"Je me suis levée et je l'ai giflé" : 33 ans après, pourquoi Sharon Stone garde-t-elle un mauvais souvenir du tournage de ce film culte ?

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En 1992, un hollandais furieux, Paul Verhoeven, dynamitait Hollywood avec un des plus grands thrillers de tous les temps ! Toutefois, ce long-métrage sulfureux a été aussi bénéfique que maléfique pour son actrice principale, Sharon Stone.
En mai 1992, Paul Verhoeven nous offrait l'un des thrillers les plus sulfureux de tous les temps avec Basic Instinct. Porté par Michael Douglas et Sharon Stone en amants incandescents, le film a connu un immense succès critique et commercial, récoltant 352 millions de dollars de recettes mondiales.
La comédienne, alors âgée de 34 ans, devenait une véritable icône grâce au rôle de la psychopathe Catherine Tramell. Toutefois, même si ce personnage a fait d'elle une star internationale, Sharon Stone a toujours gardé un souvenir amer du tournage.
Une scène légendaire née dans la trahison
En effet, la fameuse séquence de croisement de jambes a été l'objet de discorde entre elle et Paul Verhoeven et la rancoeur est encore tenace aujourd'hui. "Quand on a tourné la scène, je portais une culotte blanche. Le réalisateur Paul Verhoeven a dit qu'elle se reflétait dans les éclairages, donc qu'on voyait que je portais quelque chose", explique la comédienne dans le documentaire "Basic Instinct - Sex, Death & Stone".
"Il avait donc besoin que je l'enlève, en me disant que ce serait voilé par une ombre, caché, qu'on ne verrait rien. J'ai fait un essai, j'ai regardé le moniteur, et on ne voyait rien. J'ai pris mon cache-sexe, je l'ai mis dans la poche de sa chemise et je lui ai dit : 'Je te fais confiance'", poursuit Sharon Stone.
Le problème, c'est que Paul Verhoeven a trompé l'actrice en lui promettant qu'on ne verrait rien, gardant la séquence sans cache-sexe au montage. Quand la comédienne découvre le film terminé avant de se rendre au Festival de Cannes, c'est le choc.
"J'ai réalisé qu'il y avait la moitié d'un plan où l'on pouvait commencer à voir des poils pubiens. Qu'on ne voyait rien d'autre, mais qu'il y avait cette idée que l'on pouvait voir, et cette idée est très puissante, car on n'avait jamais rien vu de tel dans un film de studio", assure l'actrice.
Sharon Stone gifle Paul Verhoeven
"Quand j'ai vu la séquence, je me suis sentie trahie. Je me suis levée et je l'ai giflé. Ce qui m'a choquée, c'est sa trahison", souligne Sharon Stone. Elle tente de faire retirer ce plan mais Paul Verhoeven refuse, lui assurant que cela ferait d'elle une superstar, ce que l'actrice a fini par concéder.
Quand j'ai vu la séquence, je me suis sentie trahie. Je me suis levée et je l'ai giflé. "Si j'avais été à la place du réalisateur, j'aurais certainement conservé cette scène. Mais Paul aurait dû me prévenir. C'était un manque de respect", déplore l'artiste. Toutefois, même si cette séquence a propulsé Sharon Stone au firmament, elle a dû en payer un lourd tribut. L'actrice a subi plusieurs agressions pour le seul fait d'avoir tourné ce film et perdu la garde de son fils adoptif au motif qu'elle tournait des "films érotiques".
"Je ne peux pas croire qu'ils m'aient sciemment menti. Le fait qu'ils ne m'aient rien dit m'a blessé car j'ai accepté tout ce qu'il a demandé et il ne m'a pas respecté. Et si ça avait été Michael Douglas à ma place, et qu'on avait pu entrevoir son pénis, il l'aurait prévenu... ou Michael lui aurait mis sa main dans la figure !", conclut Sharon Stone.
publié le 13 janvier, Vincent Formica, Allociné