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EXCLU - Didier Bourdon dans Les Profs 2 : "À un moment les fous se rejoignent"

Didier Bourdon dans Les Profs 2.

© UGC Distribution - Marc Bossaerts, Abaca

Didier Bourdon fait partie de ces acteurs qui nous font rire depuis plus de vingt ans. Si ses personnages sont souvent loufoques et imprévisibles, l'acteur lui est sérieux, concentré et réfléchi. À l'occasion de la sortie du second volet du film Les Profs, nous avons rencontré celui qui interprète le personnage de Serge Cutiro (aussi connu sous le surnom de Tirocu). Personnage culte de la bande dessinée dont est inspiré le long-métrage, Didier Bourdon prend ici la relève de Christian Clavier et incarne à la perfection un professeur de maths plus que fainéant. Rencontre avec une pointure du cinéma et de la comédie française.Vous avez remplacé Christian Clavier au pied levé, comment ça s'est passé ?

Christian Clavier n'était pas disponible pour faire le second volet du film, du coup PEF (Pierre-François Martin-Laval, qui a réalisé le film et incarne le personnage de Polochon, NDLR) m'a passé un coup de fil. Reprendre après Clavier ou même après n'importe quel acteur, ça fait toujours un peu peur, mais je lui ai tout de suite dit oui. PEF était tellement content de m'avoir et je sentais tellement d'amour, de respect et d'admiration, que ça m'a beaucoup touché. Et moi ça me plaisait bien, parce que j'aime beaucoup son travail, donc ça s'est fait très vite.Kev Adams fait partie d'une toute nouvelle génération d'humoristes. Comment s'est passée votre rencontre ?

On s'entend très bien. Tout à l'heure il me disait encore qu'il regardait mes sketchs sur Youtube et que je le faisais rire et je lui ai dit que j'étais très fier de lui. C'est un garçon qui me plaît beaucoup, qui prend le succès dans le bon sens. Avoir du succès c'est bien, mais il le mérite parce que sur le plateau, il bosse et il est curieux de tout. Et ça paraît bête, mais c'est important pour moi qui suis son aîné, c'est qu'il a énormément de respect. Ce n'est pas le cas de tout le monde. Il y en a qui réussissent et les autres deviennent tout d'un coup des vieux co**, lui il a le respect et ça fait plaisir.On sent à l'écran que vous vous êtes beaucoup amusés sur le tournage, qu'il y a une très belle cohésion de groupe.

Oui, c'est grâce à PEF, c'est lui qui donne le ton. L'ambiance d'un film vient souvent du metteur en scène. PEF est très ouvert, il est très perfectionniste mais en même temps, on est aussi là pour se marrer. Donc on travaille bien, on bosse beaucoup, mais quand on doit lâcher un peu la bride, on peut. C'est ce qu'on faisait aussi avec les Inconnus.Quels souvenirs gardez-vous du tournage ?

Il y en a plein... J'adore ma scène dans l'institut hindou, parce que PEF était mort de rire et moi j'étais censé rester hyper zen. Ce moment, on ne sait pas d'où il sort. Il y a une autre scène que j'ai beaucoup aimée, mais qui était plus poétique. C'était à Londres avec Gaia Weiss (qui incarne le personnage de Vivienne, NDLR), dans le London Eye. C'est un très joli souvenir. C'était le dernier jour et on a eu de la chance incroyable, parce qu'il faisait très beau. En plus, je n'ai pas eu le vertige. On a tourné toute une après-midi et j'ai eu l'impression que c'est passé en dix minutes. On était juste tous les deux, l'équipe était dans un autre cabine et c'était assez génial.D'ailleurs, vous êtes l'un des rares à avoir une scène en tête à tête avec elle...

Oui, ça fait partie de la beauté de mon personnage. Lui, il est tellement délirant, qu'elle le regarde comme un fou... Mais à un moment donné les fous se rejoignent !Justement, est-ce qu'on ne touche pas là du doigt quelque chose de fondamental par rapport à l'éducation en France et dans la façon d'enseigner aux élèves ?

Je pense que ça fait partie du succès du film, en tout cas du premier. On rigole beaucoup, il y a beaucoup de gags, de la fantaisie, mais on touche un vrai sujet. C'est pour ça que ça plait aux jeunes et aux moins jeunes. On parle de l'enseignement : à un moment donné, chacun a besoin d'être épaulé, d'être regardé. Et nos professeurs, tous fous qu'ils sont et notamment le mien (et cela même s'il est feignant), ils font l'effort de regarder cette jeune fille et de lui apprendre que l'effort peut apporter du réconfort. C'est ça que j'adore dans mon personnage.Vous seriez prêt à rempiler pour un troisième film ?

C'est trop tôt pour en parler, mais si c'est avec PEF, je le suis !

publié le 29 juin, Roxane Centola

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