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Gérard Depardieu : tribune, soutiens, révélations... Tout ce qu'il faut savoir sur l'affaire qui secoue le cinéma français

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Gérard Depardieu est visé par plusieurs accusations et plaintes pour des faits d'agression sexuelle. Depuis la diffusion de l'émission Complément d'enquête, l'acteur est dans la tourmente. On fait le point sur tout ce qu'il faut savoir de l'affaire.

L'affaire agite les médias depuis la diffusion d'un numéro de Complément d'enquête avec de nombreuses révélations sur Gérard Depardieu début décembre. Depuis les témoignages et prises de position se multiplient.

Pour mémoire, l'acteur a choisi de ne plus tourner en attendant que la justice rende son verdict. Il a publié une lettre ouverte afin de démentir les accusations dont il fait l'objet.

On fait le point sur l'affaire.

Quelles sont les plaintes visant Gérard Depardieu ?

Mis en examen depuis décembre 2020 pour "viols et agressions sexuelles" suite à la plainte de la comédienne Charlotte Arnould, et accusé de violences sexuelles par 15 autres femmes, Gérard Depardieu, 74 ans, est visé par une seconde plainte.

La comédienne Hélène Darras a porté plainte contre l'acteur en septembre 2023, comme l'a indiqué France Info le 6 décembre dernier.

Cette plainte pour agression sexuelle concerne le tournage du film Disco de Fabien Onteniente, en 2007. Le parquet de Paris a confirmé à nos confrères avoir reçu cette plainte le 10 septembre 2023, et "étudie quelle orientation lui donner".

"Sa plainte, dénonçant des faits qui se seraient produits en 2007, pourrait être prescrite. Le délai en matière d'agressions sexuelles est en effet de six ans", précise le site.

Elle intervient dans le sillage de la diffusion du Complément d'enquête "Gérard Depardieu : la chute de l'ogre", le jeudi 7 décembre à 23h00 sur France 2. L'actrice Hélène Darras témoigne de ce tournage dans le documentaire et a porté plainte peu de temps après avoir participé à l'émission.

"Que se passait-il vraiment sur les plateaux de tournage et en coulisses ? Nous avons enquêté dans le milieu très fermé du cinéma français. Si face caméra, les têtes d'affiche esquivent et les langues se délient difficilement, sous couvert d'anonymat, certains affirment que beaucoup savaient mais ne disaient rien, l'acteur aurait été protégé par son aura et sa toute puissance dans le 7ème art, peut-on lire en sommaire de l'émission.

Nous révélons le récit inédit d'une femme qui se dit victime de l'acteur, nous reviendrons avec de nouveaux témoignages sur cet article de 1978 passé inaperçu à l'époque et dans lequel l'acteur racontait pourtant avoir été impliqué dans des viols dans sa jeunesse, ce qu'il conteste aujourd'hui."

Rappelons qu'avant cette émission Complément d'enquête sur France 2, Mediapart avait donné la parole à 13 de ces femmes, dans une longue enquête publiée au mois d'avril dernier. L'acteur, présumé innocent, avait démenti "formellement l'ensemble des accusations susceptibles de relever de la loi pénale".

Qu'apprenait-on dans l'émission Complément d'enquête consacrée à Gérard Depardieu ?

Suivie par 1,52 million de téléspectateurs a 23h (18,5% de PDA), l'émission avait pour sommaire d'enquêter "sur les dérives d'un monstre sacré".

Pour voir l'émission en replay

L'équipe de l'émission de France 2 a recueilli de nombreux témoignages, mais ne se cache pas d'avoir eu des difficultés à faire parler le milieu du cinéma français. Mis à part Gérard Jugnot et Julie Gayet, saisis à la volée lors du Festival de Cannes 2023, seuls deux producteurs ont accepté de parler.

Tout d'abord Marc Missonnier (qui a récemment produit le film à succès Le Consentement, adapté du récit choc de Vanessa Springora) : "Nous sommes tous un peu coupables. Je pense qu'il y avait une tolérance qui était une erreur", lance-t-il.

L'autre producteur interviewé dans l'émission est Jean-Louis Livi, également agent et ami de Gérard Depardieu. Il est l'invité des célèbres fauteuils rouges de l'émission, afin de "dire quelques vérités".

Gérard Depardieu ayant refusé de venir dans l'émission, on l'entend quelques secondes au téléphone, captées à son insu. L'équipe de l'émission a également cherché à le voir à son domicile, sans succès.

L'émission donne également la parole à visage découvert à plusieurs victimes, pour certaines pour la première fois. Marylène Andrin (régisseuse sur Diamant 13), la comédienne Charlotte Arnould (qui a porté plainte contre Gérard Depardieu, et qui lui a valu une mise en examen pour viol et agression sexuelle en 2022) ou encore Sarah Brooks (comédienne sur la série Marseille).

Hélène Darras, actrice sur le film Disco en 2007, livre également son témoignage. Elle a depuis porté plainte, ce qui est donc la 2ème plainte contre l'acteur.

Outre ces témoignages, deux moments ont particulièrement retenu l'attention des spectateurs. Il s'agit d'images inédites issues d'un projet de documentaire avec Yann Moix, qui a été abandonné. Les images montrent de nombreux "dérapages" de l'acteur, faisant des remarques graveleuses.

Ces images filmées en Corée du Nord remontent à 2018 et n'avaient jamais été montrées à ce jour.

On y voit le comédien "en roue libre", comme le formule le commentaire de Complément d'enquête. Depuis, Yann Moix a annoncé qu'il allait porter plainte contre le producteur qui a vendu ces images, sans son accord, comme le révèlent Le Figaro et Le Parisien.

"C'est mon producteur qui a donné les rushs de mon tournage sans prévenir", explique-t-il au Figaro. "Il s'appelle Anthony Dufour. Je vais porter plainte contre lui".

Le Parisien précise que "Yann Moix avait choisi de ne jamais diffuser son film en raison d'un conflit l'opposant à son producteur" et "que le long-métrage était « politiquement incorrect »". Et Yann Moix d'ajouter : "Il y a un procès par phrase sur deux heures et demie."

Une autre séquence forte de ce documentaire concerne des déclarations du passé. Complément d'enquête revient sur une polémique qui a eu lieu aux Etats-Unis en 1991. Une interview remontant à 1978 avait été exhumée, dans laquelle Gérard Depardieu disait avoir participé à des viols dans sa jeunesse. 

"J'ai eu plein de viols, trop pour les compter". Et d'ajouter : "Il n'y avait rien de mal à ça. Les filles voulaient être violées. Enfin, il ne s'agit pas vraiment de viols, c'est juste l'histoire d'une fille qui se met dans une situation qui lui plait. La violence n'est pas commise par ceux qui agissent, mais par les victimes, celles qui permettent que cela arrive".

Complément d'enquête a cherché à faire réagir le journaliste américain qui avait recueilli ces propos à l'époque, mais sans succès.

Depuis la diffusion de l'émission, BFM TV a fait réagir les actrices Ariane Labed et Clotilde Hesme. "L'impunité envers des personnages comme celui-là, si elle reste totale, c'est un vrai problème pour les victimes d'un système", a dit Clotilde Hesme.

"Encore une fois, c'est l'arbre qui cache la forêt. C'est un système d'impunité et le silence des acteurs de ce métier est assourdissant." "La parole s'est déliée et les gens parlent mais on ne peut pas encore dire que les gens soient vraiment écoutés", considère, quant à elle, Ariane Labed.

Le cinéaste Fabien Onteniente a également réagi à la diffusion de l'émission. Le réalisateur de Disco déclare au micro de franceinfo (via le Huffington Post) "n'avoir rien repéré à la caméra, mais que sa directrice de casting l'avait mis en garde au sujet des comportements de Gérard Depardieu avec les femmes", rapporte le média.

Il assure ne plus vouloir tourner avec Gérard Depardieu : "Je ne suis pas tombé de l'armoire". Et d'ajouter : "Ce n'est pas dans mes valeurs, ce n'est pas possible de fermer les yeux sur ce genre de comportements inadmissibles".

Quelle défense pour Gérard Depardieu ?

Gérard Depardieu garde le silence. Il a refusé d'être interviewé par l'émission Complément d'enquête afin d'y apporter une réaction aux différents témoignages. Sa dernière prise de parole publique sur le sujet s'est faite par le biais d'une lettre ouverte, publiée par Le Figaro le 2 octobre 2023.

En voici un extrait :

"Je ne peux plus consentir à ce que j'entends, ce que je lis sur moi depuis quelques mois. Je croyais m'en foutre, mais non, en fait non. Tout cela m'atteint. Pire encore, m'éteint. Aujourd'hui, je ne peux plus chanter Barbara parce qu'une femme qui voulait chanter Barbara avec moi m'a accusé de viol. Je veux enfin vous dire ma vérité.

Jamais au grand jamais je n'ai abusé d'une femme. Faire du mal à une femme, ce serait comme donner des coups de pied dans le ventre de ma propre mère.

Une femme est venue chez moi une première fois, le pas léger, montant de son plein gré dans ma chambre. Elle dit aujourd'hui y avoir été violée. Elle y est revenue une seconde fois. Il n'y a jamais eu entre nous ni contrainte, ni violence, ni protestation. Elle voulait chanter avec moi les chansons de Barbara au Cirque d'Hiver. Je lui ai dit non. Elle a déposé plainte.

Alors, me dit-on, elle était sous emprise. Mais on est tous sous emprise. Moi-même je suis sous emprise : mon ADN, la famille, la société, l'argent... Si elle a été sous emprise, c'était sous sa propre emprise, elle n'a jamais été sous mon emprise."

La famille de Gérard Depardieu à la rescousse

Après le scandale suscité par la diffusion de Complément d'enquête autour de Gérard Depardieu, la famille de l'artiste est montée au créneau pour prendre sa défense, le 17 décembre 2023.

Dans une tribune publiée dans le Journal Du Dimanche, la famille de l'acteur de 74 ans a réagi au contenu de cette émission, prenant la défense du comédien.

"Bien sûr, nous sommes souvent choqués par les propos de Gérard, mais notre père/grand-père/oncle est livré à une cabale inédite, après la manipulation monstrueuse pratiquée par un journaliste qui n'a pas hésité à fouiller dans les poubelles pour y repêcher les images des chutes du film de Yann Moix tourné en Corée du Nord", ont déclaré trois de ses enfants, Julie, Roxane et Jean Depardieu, ainsi que sa nièce Delphine et sa petite-fille Élisabeth.

La famille de Gérard Depardieu dénonce une "rage collective" contre le comédien. "Dans le privé, avec ses enfants, c'est quelqu'un d'extrêmement pudique, délicat et même pudibond !", soutiennent-ils.

Pour son entourage, les images tournées en 2018 en Corée du Nord sont sorties de leur contexte : "Ce journaliste réalise une véritable mise en scène, procédant par plans de coupe dont on sait qu'ils sont nécessairement suspects puisqu'on peut les monter comme on le veut", estiment-ils.

"Nous assistons effrayés à cette démence collective terrifiante, cette confusion totale qui dépasse la personne de Gérard. Nous appelons juste à la raison et à laisser travailler la justice", a conclu la famille du comédien.

Par ailleurs, ce dernier a fait savoir qu'il mettait sa Légion d'honneur "à la disposition" de la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak. Cette distinction lui avait été remise par le président Jacques Chirac en 1996.

"Un conseil de l'ordre va se réunir et va engager une procédure disciplinaire pour décider si cette Légion d'honneur doit être suspendue ou pas, retirée ou pas. Je comprends qu'elle puisse être faite", a confié la ministre de la Culture dans l'émission C à vous. Gérard Depardieu "fait honte à la France", a-t-elle ajouté.

Cependant, selon le JDD, cette décision aurait été prise sans consultation du président Emmanuel Macron. Selon le journal, ce dernier aurait été "furieux" de l'initiative de Rima Abdul-Malak.

"L'annonce a été faite sans en informer au préalable le président de la République. En privé, le chef de l'État rappelle pourtant qu'il est le grand maître de la Légion d'honneur, et se déclare surpris que la ministre, son ancienne conseillère à l'Élysée, ne l'ait pas consulté", a révélé le JDD.

Emmanuel Macron s'exprime

Le mercredi 20 décembre, le président Emmanuel Macron a employé les termes d'une "chasse à l'homme". "Depardieu a fait connaître la France, nos grands auteurs, nos grands personnages dans le monde entier ; il rend fière la France", a-t-il déclaré sur le plateau de C à vous sur France 5.

"Il y a parfois des emballements sur des propos tenus, je me méfie du contexte, j'ai compris qu'il y avait des polémiques sur les mots qui étaient en décalage avec les images", avait-il expliqué, évoquant un passage controversé de Complément d'enquête où Depardieu est vu en train de tenir des propos obscènes et de sexualiser une fillette faisant du poney.

Face aux allégations de manipulation des images, "un huissier de justice, commissaire de justice et audiencier au Conseil d'Etat et à la Cour de cassation, mandaté par France Télévisions, a établi un constat après avoir visionné les images du tournage en Corée utilisées dans cet extrait", indique France Info. Ainsi, l'huissier a pu authentifier la véracité de ces images.

"Habituellement, nous ne montrons nos rushs à personne, pas même à la justice, car cela relève du secret des sources. Mais dans ce contexte d'avalanche de fake news dont l'émission Complément d'enquête est victime, nous avons décidé de les montrer exceptionnellement à un huissier de justice pour attester de la rigueur de notre travail", a affirmé Tristan Waleckx, l'animateur de l'émission.

Une tribune en soutien signée par 55 personnalités

Après la famille de l'acteur le 17 décembre, c'est au tour de 55 personnalités de soutenir le comédien, une semaine plus tard, dans une tribune relayée par Le Figaro et intitulée "N'effacez pas Gérard Depardieu.", publiée le 25 décembre.

"Parmi les signataires de la tribune figurent le réalisateur Bertrand Blier, les actrices Nathalie Baye, Carole Bouquet et Charlotte Rampling, les acteurs Jacques Weber, Pierre Richard et Gérard Darmon, ainsi que les chanteurs Roberto Alagna, Carla Bruni, Arielle Dombasle et Jacques Dutronc", écrit Le Monde.

"Gérard Depardieu est probablement le plus grand des acteurs. Le dernier monstre sacré du cinéma. Nous ne pouvons plus rester muets face au lynchage qui s'abat sur lui, face au torrent de haine qui se déverse sur sa personne, sans nuance, dans l'amalgame le plus complet et au mépris d'une présomption d'innocence dont il aurait bénéficié, comme tout un chacun, s'il n'était pas le géant du cinéma qu'il est", déclarent ces artistes dans cette tribune.

"Lorsqu'on s'en prend ainsi à Gérard Depardieu, c'est l'art que l'on attaque. Par son génie d'acteur, Gérard Depardieu participe au rayonnement artistique de notre pays. Quoi qu'il arrive, personne ne pourra jamais effacer la trace indélébile de son œuvre dont notre époque est à tout jamais marquée. Le reste, tout le reste, concerne la justice ; que la justice. Exclusivement", estiment ces 55 personnalités.

Après la tribune, de nouvelles réactions en cascade

La publication de cette tribune a fait couler beaucoup d'encre. Certains pour se justifier sur le fait de l'avoir signée, à l'image d'Yvan Attal, invité sur le plateau de BFMTV le 28 décembre.

"Moi aussi, j'ai un malaise parce que j'ai signé cette pétition qui ne me va pas totalement, mais je l'ai signée parce qu'il y avait quelque chose de plus fort que ce qui me dérangeait dans cette pétition", explique-t-il.

Et d'ajouter : "Je ne suis pas d'accord pour dire qu'il pourrait bénéficier d'une impunité totale. Si cette tribune dit ça et si certains ont lu ça, alors je me défausse totalement".

A son tour, Carole Bouquet semble se désolidariser de cette tribune, comme elle l'a exprimé sur son compte Instagram ce vendredi 29 décembre : "J'ai signé une tribune pour Gérard Depardieu, cependant, je ne soutiens pas les idées et valeurs associées au journaliste porteur de cette tribune. Lui donner de la visibilité par l'entremise de Gérard me met, comme vous pouvez l'imaginer, profondément mal à l'aise."

La comédienne Lucie Lucas (Clem) a quant elle fait part de sa colère en découvrant les signataires de cette tribune, parmi lesquelles se trouve sa partenaire de jeu, Victoria Abril. "Je ne suis pas surprise que tu aies signé ce torchon", lance-t-elle à l'actrice.

Lucie Lucas a ensuite pris la parole sur franceinfo le 28 décembre 2023 pour donner davantage d'explications.

Mise à jour du 29 décembre 2023 à 17h30 : Libération annonce que l'avocat de Victoria Abril annonce qu'elle va porter plainte pour diffamation contre Lucie Lucas.

Dernière réaction en date, celle de la comédienne Vahina Giocante qui a tourné à plusieurs reprises avec Gérard Depardieu.

"J'ai tourné trois films avec ce monstre dit « Sacré » je l'ai vu dans son meilleur jour avec Claude Chabrol. Il le respectait et se tenait tant bien que mal à carreau !!! Mais je l'ai vu aussi être comme un animal sauvage, sans pitié pour ceux qui tremblent devant lui.

Je l'ai observé, comme tant d'autres, abuser les plus faibles , faire pleurer des jeunes femmes et des moins jeunes. Comme un enfant plus fort que les autres dans la cour de récré qui cherche les limites en harcelant les plus fragiles.

Dieu sait si il les cherchait les limites et personne ne les lui donnait, ce qui lui permettait d'aller un peu plus loin, de tester son autorité, sa toute puissance ! Je pense que c'était surtout un monstre de souffrance et sans vouloir excuser son comportement déviant, nous avons tous dans ce petit milieu du cinéma une responsabilité par notre silence, notre complaisance, ou notre lâcheté !

Personne, ou si peu, lui ont dit « Stop » . Il était impressionnant par sa corpulence et son charisme, certes, mais aussi si faible, si misérable que ça pouvait le rendre parfois aussi touchant que détestable.

Maintenant il y a toutes ces femmes humiliées, heurtées, traumatisées même , il y en a tant, il y a celles qui ont le courage de parler et celles qui ne veulent pas de vagues."

Lire le texte entier ci-dessous, partagé sur le compte Facebook de la comédienne :

Rappelons que précédemment, Anouk Grinberg s'est elle aussi exprimée sur le sujet. "Tous ceux qui ont travaillé avec Gérard Depardieu savent qu'il agresse les femmes", disait-elle dans un entretien avec le magazine Elle en octobre 2023.

Anouk Grinberg connaît personnellement Charlotte Arnould, la première femme à avoir porté plainte contre Gérard Depardieu, et elle a tourné avec le comédien dans Merci la vie en 1991 et dans Les Volets verts en 2020. Elle était la compagne du metteur en scène Bertrand Blier, avec lequel l'acteur a tourné à 9 reprises.

Sophie Marceau, qui a, elle aussi, tourné plusieurs fois avec Gérard Depardieu a également renouvelé sa prise de parole sur Gérard Depardieu : "Sa vulgarité et la provocation ont toujours été son fonds de commerce", indique-t-elle.

"Aujourd'hui, on l'accuse de ce pour quoi on l'a encensé. Tout le monde riait avec lui, tout le monde l'aimait pour ça, tout le monde l'applaudissait pour ce qu'il était. Et tout le monde trouvait ça normal. Désormais, les femmes parlent. Que tu sois Gérard Depardieu ou Maurice Pialat [réalisateur de Police], tu ne traites pas les gens comme ça, point barre".

Le début d'un nouvel acte de #MeToo en France ?

Est-ce un nouvel acte dans le mouvement #MeToo en France ? Il est encore trop tôt pour l'affirmer, mais l'écoute se libère sur le sujet, tout comme les déclarations se multiplient, provoquant un nouveau séisme dans le cinéma français.

En novembre 2019, suite à la prise de parole d'Adèle Haenel, nous avions consacré un podcast sur la question de Me Too en France.

Pour cette émission, nous recevions la journaliste avec qui tout a commencé, Marine Turchi, enquêtrice à Mediapart. Nous étions revenus sur le making-of de ce témoignage, d'abord à l'écrit, puis en direct sur Mediapart, qui a généré des centaines et des centaines de réactions sur les réseaux sociaux.

Pourquoi la prise de parole d'Adèle Haenel a-t-elle eu un impact aussi fort ? Bien plus, par exemple, que l'enquête révélée également par Mediapart, autour de Luc Besson ? L'émission revient également sur une certaine "omerta" qui règne dans le cinéma français. Selon Marine Turchi, qui a également beaucoup enquêté dans le secteur de la politique, "il y a des résistances énormes dans le milieu du cinéma".

publié le 29 décembre, Loriane Cladec, Allociné

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