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L'iconique Kim Novak lève le voile sur son départ d'Hollywood : "Pour me sauver"

Deux jours après l'anniversaire de ses 88 ans, trois mois après la mort de son mari Bob Malloy et plus d'une décennie après avoir refusé d'écrire son autobiographie pour un million de dollars, Kim Novak sort de son silence. Lundi 15 février 2021, le Guardian a publié un long entretien avec la légende vivante qui a notamment tourné pour Alfred Hitchcock. Elle y a dévoilé les raisons de son éloignement volontaire d'Hollywood, progressivement dès la fin des années 1960 puis définitivement au début des années 1990 après cinq longs-métrages seulement sortis entre ces deux périodes.

Loin des flashs et des paillettes, Kim Novak s'épanouit en dédiant sa vie à ses engagements multiples et à la peinture, sortant même prochainement un livre d'art dédié à son défunt mari. L'actrice s'était faite connaître dans les années 1950 dès ses 21 ans. À l'âge de 25 ans, elle était propulsée au rang d'icône hollywoodienne par le maître du suspens en personne, Alfred Hitchcock. Son double rôle de Madeleine et de Judy dans "Sueurs Froides" (1959), des sosies qui troublent le détective Scottie (James Stewart) et le font tomber amoureux d'une séduisante illusion, en fait l'un des meilleurs films de l'histoire du septième art comme l'a nommé le British Film Institute en 2019. Cette extraordinaire ascension l'a amenée à côtoyer les magnats du cinéma et voir les parts d'ombre de cette industrie : "J'avais une personnalité déjà trop indépendante. J'étais hors du cadre et ils voulaient que je sois plus une femme au foyer qui rentre dans le moule. À Hollywood, ils pensent qu'ils vous veulent, mais ils veulent vraiment ce qu'ils veulent que vous soyez."

"Je suis trop vulnérable pour Hollywood (...) Je ne voulais pas me perdre"

"J'avais envie d'être appréciée pour qui j'étais et pour ce que j'avais à offrir. J'avais l'impression que ce que je faisais n'avait aucun sens à Hollywood. Je savais que j'étais une bonne artiste et je voulais exprimer ce que j'avais en moi - pas ce que voulaient le réalisateur ou le scénariste", a ajouté Kim Novak qui trouve tout de même "incroyable" d'être toujours autant appréciée par le public et la critique. La fringante octogénaire a avoué n'avoir aucun regret : "Je suis trop vulnérable pour Hollywood. Je prends les choses trop à coeur." Pour démontrer les nombreux effets négatifs des studios sur leurs talents, elle a évoqué l'aliénation de son ami Frank Sinatra : "Le véritable Sinatra était très sensible, mais il était influencé par des gens qui le mettaient sur un piédestal, alors cet aspect de lui si beau, et si simple, a disparu. On vous force à vous aimer beaucoup. C'est pour cette raison que j'ai quitté Hollywood. Je ne voulais pas tomber dans ce piège. Je ne voulais pas me perdre. J'avais besoin de partir pour me sauver. J'aime qui je suis."

publié le 17 février, Elodie Falco, Jellyfish France

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