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"Il y a des choses que je n'ai pas accepté de filmer"... Julie de Bona se confie sur la nudité dans le téléfilm Mise à nu sur France 2

France 2 rediffuse ce soir le téléfilm coup de poing "Mise à nu", qui traite du revenge porn. Un unitaire glaçant et important qui contient des séquences de nudité nécessaires mais pas évidentes à tourner pour Julie de Bona.

Porté par Julie de Bona, Julien Boisselier, Edouard Montoute ou encore Samy Gharbi (Demain nous appartient), le téléfilm Mise à nu, proposé pour la première fois l'an dernier sur France 2, est rediffusé ce mercredi 10 mai à 21h10. L'occasion de sensibiliser une nouvelle fois à l'un des fléaux de notre époque liée aux réseaux sociaux : le revenge porn.

Réalisé par Didier Bivel (Emma Bovary), Mise à nu, qui s'inspire de l'histoire vraie de Sophia D., victime de revenge porn durant plusieurs années, raconte le calvaire de Sophie, mère de famille qui voit sa vie voler en éclat le jour où Marsac, son nouveau compagnon, poste sur les réseaux sociaux des vidéos intimes de leurs ébats sexuels. Simplement pour lui faire payer le rejet dont il a fait l'objet, car Sophie n'était pas prête à le laisser entrer pleinement dans sa vie et à assumer leur histoire.

"On m'a proposé le téléfilm il y a deux ans, et à cette époque-là on n'en parlait pas du tout. J'ai découvert la violence du sujet en lisant le scénario et en parlant avec la femme qui a inspiré le personnage de Sophie Parlier. Je me suis rendue compte des dégâts que le revenge porn peut faire sur une vie et sur son intimité", nous confiait l'an dernier Julie de Bona au sujet de ce téléfilm coup de poing nécessaire.

"C'est un vrai fléau, ça fait dix ans que ça existe vraiment en France, et maintenant ça explose. Et les victimes s'isolent parce qu'elles ne savent plus comment faire pour s'en sortir. Il y a encore plus d'isolement que pour un viol physique. Sur internet, c'est "inlavable". Il y a des traces à vie de cette violence. Même pour les petits-enfants ça restera. Il y a une honte qui se pose vis-à-vis de la société. Les victimes ont l'impression que c'est écrit sur leur front. Il n'y a plus vraiment de moyens de se protéger et elles s'isolent encore plus".

"Mais le téléfilm leur dit "Sortez, allez vous battre, il y a des moyens"", poursuit la comédienne qui s'est récemment illustrée dans les séries Les Combattantes et La Maison d'en face. "Par contre, c'est hyper dur. Il y a des sociétés qui nettoient. On paye et durant un an ils nettoient tout ce qu'il y a sur internet. Il y a des moyens, et il faudrait que ces frais soient remboursés. Mais ça peut anéantir. Même au bureau, tout le monde a vu vos ébats sexuels. C'est très humiliant, ça colle à la peau".

"Je reste encore très pudique là-dessus"... Julie de Bona évoque la nudité dans Mise à nu

Sans tomber dans l'impudeur ou dans le graveleux, Mise à nu contient évidemment des séquences pour les besoins desquelles Julie de Bona a littéralement dû se mettre à nu, notamment lorsqu'il s'agit des ébats de Sophie avec son amant, qui finissent par se retrouver sur la toile. Des scènes pas forcément faciles à tourner pour la comédienne mais nécessaires à la réussite et à la portée du téléfilm et de son message.

"C'était tout le sujet, donc il fallait quand même que j'y aille", avouait à notre micro Julie de Bona au sujet de ces séquences de nudité durant la promotion de Mise à nu. "C'est la première fois pour moi, je n'ai jamais été confrontée à ce genre de scènes dans ma carrière, en vingt ans. Ce n'est pas ce que je dégageais, on ne m'avait encore jamais proposé ça. Donc là, je trouvais ça intéressant. Il fallait que je montre un petit peu pour que le téléspectateur soit choqué, comme le personnage, pour qu'il comprenne que ça abîme totalement son image et que c'est hyper trash et violent pour Sophie".

Mise en confiance par Didier Bivel ("J'ai adoré travailler avec lui"), Julie de Bona a donc accepté de se lancer et de se dénuder à l'écran pour les besoins de l'histoire. Mais elle a toutefois posé ses limites, qu'elle ne voulait évidemment pas franchir.

"Moi, Julie, l'actrice, je reste encore très pudique là-dessus, je ne montre pas grand-chose. Donc il fallait trouver le juste milieu. On a beaucoup discuté de ça avec Didier et je trouve qu'il a été très délicat. À chaque fois, il y a une distance. Il me montre à travers le téléphone. Au procès, c'est dans le reflet de la vitre qu'on voit l'écran. C'est quand même choquant, et il y a évidemment des choses que je n'ai pas accepté de filmer. J'avais mes limites à moi".

"Mais de toute façon France 2 était d'accord sur quelque chose d'assez sobre. Personne ne voulait qu'on aille plus loin. Mais il fallait ce juste dosage pour qu'on ait envie de protéger Sophie Parlier et pour comprendre à quel point c'est dévastateur. Et si je ne le fais pas, je ne me mouille pas. La mise à nu n'est pas totale".

publié le 10 mai, Jérémie Dunand, Allociné

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