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Emma Thompson fustige Hollywood : "Passé 50 ans, vous êtes invisible"

Les standards de l'industrie cinématographique restent en travers de la gorge de nombreux professionnels. Dernière langue déliée en date, celle d'Emma Thompson qui a explicité certaines injustices, dimanche 27 décembre 2020, dans le podcast "CultureBlast".

En cette période de fêtes de fin d'année, Emma Thompson donne des idées de bonnes résolutions à Hollywood. Les inégalités sont plurielles au coeur des grands studios, les productions doivent obéir à certains codes pour s'assurer d'attirer du public dans les salles. L'éternelle Nanny McPhee s'agace de certaines règles et ne s'en cache pas. En livrant quelques indications sur son prochain film, "Good Luck to you, Leo Grande" où elle incarne une veuve qui rencontre un sexologue âgé d'une vingtaine d'années, la sexagénaire en a profité pour égratigner les directives des Majors. L'actrice annonce que son long-métrage à venir est un "un changement rafraîchissant de rythme par rapport au film hollywoodien typique sur les femmes qui ont des romances avec des hommes âgés de plusieurs décennies de plus qu'elles" et plaisante amèrement : "Si je dois avoir un partenaire romantique dans une oeuvre, ils doivent exhumer quelqu'un, parce que j'ai 61 ans maintenant."

"C'est complètement déséquilibré"

En comparaison, la comédienne de "Retour à Howards End" et "Les Vestiges du Jour" commente : "Il est tout à fait acceptable pour George Clooney d'avoir une romance à l'écran avec quelqu'un qui est de 30 ou 40 ans plus jeune que lui. C'est complètement déséquilibré." Emma Thompson poursuit en affirmant que les combats pour l'égalité femme/homme et la visibilité des seniors au cinéma ne sont pas encore gagnés : "Si les gens ne sont pas opposés à voir quelqu'un qui a 61 ans en grande partie nu, avec une personne beaucoup plus jeune, ce sera très intéressant. Nous devons continuer à être courageux (...) Passé 50 ans, vous êtes invisible." Dernièrement, l'actrice de "Raison et sentiments" avait quitté le casting du film d'animation "Luck" à cause d'une personne embauchée alors qu'elle était déjà accusée d'harcèlement sexuel. "Il est très clair que l'entreprise ne s'en souciait pas. Les choses changent mais pas assez vite.", déplore-t-elle.

publié le 31 décembre, Elodie Falco

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