Actus cinéma

Décrit à l'agonie par un critique, le cinéma français défendu par Julie Gayet

Julie Gayet à la Mostra de Venise, le 31 août 2017.

© Marechal Aurore, Abaca

Le 4 septembre 2019 est sorti le pamphlet "(très) Cher cinéma français" d'Éric Neuhoff. Un ouvrage absolument pessimiste sur l'état du cinéma hexagonal actuel. À l'occasion du Festival d'Angoulême, qui célèbre justement les films francophones, AlloCiné a demandé à des acteurs et réalisateurs de réagir aux critiques du journaliste.

Journaliste et écrivain, Éric Neuhoff ne porte plus le cinéma français dans son coeur. Celui qui écrit notamment pour Le Figaro et participe au Masque et la Plume sur France Inter estime même que ce dernier "agonise sous nos yeux", comme il l'écrit dans son pamphlet "(très) Cher cinéma français" publié aux éditions Albin Michel. Mais ceux qui fabriquent ce cinéma tant décrié par le critique sont-ils d'accord ? C'est ce que leur a demandé AlloCiné lors du Festival du film francophone d'Angoulême qui s'est tenu du 20 au 25 août dernier.

"Le cinéma français va bien"

Si la plupart des personnes interrogées ont admis que le cinéma de l'Hexagone était bien en train de changer, ils ont aussi tenu à le défendre face aux attaques de Neuhoff. "Le cinéma français va bien !", a par exemple assuré Julie Gayet, avant de préciser : "Il marche en salles, il se produit. En revanche, oui, le monde est en train de changer avec le numérique. On s'adapte, on modifie." Et celle que l'on verra bientôt dans "Mon ami Poly" d'ajouter : "Je milite pour protéger notre système et je suis convaincue que le cinéma français trouve son public. Il y a des films plus cinéphiles, d'autres plus grand public."

De son côté, Sandrine Bonnaire a reconnu que le cinéma français avait bien un problème - "Il y a de plus en plus de films qui se font, et il n'y a plus assez de place pour les diffuser" - mais a aussi rappelé : "Il y a des gens qui se battent pour des films qui ne sont pas forcément des grosses machines. Il y a des salles formidables en France. Il y a des cinémas indépendants, des festivals. Ça reste malgré tout préservé."

Le réalisateur Nicolas Boukhrief a, lui, noté la facilité à critiquer sans donner de solutions - "C'est facile de démonter, c'est plus difficile de construire" -, tandis que Cédric Klapisch a évoqué des "propos de vieille personne aigrie" et affirmé que non, "le cinéma (n'allait) pas s'arrêter". Alors, rassuré ?

publié le 6 septembre, Marine de Guilhermier

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