis dit que ce personnage vivait dans la terreur constante. A partir du moment où j'arrivais sur le plateau, quoi que Cathy fasse, j'avais une boule au ventre constante. A partir du moment où on ressent cela, il y a quelque chose qui se traduit physiquement.

Ressent-on une responsabilité particulière lorsque l'on incarne une personne réelle ?

Compte tenu de son thème, le téléfilm va parler à plein de parents ce qui engendre une certaine responsabilité. Cependant, il n'y a pas plus de responsabilité parce que c'est l'histoire de Julie Briant. C'est son histoire mais l'histoire de Julie c'est malheureusement l'histoire de milliers d'autres femmes.

Est-ce que la comédie vous manque ?

Ça me manque oui. J'ai eu de la chance d'avoir beaucoup de propositions dans des fictions avec de très beaux personnages que j'avais moins au cinéma. Mais maintenant, j'ai très envie de faire de la comédie, que ce soit au cinéma ou à la télévision.

Quels sont vos autres projets en dehors de La vie, l'amour, tout de suite ?

Je viens de finir la suite des Blagues de Toto avec Guillaume de Tonquédec. On s'est vraiment beaucoup amusés. C'est un film pour les tout-petits. Quand ma fille a vu le premier, elle avait quatre ans. Elle l'a vu trente fois et était une fan absolue. C'est chouette de faire des films qui font rire des enfants.

Et à la télévision ?

Pour le moment, je ne lis pas de choses qui me plaisent. J'ai la chance de ne pas être trop pressée. Je suis plutôt privilégiée. J'ai bien travaillé donc je peux me permettre de faire des pauses. C'est aussi la primeur de l'âge. Il y a vingt ans, je faisais tout. Aujourd'hui, j'ai envie d'avoir des vrais scénarios et de pouvoir raconter de véritables histoires.

Propos recueillis au Festival de la fiction de La Rochelle en septembre 2022.

publié le 31 janvier, Jennifer Radier, Allociné

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