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Décès de Jean-Claude Brisseau : 3 choses à savoir sur le réalisateur controversé

Le cinéaste à qui l'on doit notamment "Noce Blanche" (1989) est décédé samedi 11 mai 2019 à l'âge de 74 ans des suites d'une longue maladie.

Une première carrière dans l'enseignement

Ses rêves de cinéma datent de son enfance, Jean-Claude Brisseau évoquant pour Libération cette passion née en 1947, année où il voit son premier film dans une salle obscure : "Bataan". En 1950, cet amour se poursuit : "Je vais au moins trois fois par semaine au cinéma (...). Le lundi matin, à l'école, je rêve du film que j'ai vu la veille." Mais "faute d'argent", il se lance dans une carrière plus classique, comme instituteur puis comme professeur, notamment en Seine-Saint-Denis. Ce n'est qu'en 1975 qu'il tourne deux films avec une caméra Super 8 sonore, qui seront présentés au festival S-8 et lui permettront d'être remarqué par Éric Rohmer. C'est d'ailleurs ce dernier qui l'aidera à produire son premier long-métrage, "inspiré de (s)on expérience des banlieues".

"Noce blanche" et la révélation de Vanessa Paradis

En 1989, il réalise "Noce Blanche", son plus grand succès puisqu'il réunira plus d'1,8 million de spectateurs. Pour le rôle féminin principal, au côté de Bruno Cremer, c'est Vanessa Paradis qui est choisie. Une première expérience au cinéma dont l'actrice et chanteuse garde un souvenir partagé, comme elle l'a expliqué au Monde le 12 mai dernier : "(Ça) a été dur. Jean-Claude Brisseau était extrêmement particulier. Très grand, très autoritaire, avec cette voix grave. (...) Peut-être qu'(il) essayait aussi d'aller au conflit pour me faire sortir de ma zone de confort, pour obtenir certaines émotions. Il me disait constamment : 'Je ne veux pas que tu minaudes.'" Ce rôle lui vaudra de remporter le César du Meilleur espoir féminin le 4 mars 1990.

Condamné pour harcèlement

La fin de carrière du réalisateur a cependant été marquée par les controverses. En 2005, il est condamné pour le harcèlement sexuel de deux jeunes actrices, puis en 2006 pour agression sexuelle sur une troisième actrice. Lorsqu'en 2017, en plein mouvement #MeToo, la Cinémathèque française annonce son intention de lui consacrer une rétrospective, elle provoque un véritable tollé sur les réseaux sociaux et décide finalement d'annuler son hommage.

publié le 13 mai, La rédaction

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