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Dalida : pourquoi le film va faire polémique ?

Jean-Paul Rouve et Sveva Alviti dans

© Luc Roux, DR

Alors qu'il débarque en salle ce mercredi 11 janvier, le biopic sur Dalida ne devrait pas manquer de créer la polémique. Si des fans de l'artiste seront probablement heureux de retrouver leur idole, d'autres pourraient se montrer plus sceptiques. Tout comme les familles des personnes dépeintes dans le film.

En décembre dernier, une première polémique éclatait autour de "Dalida" quand Catherine Morisse, fille de Lucien Morisse - le premier époux de la chanteuse -, a fait part de son opinion concernant le long-métrage et la façon dont il décrit son père à travers un long communiqué envoyé à l'AFP. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le biopic de Lisa Azuelos a franchement indigné la jeune femme.

Portrait à charge

"L'image qui est donnée de mon père est terrible. Je ne veux pas qu'on laisse croire que Lucien Morisse a pu être insensible et intéressé comme le montre le film", écrit-elle. Puis d'ajouter : "Mon père était un professionnel unanimement respecté, exerçant des fonctions stratégiques, et n'avait donc absolument pas besoin de Dalida pour subsister, comme le film le donne à supposer." Rappelons qu'à l'époque de sa relation avec l'icône, Morisse, à qui Jean-Paul Rouve prête ses traits dans le biopic, était le directeur des programmes d'Europe 1.

Pour Catherine Morisse, "Dalida" multiplie les contre-vérités à propos de son père de façon injustifiée. "La liberté de création ne saurait tout justifier et nul ne s'honore en blessant aussi profondément et inutilement ma famille, et en portant atteinte, par la manipulation des faits, à la mémoire de personnes disparues, y compris celle de Dalida avec laquelle mon père était resté très ami, et qui m'a toujours témoigné une grande affection, réciproque", assure-t-elle.

Le biopic, un genre à double tranchant

"Dalida" n'est d'ailleurs pas le premier biopic à ne pas recevoir les faveurs des familles de ses héros. Le genre, qui met généralement en lumière des figures emblématiques de leur époque, se révèle en effet assez délicat à aborder. En 2014, par exemple, les héritiers de Grace de Monaco avaient fortement désapprouvé le long-métrage qu'Olivier Dahan avait consacré à leur mère, déclarant qu'il contenait "à la fois d'importantes inexactitudes historiques et une série de scènes purement fictionnelles". Le film, qui avait tout de même fait l'ouverture du Festival De Cannes, n'avait en revanche pas du tout fonctionné en salle. Coïncidence ?

En ce qui concerne le biopic sur l'interprète de Gigi l'Amoroso, il est bon de noter qu'Orlando, le frère de Dalida, a de son côté participé au développement du film, dont il a même supervisé le scénario. Si l'aura de la star devrait attirer de nombreux curieux en salle, le long-métrage, qui divise déjà, ne manquera pas d'alimenter encore un peu plus le mystère entourant la chanteuse, 30 ans après sa disparition.

publié le 10 janvier, Marine de Guilhermier

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