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Il y a 55 ans, ce western nous offrait l'une des scènes d'introduction les plus magistrales du cinéma

© Paramount Pictures

Retour sur la lente et envoûtante scène d'introduction d'"Il était une fois dans l'Ouest", encore aujourd'hui considérée comme l'une des plus marquantes de l'histoire du cinéma.

Considéré comme "une leçon de cinéma" par Quentin Tarantino, comme un film "mythique" par John Carpenter et comme une référence absolue pour tout cinéphile qui se respecte, Il était une fois dans l'Ouest de Sergio Leone est tout simplement le meilleur western jamais réalisé selon les spectateurs d'AlloCiné.

Doté d'une exceptionnelle moyenne de 4,505 étoiles sur 5 (ce qui fait de lui le 11ème meilleur film tous genres confondus), ce monument du septième art constitue sans nul doute l'une des oeuvres fondatrices de son cinéaste et le premier volet de sa Trilogie du Temps (réalisée dans la foulée de la Trilogie du Dollar).

- Il y a 30 ans, les premières minutes de ce film de Spielberg ont frappé le public en plein coeur

Un film rempli de scènes légendaires

Véritable film somme, cette fresque au rythme absolument unique en son genre, dilué par l'entêtante partition d'Ennio Morricone, raconte tout simplement la fin d'un monde et le début d'un autre. Alors que les propriétaires terriens et les concessionnaires de chemin de fer sont prêts à découper l'immensité du Far West en millions de parcelles, vont s'affronter les derniers cow-boys d'une époque en voie de disparition.

Truffé de séquences inoubliables, de sa traumatisante séquence de flash-back sur les souvenirs de son protagoniste à son duel final, Il était une fois dans l'Ouest est aussi resté dans les mémoires pour sa magistrale introduction.

Une introduction pas comme les autres

D'une durée exceptionnellement longue (plus de 10 minutes), pratiquement dénuée de dialogues et sans la moindre musique (exceptées les quelques notes d'harmonica qui viendront la conclure), elle impose la langoureuse cadence qui persistera à rythmer le long métrage de Leone pendant près de 3 heures.

Au milieu du désert, sur le quai branlant d'une gare de fortune, alors qu'une brise chaude fait lentement grincer la roue d'un petit moulin rouillé, trois hommes attendent.

Le premier arrache nonchalamment les fils d'un télégraphe abandonné lorsqu'il se met en marche, puis essaie de chasser une mouche venue tourner autour de lui. Le deuxième remet son chapeau sur sa tête lorsque quelques gouttes d'eau se mettent à tomber du plafond. Le troisième, en regardant passer un chien, fait lentement craquer les jointures de ses doigts.

La naissance d'un héros

La tension monte lentement, à pas comptés, et certains spectateurs pourraient même commencer à s'impatienter lorsque retentit finalement le sifflet d'une locomotive. En descend "l'homme à l'harmonica", protagoniste du long métrage interprété par Charles Bronson. Quelques notes grinçantes, trois répliques qui cinglent comme des fouets, et le premier duel du film.

En un imperceptible instant qui tranche avec les longues minutes qui viennent de s'écouler, le nouvel arrivant abat ses adversaires. Blessé au bras, il se relève avec nonchalance. Cette interminable introduction n'aura servi qu'à préparer son arrivée. Le reste de son aventure peut désormais commencer.

(Re)découvrez notre Top 5 des BO d'Ennio Morricone...

publié le 23 juillet, Thomas Imbert, Allociné

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