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Knock at the Cabin : quelle est la technique de M. Night Shyamalan pour surprendre le spectateur ?

"Knock at the Cabin", le nouveau long-métrage de M. Night Shyamalan sort ce mercredi dans nos salles. A cette occasion, nous avons demandé au réalisateur de nous révéler quel twist était son préféré parmi tous ses films.

Le nouveau mystère de M. Night Shyamalan se révèle ! A l'occasion de la sortie en salles de Knock at the Cabin, nous avons pu nous entretenir avec le réalisateur, et à l'image de ce qu'il fait vivre aux héros de son dernier film, nous lui avons demandé de faire un choix.

Le cinéaste nous dit donc quel est le twist de ses films qu'il préfère, ou encore le héros et le méchant qu'il affectionne le plus. Il nous explique également sa technique pour parvenir à faire durer le suspense jusqu'à la fin du film. La vidéo est à voir ci-dessus, et le reste de l'entretien est à lire plus bas.

Un an et demi après Old, M. Night Shyamalan revient avec un nouveau thriller sous forme de huis-clos,.

Adapté du roman de Paul G. Tremblay, The Cabin at the End of the World, publié en 2018, le film réunit Dave Bautista (Les Gardiens de la Galaxie), Jonathan Groff (Mindhunter, Matrix Résurrections), Ben Aldridge (Pennyworth, Fleabag), Rupert Grint (Harry Potter, Servant), Nikki Amuka-Bird (Old), Abby Quinn (Les filles du Dr March) et la jeune Kristen Cui.

Le long-métrage met en scène une famille homoparentale qui passe ses vacances dans un chalet isolé en pleine nature. Ils sont alors pris en otage par quatre étrangers armés qui exigent d'eux un choix impossible afin d'éviter l'imminence de l'apocalypse.

Alors qu'ils n'ont pratiquement aucun moyen de communication avec le reste du monde, ils vont devoir seuls prendre et assumer leur décision.

Quinzième long-métrage du cinéaste, Knock at the cabin est un film de home invasion qui met en scène un couple gay formé par deux comédiens ouvertement homosexuels (Jonathan Groff et Ben Aldridge). Un fait rare pour un film d'horreur.

Jonathan Groff, qui incarne Eric, précise d'ailleurs à ce sujet dans le dossier de presse du film : "Ben et moi avons une trentaine d'années et la situation était différente quand on était ados, il y a vingt ans.

La tolérance vis-à-vis de l'identité sexuelle n'en était pas au même point. On a fait beaucoup de chemin depuis cette époque et on n'en revient pas d'être à l'affiche d'un film d'horreur hollywoodien signé M. Night Shyamalan, en tant qu'acteurs gays interprétant des personnages homosexuels".

"C'est une formidable opportunité de pouvoir être soi-même dans un film d'horreur."

Il ajoute : "Cela n'aurait pas été possible il y a quinze ans. C'est une formidable opportunité de pouvoir être soi-même dans un film d'horreur à la fois drôle et intéressant - quand on est homosexuel dans la vie et qu'on peut donc incarner un personnage ayant la même identité sexuelle à l'écran.

Aujourd'hui, la situation a évolué et on bénéficie des progrès accomplis par les générations précédentes. Et cela ne nous a pas échappé".

Concernant la manière de travailler du metteur en scène, Jonathan Groff déclare à notre micro : "Night m'a appelé en personne pour m'annoncer que j'avais obtenu le rôle. C'était très chouette et très excitant. Et m'a fait sentir à part.

Durant l'audition, j'ai immédiatement su que ça allait être une véritable expérience et pas un simple tournage. J'avais hâte de commencer tout en était stressé car je savais ce qui nous attendait."

"Il y avait beaucoup d'émotion"

Ben Aldridge ajoute : "Les enjeux du film sont très élevés. Ces enjeux associés au lieu, qui est une seule et même pièce, associés à la façon de travailler de Night, qui est incroyablement spécifique et incroyablement précise, ont fait de ce tournage quelque chose de vraiment particulier.

Il y avait beaucoup d'émotion, mais aussi beaucoup de technique pour être capable d'exécuter exactement ce que le réalisateur voulait. Mais nous avons eu l'avantage de travailler avec des acteurs qui ont donné le meilleur d'eux chaque jour. C'était un défi, mais aussi une véritable source d'inspiration.

Nous nous encouragions mutuellement pour les scènes complexes, il y avait une vraie camaraderie et une belle énergie et c'est peut-être le plus grand cadeau de toute l'expérience."

Lors de notre rencontre, M. Night Shyamalan nous explique avoir découvert Jonathan Groff lors d'une représentation théâtrale à Broadway. Le comédien américain y incarnait le Roi George III dans la pièce Hamilton. Un rôle qui lui a d'ailleurs valu une nomination au Tony Award du Meilleur acteur dans un Musical en 2016.

"J'avais vu Jonathan Groff sur scène et j'ai été impressionné. Dès qu'il est arrivé sur scène, le silence s'est installé dans la salle. Tout le monde était subjugué. Je ne le connaissais pas alors et je me suis dit que je gardais cet acteur en mémoire pour un de mes futurs films."

"Je peux choisir qui je veux dans mes films"

Shyamalan explique ensuite avoir la chance d'être libre dans le choix de ses acteurs grâce au succès de ses films. "Jonathan et Ben ont auditionné pour moi, il n'y avait que des acteurs exclusifs. J'adore faire découvrir des acteurs à un large public.

C'est une des grandes chances que j'ai. Le public vient voir mes films et me fait confiance, j'ai donc la possibilité d'auditionner moi-même mes acteurs. Je peux choisir exactement qui je veux pour le rôle. Je peux ainsi présenter de nouveaux acteurs et offrir des rôles différents aux acteurs déjà connus."

C'est d'ailleurs ce que le metteur en scène a fait avec Dave Bautista qui décroche ici le rôle le plus fort et le plus bavard de sa carrière.

L'ancien catcheur avait jusqu'ici surtout joué dans des films d'action. Mais M. Night Shyamalan a décidé de lui offrir un rôle différent.

Il nous explique : "Je ne le connaissais pas en tant que catcheur, je l'ai juste vu dans Blade Runner 2049 et je me suis souvenu de lui. Il en imposait. Je l'ai rencontré et j'ai tout de suite pensé "c'est lui, c'est Leonard"."

"Dave m'a convaincu qu'il était prêt à tout pour moi".

Le cinéaste déclare dans le dossier de presse du film : "Leonard me fait penser à un colosse, physiquement imposant, qui doit se livrer à des actes épouvantables, mais qui, au fond de lui, est un garçon doux et bienveillant qui m'évoque un professeur.

Dave est l'incarnation de ce personnage : il est lui-même un géant aux traits enfantins. Il est très intelligent et comprend parfaitement la nature humaine, presque à la manière d'un enfant.

Il lui arrive de paniquer, comme un enfant là encore, d'une manière très émouvante. Je voulais retrouver ces expressions émotionnelles à l'écran.

Je souhaitais qu'on décèle chez Leonard cette transition qu'a vécue Dave entre sa carrière de catcheur et sa découverte du métier d'acteur et le sentiment de vulnérabilité qui l'accompagne. Dave m'a convaincu qu'il était prêt à tout pour moi. Et il a tenu parole".

De son côté, Dave Bautista revient sur son envie de changer de registre. Il explique : "Je voulais faire de mon mieux en tant que comédien. Je n'ai pas cherché à devenir une star : je menais une belle carrière dans le catch et j'y ai renoncé en pleine gloire parce que je me passionnais pour le métier d'acteur et que je n'arrivais pas à mener les deux activités en parallèle.

L'argent et la célébrité m'importent peu. J'aime le jeu et j'ai envie d'être respecté par mes collègues. Par conséquent, ce rôle était une formidable opportunité pour moi."

"C'est le genre de rôle que j'attendais"

Celui qui incarne Drax dans Les Gardiens de la Galaxie ajoute : "Au départ, je me suis dit que c'était très sombre, et puis je me suis rendu compte que c'était une occasion inespérée pour moi.

C'est le genre de rôle que j'attendais, d'autant qu'on ne m'en propose jamais. En général, je suis sollicité pour des films d'action et je comprends pourquoi on tient à m'enfermer dans cette case.

Mais je me suis battu, justement, pour essayer d'en sortir. J'aspirais à camper des rôles plus complexes parce que je voulais faire mes preuves en tant qu'acteur.

Et avec Knock at the Cabin, Dave Bautista passe en effet à un niveau supérieur. Son imposante carrure a tout pour effrayer la famille mais il fait preuve d'une incroyable tendresse face à la fillette, et ce en dépit du terrible choix qu'il va lui demander de faire. Avec ce thriller, il montre une autre palette de son jeu d'acteur.

Le mystérieux long-métrage est à découvrir au cinéma dès ce mercredi 1er décembre.

publié le 1 février, Laëtitia Forhan, Allociné

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