Actus cinéma

Knock at the Cabin : pourquoi la fin du film de M. Night Shyamalan n'est pas la même que celle du roman ?

"Knock at the Cabin" de M. Night Shyamalan est sorti dans nos salles le 1er février. Mais la fin du long-métrage diffère de celle du roman. Le réalisateur nous explique pourquoi.

ATTENTION CET ARTICLE CONTIENT DES SPOILERS SUR LA FIN DE "KNOCK AT THE CABIN"

Le thriller Knock at the Cabin de M. Night Shyamalan est sorti mercredi dernier dans nos salles. Dans ce long-métrage interdit aux moins de 12 ans, une famille passe des vacances dans un chalet isolé en pleine nature. Ils sont alors pris en otage par quatre étrangers armés qui exigent d'eux un choix impossible afin d'éviter l'imminence de l'apocalypse.

Alors qu'ils n'ont pratiquement aucun moyen de communication avec le reste du monde, ils vont devoir seuls prendre et assumer leur décision.

Pour sa quinzième réalisation, le cinéaste adapte le roman de Paul G. Tremblay "The Cabin at the End of the World", publié en 2018. Mais ce dernier a choisi de changer la fin du livre.

Au tout départ, Shyamalan devait seulement produire l'adaptation ciné de l'ouvrage écrite par Steve Desmond et Michael Sherman. Le scénario initial retranscrivait fidèlement l'intrigue du livre. Mais quand il s'est finalement décidé à réaliser lui-même le film, M. Night Shyamalan a choisi de modifier certains passages dont la fin.

Il explique dans le dossier de presse : "Le récit ne demandait qu'à être modifié. D'ailleurs, c'était ce qui m'emballait dans ce défi : je me demandais si j'étais capable de réaliser une version horrifique du Choix de Sophie et si je parviendrais à convaincre les spectateurs de venir le voir".

Aller au bout de la promesse

Lors de notre rencontre, nous avons interrogé M. Night Shyamalan sur cette décision. Ce dernier nous explique : "C'est très simple. Quand j'ai entendu la promesse du livre qui est qu'ils doivent prendre une décision, ils n'ont pas le choix, je me suis dit que c'était très fort. Et je voulais aller jusqu'au bout de cette promesse pour ne pas décevoir les spectateurs."

A la fin du film, la famille fait donc un choix. En revanche, la fin du roman, bien qu'étant toute aussi déchirante, est différente.

Dans le livre, Andrew (Ben Aldridge) s'empare de l'arme et tue Adriane (Abby Quinn). Il se bat ensuite avec Leonard (Dave Bautista). Lors de leur empoignade, l'arme tire et tue accidentellement la jeune Wen (Kristen Cui).

Dévasté, Leonard se laisse attacher par Eric (Jonathan Groff) et Andrew, mais il annonce que la mort de la fillette n'a pas arrêté l'apocalypse car il ne s'agit pas d'un choix de la famille. Il faut donc qu'Andrew ou Eric meurt.

Sabrina (Nikki Amuka-Bird) laisse le choix au couple. Si Eric hésite, Andrew le convainc que tout est faux malgré les images des informations montrant les événements dramatiques qui se déroulent partout dans le monde. Sabrina se suicide et le couple décide de rester ensemble.

Avec cette fin, la famille ne fait en effet pas de choix et la promesse de départ n'est pas tenue, tandis que dans le film, le réalisateur fait une proposition différente qui lui permet de tenir la promesse de départ.

Modifier la fin du roman permet également à M. Night Shyamalan de créer la surprise chez le spectateur qui a lu le livre.

Comment créer et garder le mystère dans un film ?

Nous avons demandé au metteur en scène, spécialiste des twists, comment il arrivait à maintenir le mystère jusqu'à la dernière minute.

Ce dernier nous explique qu'il faut pour cela toujours rester du point de vue des personnages principaux. Ainsi, dans Sixième sens, le spectateur découvre en même temps que Malcolm (Bruce Willis), que ce dernier est mort, dans Le Village, nous découvrons la vérité en même temps que Bryce Dallas Howard...

Shyamalan déclare à notre micro : "Tout d'abord, vous devez savoir dès le départ que vous êtes regardez un film mystérieux. C'est le genre dans lequel vous êtes. Même les thrillers, les films surnaturels, d'horreur... Ce sont tous des variations des films à mystère.

Ce qu'il faut ensuite, c'est rester du côté du personnage principal. Si vous regardez Knock at the Cabin, il n'y a pas un seul plan qui vient de la perspective d'un autre personnage. La caméra reste toujours proche de la famille. Le plus possible pour rester avec eux et montrer leurs émotions. Le fait d'être limités par ce que les personnages savent et voient est un vrai atout pour maintenir le suspense jusqu'à la fin."

publié le 6 février, Laëtitia Forhan, Allociné

Liens commerciaux